Re: [Le Callet, Blandine] La ballade de Lila K.

[Invité]

Si je le trouve à la biblio, je l'embarque!

[Invité]

Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas eu un petit pincement au coeur en lisant les dernières lignes d'un roman tant j'aurai aimé continuer à suivre les aventures du héro. Il y a des livres qui dès les premières pages vous embarquent dans leur univers et dont vous n'avez aucune envie de sortir. Ce roman en fait partie. Je l'ai adoré. Je l'ai trouvé très bien écrit et ultra facile à lire. Le personnage de Lila est très émouvant et on ne peut qu'immédiatement s'attacher à elle. Cette petite fille arrachée à sa mère, enfermée dans un centre et qui cherchera coûte que coûte à retrouver sa maman et à savoir pourquoi on l'en a privée. Elle m'a beaucoup fait penser à Lisbeth Salander dans la trilogie des Millénium, très intelligente, rebelle, un passé lourd et douloureux mais une envie de se battre à toute épreuve. Ce roman se situe dans un avenir peut être pas si lointain où tout le monde est surveillé, où les livres papiers se font très rares, remplacés par des "grammabooks", où tout est soumis à une autorisation préalable. On y découvre la force de l'amour des enfants pour leurs parents, quoi qu'ils leur fassent. Bref, un roman qu'il faut lire à tout prix.

[Invité]

j'ai adoré ce livre, après la pièce montée, quelle surprise!
où l'on comprend ce que vivent les enfants maltraités, l'amour inconditionnel qu'ils ont pour leur mère, et où l'on frémit à l'idée que notre société pourrait devenir comme çà si l'on y prend pas grade
attention à l'hyperprévention !

[Invité]

Une merveille ! Je ne m'attendais à rien de particulier. J'avais abandonné pièce montée et je n'avais pas de grandes ambitions. J'ai été bluffée !

[Astazie]

"Dans la vie, il y a toujours un avant, un après, vous avez remarqué ?"
Voici la première phrase de ce livre, Lila est jeune quand des hommes viennent la séparer de sa mère. Lila sera placée dans un centre, pour y être soignée, opèrée, instruite. On découvre sa souffrance dans son proche passé, une mère qui n' arrive plus à subvenir à ses besoins, qui se drogue. Elle néglige sa fille, Lila est souvent enfermée dans un placard. Mais Lila n'a qu'un souhait ; retrouver un jour sa mère.

Pour nous parler de la vie de Lila K Blandine Le Callet a choisi de nous transporter dans le futur, nous sommes en 2095.

Lila est très courageuse, volontaire. Ses éducateurs sont très attentifs et patients .Elle réapprend à marcher, à parler, isolée des autres, qu'elle ne supporte pas.

Elle côtoie des mentors, dans un monde futuriste. Les ghettos d'hier sont devenus des Zones où les habitants sont soumis à des règles. Ils ne peuvent pas circuler librement.

Dans le centre ( intra-muros) où se trouve Lila K, tout est sous contrôle. La technologie a modifié radicalement la sexualité. Intra muros : tout est sous contrôle, sous vidéo surveillance, programmé, dicté, organisé, censuré, décidé, par le Conseil. Les Gramabooks ont remplacé les livres papier, considérés comme dangereux, nuisibles, que l'on touche uniquement avec des gants.
Lila reste obsédée par sa quête du moi, par la recherche de sa mère. J'ai aimé ce personnage de Lila K, dotée d'une intelligence remarquable, feignant de se conformer aux règles pour pouvoir sortir de ce centre.

J'ai aimé les réflexions qu'a suscité ce livre, la liberté, les dérives possibles de la société, cette quête du moi, mêlée à de la poésie, une sensibilité à tout moment.

Ce livre est émouvant .

[Sara2a]

Ce roman a été récompensé par le prix des lecteurs corses en 2010, je l’ai donc souvent croisé à la bibliothèque sans jamais être attirée et puis une amie m’en a parlé et était plutôt étonnée que je n’aie pas succombée à la tentation. Selon elle, l’auteure avait intelligemment posé un cadre d’anticipation relativement crédible et une héroïne très attachante.
Je me suis donc embarquée dans cette ballade avec Lila K et effectivement je l'ai trouvée attachante, bien que peu crédible par moment, par contre la Société qu’imagine l’auteure est d’un réalisme qui fait froid dans le dos.
Le monde que décrit Blandine Le Callet rappelle un bon nombre de romans ou de films où la Société est dirigée par un pouvoir politique « totalitaire » qui tente de maîtriser et même créer les pensées et les actes de ses citoyens. Alors il est certain que des parfums de « 1984 » d’Orwell ou du « Meilleur des mondes « d’Huxley se dégagent de ce roman mais l’auteure se démarque avec Lila K, personnage énigmatique qui attise la curiosité.
L’écriture évolue tout au long du roman, redondante au départ dans les monologues du personnage principal et puis peu à peu alors que Lila K se construit sous nos yeux et que son passé ressurgit, l’écriture devient plus réaliste et intime. Le décor futuriste laisse place à un thème plus « humain » celui de l’amour d’une enfant pour sa mère, un amour qui relèverait presque de l'instinct animal.

Roman d’anticipation, d’amour, de psychologie, une belle réussite !

[lili78]

Il me tente de plus en plus celui-ci, je crois que je vais me laisser tenter.
Merci à tous

[Invité]

Merci pour ta critique, Sara2a.
J'ai découvert cet auteur dans une émission littéraire cette semaine.
J'ai bien envie de lire un de ses romans.
Et celui-ci m'intrigue. Je le note.

Pourquoi la lettre K apparaît-elle si souvent dans les récits d'anticipation ?
[Je pense à Identité numérique d'Olivier Merle en écrivant cela, et à Kafka bien sûr].

[Invité]

j'aime bien la question de Virgule et suis allée chez Wikipédia
çà n'a pas répondu à la question

beaucoup de références à K - Kafka bien sûr - dans la littérature comparativement aux autres lettres avec K.Dick et Dino Buzzati le K

beaucoup de K aussi dans les rubriques scientifiques ...
le mystère reste entier

[Invité]

Avis mitigé....Je verrai bien....si l'occasion se présente....

[lili78]

J’ai beaucoup aimé suivre Lila tout au long de sa balade, dans sa quête d’identité.
Au début j’ai été un peu surprise car je ne m’attendais pas à évoluer dans un univers aussi sombre, cela m’a un peu fait pensé à 1984.
J’ai beaucoup aimé le personnage de Mr Kauffmann , et la relation qu’il a entretenu avec Lila, il a su mettre son intelligence au service de cette fillette, pour l’aider à se reconstruire.

Pas à pas, Lila évolue, découvre et assimile son histoire et celle de sa mère.

J’ai trouvé que la fin appelait une suite, auquel cas je serais ravie de faire une nouvelle balade avec Lila.

« C’est cela sans doute, faire son deuil : accepter que le monde continue, inchangé, alors même qu’un être essentiel à sa marche en a été chassé. Accepter que les lignes restent droites et les couleurs intenses. Accepter l’évidence de sa propre survie. »

[joëlle]

J' ai aimé lire ce livre; il soulève bien des questions qui sont encore et toujours sans réelle réponse.

[Invité]

Lu dans le cadre du challenge Bis repetita

J'ai voté : coup de cœur

Ce livre est un beau mélange : un journal intime dans un futur imaginaire, avec un zeste de science-fiction et une dose de fantastique (j'ai adoré le chat arc-en-ciel). L'écriture est fluide, agréable à lire. Et les personnages si attachants qu'il est difficile de les quitter une fois le livre refermé.

C'est l'histoire de Lila. Qui est-elle ? D'où vient-elle ? Nous le découvrons peu à peu, au fil des pages. Quelques mots nous mettent le doute : est-elle humaine ? Est-elle mutante ? Que fait-elle dans ce Centre ? Est-elle là pour être soignée ? Droguée ? Manipulée ?

Peu à peu, le récit avance et nous apprenons à connaître cette enfant, avec ses peurs, ses manques, ses traumatismes. Elle progresse, doucement. Le chemin sera long. Lila apprendra beaucoup sur elle-même et sur la nature humaine.

Voulez-vous que je vous dise ? La culpabilité, il n'y a que ça de vrai. Arrangez-vous pour que les autres se sentent toujours un peu coupables à votre égard, et vous en obtiendrez tout ce que vous voulez.

Le plus difficile pour moi, au bout du compte, a été de m'abandonner. Accepter l'errance, la surprise, l'inattendu. Me laisser aller. Jamais mon existence n'avait laissé de place à l'improvisation, et je me rendais compte que cette liberté était plus compliquée, plus angoissante aussi, que toutes les contraintes au milieu desquelles j'avais vécu jusqu'ici.

C'est cela, sans doute, faire son deuil : accepter que le monde continue, inchangé, alors même qu'un être essentiel à sa marche en a été chassé. Accepter que les lignes restent droites et les couleurs intenses. Accepter l'évidence de sa propre survie.

J'ai aimé Lila et tous ceux qu'elle rencontre. Sa quête pour retrouver sa mère. Et cette description de son enfance, cette lente déchéance qui m'a fait penser à Fantine dans les Misérables.

C'est le deuxième livre de Blandine Le Callet que je lis et j'apprécie énormément sa façon de décrire les relations humaines et de rendre attachants et complexes ses personnages. C'est une auteur que je continuerai à découvrir, avec plaisir.
Si vous ne l'avez jamais lue, n'hésitez pas à ouvrir ce livre et à vous laisser entraîner dans ce monde gris et inquiétant qui pourrait être le nôtre dans une centaine d'années. Cela fait froid dans le dos et donne à réfléchir.

[Pinky]

Mon ressenti

J’ai été happée par ce livre dès la première qui révèle la violence de cet univers. Mais où suis-je ? Le livre est tellement bien écrit, que je me suis imaginée un pays pas si loin de chez nous voir même notre pays avec l’histoire de cette petite fille. Je côtoie certains enfants ayant hélas ce type de réaction. J’ai mis du temps à comprendre que le monde décrit n’est pas notre monde mais peut être un futur. Un futur par ce que propose la société : tout est calibré, décidé à l’avance, tout est sous contrôle. Les émotions sont reléguées à de l’archaïsme. Les choix, les rêves n’existent plus, ils ne sont que chimères de votre moi que vous n’aurez pas su dompter. L’épanouissement de sa personnalité ouvre sur un enfermement sûr et certain. Bref vous l’aurez compris tout est fait pour que chacun s’y sente bien ! Ainsi les animaux de compagnie sont génétiquement modifiés (changent de couleur… mais il faut un comité pour savoir si vous pouvez en avoir un !) De nombreuses sources de plaisir sont prohibées : spectacle, livres papier… l'alcool ou les cigarettes. Il semble que les livres soient allergènes, ils ont été retirés du marché pour être numérisés. Sous cette forme, les textes subissent des coupes ou des réécritures et les grammabooks ne sont que des supports aléatoires. Le contrôle de l'information passe désormais par un autodafé numérique. Votre vie ainsi que vos souvenirs sont numérisés eux-aussi.

Lila m’a bouleversée dans sa volonté de vivre, de se battre pour ne pas oublier pour retrouver le peu d’humanité dans ce monde qui n’est pas le sien. Car ce monde « propre » s’oppose à la Zone, où les gens s’entassent, se battent, survivent tant bien que mal où surtout les différences s’exposent sans problème. La zone est ce qui reste du monde que nous connaissons…
Une peinture époustouflante du combat pour être soi et conserver ses racines, retrouver ce qui fondent simplement notre personnalité : l’affection d’un autre, la caresse ou le bisou, les mots pour planter en soi la confiance… Ne pas oublier et vivre, pour construire les lendemains.

J’ai eu du mal à trouver les mots pour décrire l’ouragan que j’ai ressenti après avoir fermé ce livre. J’ai ressenti aussi de la peur, car à bien y regarder, aujourd’hui n’accentuons nous pas ce genre de rapport : une société saine, contrôlée, sécurisé ou tout doit se savoir ou le privé devient rapidement public, ou l’éphémère est plébiscité, où la notion de temps change de jour en jour… Quelle est la valeur d’une relation, d’une rencontre pour chacun d’entre nous ? La place du souvenir ?

Une écriture vive, percutante que je mets au même niveau que le meilleur des mondes ou 1984

Un coup de cœur à découvrir de toute urgence

[Sarfre]

Bonne petite lecture légère et sympathique dans un environnement futuriste. C'est sans prétention et plutôt agréable à lire. Cela n'est cependant pas le coup de cœur annoncé, comme pour beaucoup d'entre vous. Pas mal.

7/10

[Invité]

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