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Les Textes de 2009

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Les Textes de 2009 Empty Les Textes de 2009

Message par Invité Dim 1 Mar 2009 - 14:28

Donc, suivant l'excellente proposition d'Ansault, je crée un nouveau sujet(verrouillé) destiné à contenir uniquement les textes. Pour tout commentaires, c'est ici.


Dernière édition par Olorin le Mer 13 Mai 2009 - 23:36, édité 1 fois

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Message par Invité Dim 1 Mar 2009 - 14:29

polafan a écrit:« Hum, chérie, passe moi le sel !
-Je ne suis pas ta bonniche, va le chercher toi-même !
-Mais chérie, tu es juste à coté !
-Raison de plus : tu m’énerves à tout le temps tout demander.
-Ah non, tu ne vas pas recommencer, pas maintenant ! Le psy nous l’a dit : « Quand des disputes commencent à pousser, essayez de les étouffer immédiatement. »
-Mais le psy n’est pas là, répliqua Sarah.
-Ecoute Sarah : je suis fatigué, j’ai une plaidoirie au tribunal dans une heure, je veux me reposer en attendant, alors c’est vraiment pas le moment. Tout ça pour une malheureuse salière, quand même.
-Là n’est pas la question. Ca fait des mois que j’en peux plus, de ton tribunal à la noix. Tu croix que ça m’amuse de savoir que tu défends des pourris et des mafieux toute la journée ? A force tu vas finir par devenir comme eux. Je me demande même si c’est pas déjà fait, tiens.
Moi je craque, c’est bon, j’en ai marre. J’en peux plus, Francis, tu comprends, ça ? J’en peux plus. J’ai trop donné. A t’attendre, à te faire des bons petits plats, à faire comme si tout allait bien... C’est ta vie Francis, mais c’est pas la mienne.
-Tu peux pas me faire ça, Sarah... Ecoute moi : reste, réfléchis, repose toi... On verra ça demain.
-Ca fait des semaines que tu me dis ça !! C’est tout réfléchis, Francis, je pars ; Je te quitte. Toi, tes chaussettes puantes et ta saleté de tribunal à la noix !!
Je veux pas pourrir ici. Je ne suis pas comme ça. Pas comme toi. Si tu voyais ce que tu étais devenu... Une loque, un zombie et un parfait crétin. Non Francis, c'est tout décidé et ça fait longtemps que j'y pensais. Je vais refaire ma vie ailleurs, loin de toi et de tes plaidoiries à la con!

« Ma... Ma saleté de tribunal à la noix ? Mes plaidoiries à la con? Moi, un zombie? UN CRETIN? Elle avait dit ça ? Comment ose t elle dire ça ? Elle n’a pas le droit de tout détruire comme ça. C’est pas juste. C’est impossible... » pensait Francis. « Non, j’ai rêvé, elle n’a pas dit ça... »

Dans un état second, Francis traversa la cuisine d’un pas mécanique. Il ouvrit un placard, en sortit une poêle, la soupesa.
"Ah, alors comme ça je suis un parfait crétin. Un nul, un zombie. Un fini. Tu vas voir de quoi il est capable, le parfait crétin..."
Il se posta derrière la porte fermée de la chambre, attendit.
Enfin, la porte s’ouvrit.
« Bon, Francis, je vais aller m’installer chez... »Francis frappa de toutes ces forces.

« Wouah !!! »Francis se réveilla en sursaut. Ouf, ce n’était qu’un cauchemar. Un malheureux cauchemar.

2 heures plus tard...

Francis et Sarah se mirent à table en silence. Elle avait préparé des œufs brouillés et du bacon, pour faire "comme à l’anglaise » comme elle disait si bien.
Francis entama ses œufs brouillés, les trouva excellent et pour faire comme à l’anglaise, dit :
« It’s very delicious !! »
Il reprit une autre bouchée, grimaça, puis dit :
« Hum chérie, passe moi le sel ! »

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Message par Invité Dim 1 Mar 2009 - 14:30

Avalon a écrit:
Les petits tracas du quotidien
Comment éviter une dispute dans un couple qui va déjà mal pour un détail minime et sans intérêt
par le (très sérieux) Docteur Gaspard Fé



Chapitre 18 : LE SEL


Peu de gens le savent ou bien ne souhaitent pas le reconnaître mais le sel (du latin « sal » signifiant substance cristallisée, friable, soluble dans l’eau, composée pour l’essentiel de chlorure de sodium, et employée pour l’assaisonnement ou la conservation des aliments) peut être l’objet d’une dispute que nous voulons à tout prix éviter. Afin de mieux comprendre cette idée, voici quelques exemples (très théâtrales) :

•Imaginons un couple en crise (et qui suivent bien sûr mon programme afin d’éviter toutes disputes et donc divorces sur le long terme) qui dînent tranquillement. Il ne se parlent pas, ne se regardent pas, ne se touchent pas, ne se crient pas dessus, ne se frappent pas, ne s’injurient pas, … Enfin bref, ils ont suivi tous mes conseils qui suggéraient qu’ils ne doivent pas se toucher, … (Note de l’Editeur : nous avons décidé de couper une partie du texte afin d’éviter de trop longues énumérations, caractéristiques du Docteur Gaspard Fé mais qui risquent malheureusement d’ennuyer le lecteur.). Maintenant, concentrons nous sur le dialogue des deux jeunes gens et sur la psychologie féminine (sujet d’un autre de mes ouvrages que je vous recommande Les femmes, leurs psychologies et notre incompréhension).
L’homme mâchouille tranquillement son repas quand il se rend compte que son assiette n’est pas assez assaisonné et donc qu’il manque cruellement de sel. Il se racle la gorge et se lance : « Hum, chérie, passe moi le sel ! ». La femme lève la tête de son assiette et le fusille du regard. En effet, vous n’avez pas dit S’IL TE PLAIT (mot très important comme nous le verrons dans le chapitre 123 sur la politesse et ses rudiments).
Ainsi, à travers ce premier exemple, vous avez pu voir que le sel peut être l’élément déclencheur d’une dispute.

•Pour le deuxième exemple, nous reprenons les mêmes personnes, Monsieur Toulemonde et Madame Toulemonde, dans le même cadre, le dîner, et avec les mêmes ambitions, éviter de se disputer (et donc éviter la possibilité de divorcer) en suivant mon programme spécialement élaboré pour.
L’homme mâchouille tranquillement son repas quand il se rend compte que son assiette n’est pas assez assaisonné et donc qu’il manque cruellement de sel. Il se racle la gorge et se lance : « Hum, chérie, passe moi le sel ! ». La femme lève la tête de son assiette et le fusille du regard. En effet, elle va croire que vous pensez qu’elle ne sais pas cuisiner et donc que vous souhaitez masquer le goût avec du sel ou bien qu’elle n’a pas su assez bien assaisonner son plat.
Ainsi à travers ce deuxième (et dernier) exemple, vous avez pu voir que le sel peut être le déclencheur d’une autre dispute.

Note de l’Editeur : Nous le répétons encore une fois mais une fois de plus n’est jamais de trop, surtout quand nous voyons le nombre de lettres qui nous aient envoyés chaque jour pour des réclamations, nous ne sommes en aucun cas responsable si vous divorcez.

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Message par Invité Dim 1 Mar 2009 - 14:31

Ansault (partie 1 Razz ) a écrit:Aujourd’hui c’est l’enterrement de Bon Papa. Bon Papa, c’est mon beau-père, le père de ma femme, le mari de Bonne Maman. Et Bonne Maman c’est sûr elle était tout sauf bonne, ni belle d’ailleurs, même pas mère, à peine femme, elle était c’est tout et c’était déjà trop. Trop. Beaucoup trop. Bien plus qu’un homme ne pourrait en supporter. D’ailleurs Bon Papa, lui, a tiré sa révérence. Sa mort me n’avait pas été une surprise, je m’en doutais. Je savais qu’il avait capitulé. Bonne Maman a gagné et Bon Papa n’avait plus qu’à coucher son roi sur l’échiquier. Ce qu’il fit. Sans état d’âme, presque avec soulagement j’imaginais.

Mais moi ?
Moi, qui me délivrerait de ma Bonne Maman à moi. Qui me délivrerait d’Alice, ma femme.

Alice est arrivée dans ma vie comme une promesse. Moi, j’étais étudiant en fac de droit et je projetais de devenir avocat. Du reste j’avais de bonne chance d’y parvenir. Mon père avait réussi dans les affaires maritimes,… enfin semblait-il. Et dés que la formalité de mes études serait remplie, mon cabinet n’attendait plus que moi pour fonctionner,… enfin semblait-il. Mon père est mort prématurément et alors que nous nous croyions à l’abri du besoin il s’est avéré que ses affaires n’étaient pas aussi fructueuses qu’il y paraissait. Bref ma mère s’est vite retrouvée endettée et j’ai été contraint d’écourter mes études pour gagner ma vie, vite. On m’a engagé comme clerc à l’étude notariale Benedetti et Fils en plein cœur du Mourillon, le quartier huppé de Toulon.
Oh, bien sûr, quand Alice a jeté son dévolu sur moi, elle n’imaginait pas un seul instant qu’elle miserait sur le mauvais cheval. Moi, fils de bonne famille, promis à une brillante carrière d’avocat, ayant ses entrées dans le milieu de la marine toulonnaise. Pour sûr j’avais tout l’air d’un bon parti. Elle aura été trompée sur la marchandise.
Mais était-ce ma faute ?
Si elle n’avait pas été aussi entreprenante, si elle n’avait pas été aussi pressée de m’emmener au pays de ses merveilles, aussi pressée de me lier à elle, Alice ne se serait pas retrouvée ainsi à s’arrondir, porteuse du fruit de nos péchés. Il a fallu qu’on se fiance sans attendre. Il a fallu qu’on se marie, dans la foulée.
« Pensez donc, disait Bonne Maman, dans notre milieu, n’est-ce pas, les jeunes filles offrent leur vertu sur l’autel de Dieu dans le strict respect des sacrements du mariage. »
Pensez donc !
Mais là la fleur avait été malencontreusement flétrie, alors il ne restait plus qu’à sauver les apparences.
Nous nous sommes mariés avant que sa grosseur n’affleure. Mon père est mort. Je suis devenu clerc de notaire, et, Alice, comme souvent pour une première grossesse, fit une fausse couche, qui malheureusement entraîna des complications. Nous n’aurions jamais d’enfant.
Je fus de facto le responsable de ce fiasco, et je crois qu’Alice aurait pu tout aussi bien me tuer sur l’heure si encore une fois les apparences ne devaient pas être sauvées. Ces apparences à sauver étaient mon assurance vie. Mais du coup ma vie était un enfer. On ne m’épargnait rien, tout était prétexte à insultes, on me dénigrait, on me rabaissait. Alice faisait chambre à part, elle ne m’adressait la parole que pour me faire des reproches ou me demander de l’argent qu’elle dépensait pour entretenir l’illusion d’être « une femme du monde ». Bonne Maman ne se privait pas non plus. Elle était experte en torture morale.
« Mon pauvre gendre, disait-elle, vous allez finir par vous abrutir à classer des dossiers toute la journée. » Ou encore « Ah, à force de copier tout ce qu’on vous dicte, vous n’arrivez plus à penser par vous-même. » Et aussi. « Vous êtes d’une banalité affligeante. » Ainsi que « Vous n’êtes qu’un misérable gratte-papier. Quand donc vous déciderez-vous à choisir un métier. Vous ne pouvez décemment pas rester ce vulgaire petit secrétaire toute votre vie. Cela ne se peut ! » Et ainsi de suite, et encore et encore…
Moi, blasé, lassé, je restais imperturbable et je répondais invariablement :
« Tout à fait, Bonne Maman. », « Vous avez raison, Bonne Maman », « Mais j’y travaille Bonne Maman. Soyez-en assurée. »
Mais dans le fond, je m’en foutais. J’étais clerc chez un notaire, je le serai probablement toute ma vie, c’était ainsi. Et puis j’aimais ce travail, au moins, là-bas, 8 heures par jour j’avais l’assurance d’être tranquille, loin de ces mégères qui me tuaient à petit feu…
Exactement comme elles avaient tué Bon Papa.

Quand nous arrivâmes, Alice et moi, à l’Eglise Saint Jean Baptiste, toute la famille était déjà installée. Bon Papa trônait à la croisée du transept déjà enfermé dans un magnifique cercueil de chêne aux poignées dorées. Je me surpris à penser que si l’intérieur était aussi soigné que l’extérieur, alors Bon Papa devait être bien dans sa boîte. Malgré l’étroitesse de son logement, il devait se sentir renaître, enfin séparé de celle qui a fait de sa vie un enfer sur terre. Pour un peu j’aurais presque pris sa place. J’étais sûr qu’il devait se marrer en regardant sa femme et sa fille feindre le chagrin et continuer à jouer coûte que coûte le rôle qu’elles s’étaient imposées. Tromper les apparences, elles avaient élevé une supercherie au rang d’un véritable art. Mais ça ne marchait plus avec moi, j’avais percé leur mystère à jour et je connaissais toutes les répliques de leur rôle.
Nous prîmes place. Alice, après avoir largement embrassé sa mère en des attitudes mélodramatiques exagérées, s’assit à ses côtés. Moi, en tant que pièce rapporté, je m’installai un peu en retrait, content de n’avoir pas à participer à cette mascarade.
Le prêtre arriva, la mine grave, il leva les bras au ciel et par ce geste nous invita à nous lever. Père Augustin n’avait rien d’auguste, c’était une espèce de tartuffe dont la présence nous était imposée à chaque événement du calendrier liturgique.
« In Nomine Patris et Filii et Spiritus Sancti. Amen. », dit-il sur un ton emprunt d’une profonde gravité.
Il se signa. Bonne Maman poussa un petit cri aigu qu’Alice appuya de quelques sanglots étouffés.
Le Bon Père Augustin reprit, avec emphase, faisant résonner sa voix contre les vieilles pierres de l’édifice.
« Mes enfants, nous sommes en ce jour réunis dans la maison de Dieu pour accompagner un homme dans son dernier voyage. Ensemble nous honorons la mémoire de ce saint homme qui consacra toute sa vie à aimer son prochain dans le respect des préceptes de Notre Sainte Mère l’Eglise. Cet ultime voyage lui ouvrira les portes du royaume de Notre Seigneur et Maître Jésus Christ. Ensemble communions et fêtons dans l’allégresse le triomphe de la volonté de Notre Seigneur. »
Qu’est-ce qu’il ne fallait pas entendre. Bon Papa, un saint homme ? Ouais, ni plus ni moins qu’un autre. Enfin je crois surtout que notre tartuffe appréciait énormément le chéquier du défunt. Bonne Maman ne manquait jamais une occasion de racheter à grand renfort de billets les péchés de son âme. Elle passait pour généreuse et vertueuse, toujours prête à donner aux bonnes œuvres. Là du coup, sans Bon Papa, Bon Père Augustin avait la voie libre pour soutirer tout ce qu’il voulait de pieuse Bonne Maman.
Il reprit encore plus enjoué.
« Non, cet homme n’est pas mort en ce jour. Il est invité à trôner à la droite de Notre Seigneur Jésus Christ. Ressuscité, c’est au Royaume des Cieux qu’il demeurera à tout jamais. Tels Nos Saints Evangiles sont pour nous pauvres créatures le sel de la Terre, tel il était pour les siens dans sa généreuse bonté de tous les jours le sel qui donna saveur et bonheur à tous ceux qu’il côtoyait. Oui, cet homme était un peu du sel de notre monde, un peu du sel que la parole de Jésus Christ souffle dans nos cœurs. »
Bon Papa, le sel du monde ! J’imaginais déjà Bonne Maman se trémousser, et, de contentement, dodeliner de la tête, un sourire mi-gêné, mi flatté, coincé sur ses lèvres et la figure ointe de chaudes larmes. Moi, la chaleur estivale de ce début de printemps et l’évocation du sel me provoqua la furieuse envie de m’asseoir à la terrasse d’un café pour commander un demi accompagné de quelques cacahuètes grillées à sec et salées à plaisir. J’en avais déjà l’eau à la bouche et j’avais hâte que finisse au plus vite la représentation de cette œuvre théâtrale dont je me sentais de plus en plus étranger.

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Message par Invité Dim 1 Mar 2009 - 14:32

Ansault (partie 2) a écrit:D’ennui, mon esprit se mit à vagabonder. Je repensais au calvaire que Bon Papa avait enduré au fil de toutes ces années de mariage, et, le goût du sel dans la bouche je repensais à un événement anodin auquel je n’avais guère prêté attention mais qui aujourd’hui à la lumière de ces circonstances prenait un sens nouveau.

Alors, je me souvenais de ce jour où tous, la famille étant réunie au grand complet, nous étions attablés pour fêter l'Epiphanie.

Evidemment comme toujours en ce genre de circonstances, notre Bon Père Augustin était du festin, et pour justifier sa présence, il nous honorait en célébrant une messe improvisée à même le jardin quand le temps le permettait. Après que nous avions tous communié, nous nous mettions à table et une fois libéré du bénédicité, Bon Père Augustin pouvait se détendre et profiter pleinement du repas que le Seigneur dans sa bienveillante générosité lui offrait… enfin, par l’intermédiaire de Bon Papa. Nous prenions un rapide apéritif, kir pour les femmes, whisky glace pour les hommes, le pastis, non merci, ça fait trop peuple. Il y avait des toasts de toutes sortes, garnis d’œufs de lump, des rouges et des noirs. Des toasts garnis de presque caviar quoi ! Il y en avait aussi au saumon, au foie gras et d’autres couverts d’une mousse de poisson au goût indéfinissable. Bien sûr il n’y avait jamais de cacahuètes ! Au menu ce jour-là magret de canard et sauce campagnarde aux girolles, suivi de la traditionnelle galette des rois briochée et garnie de fruits confits. Moi, j’avais un faible pour la galette de frangipane, mais la frangipane n’était pas de tradition par ici. Alors je me contentais d’un bout de brioche que j’essayais de choisir avec le moins de fruits confits possibles. Je n’ai jamais aimé les fruits confits, trop sucrés. Bonne Maman, elle, adorait ça ! Et d’ailleurs, malgré tous ses efforts pour masquer les apparences, ça se voyait quand même sur ses hanches. On dit qu’avant d’épouser une fille, il faut toujours regarder sa mère, car cela vous donne une excellente idée de ce que sera votre femme dans quelques années. Moi, évidemment, dans la naïveté de mon jeune âge, je n’avais pas pris ce conseil au pied de la lettre. Aujourd’hui en regard de la tournure des événements je m’en veux terriblement de cette négligence. C’est sûr j’aurais dû être plus méfiant, et rencontrer Bonne Maman avant sa fille m’aurait sûrement évité bon nombre de désagréments. Alice, c’est Bonne Maman en à peine un peu moins ridée !
Quelques mois avant Noël, Bon Papa avait effrayé tout le monde en faisant une micro-attaque, un petit infarctus. Par précaution on l’avait hospitalisé quelques jours. Bonne Maman, avait ainsi eu une occasion rêvée pour s’entraîner au rôle qu’elle devrait jouer un jour, à savoir celui de veuve. Et elle pleura, tantôt la tête penchée à droite, tantôt penchée à gauche, un mouchoir serré dans son poing fermé dont elle se servait indifféremment soit pour éponger ses larmes soit pour se moucher. De temps à autres, elle ne manquait pas de regarder l’effet que cela produisait sur les gens alentours et qui affectaient des mines tristes et compatissantes pour lui être agréable. En somme elle apprenait son texte. Bon Papa souffrait ? Oui, peut-être ? Mais c’était accessoire. Evidemment après cet épisode, le médecin de famille interdit à Bon Papa tout excès de chair. Plus de sauces, plus d’alcool, plus de graisses, et surtout… plus de sel !… Drôle d’ironie pour cet homme dont on dira de lui le jour de ses funérailles qu’il était le sel du monde ! Mais pour lui, qui était son sel ?
Pourtant c’est en ce jour d’Epiphanie que Bon Papa capitula pour de bon. Roi, il ne le serait plus jamais, sa Reine l’avait vaincu !
Alors que tous nous dégustions notre magret agrémenté de sa sauce aux girolles, Bon Papa devant se contenter du même magret et de quelques légumes vapeurs considérait son assiette avec désinvolture. On le sentait un peu absent, comme déprimé ou simplement fatigué. Du reste personne n’y prêtait tellement attention. La volubilité de Bonne Maman avait toujours reléguée son mari au second plan. C’est alors que je surpris entre eux une scène lourde de sens et de non-dit. Une scène que, si je ne l’avais pas vu moi-même, j’eusse pu difficilement croire qu’elle eût réellement existée, tant tout ce qui était donné à voir dans cette famille était passé au filtre des conventions et de la bienséance. Néanmoins, en ce jour d’Epiphanie, l’inconcevable se produisit et personne ne fît cas de cet événement comme si en somme il n’aurait jamais dû exister, comme si, de peu d’importance, il n’avait jamais vraiment existé.
Alors que Bon Papa jouait négligemment avec ses légumes vapeurs qu’il roulait dans son assiette d’une fourchette nonchalante, Bonne Maman entre deux conversations surprit l’ennui de son mari. Sur l’instant elle lui jeta un œil noir, plein de mépris, lourd de sens. Bon Papa croisa son regard qu’il soutînt jusqu’à ce qu’elle se détourne et s’en retourne à sa conversation. Un peu plus tard, elle prit la salière qui se trouvait devant elle, mais au lieu de s’en servir pour saler son plat, elle arrêta son mouvement et la tint en l’air, en regardant Bon Papa d’un air de défi. Ce dernier leva la tête, la regarda un court instant avant de finir par baisser les paupières, avant de se résigner et courber l’échine. Alors il prononça ces paroles d’une étrange banalité :
« Hum, chérie, passe-moi le sel ! »
Bonne Maman, triomphante, eut du mal à réprimer le sourire victorieux qui plissait ses lèvres. Elle lui répondit alors, avec la plus parfaite des condescendances :
« Mais, je t’en prie très cher, fais donc ! »
Et elle lui tendit la salière.
Bon Papa s’en saisit, sala copieusement son magret, se servit une pleine louche de sauce aux girolles qu’il resala aussi.
Après ça il mangea, l’air enjoué, ravi, libéré d’un poids qui l’oppressait depuis des années.
« Hum, chérie passe-moi le sel », en ce jour d’Epiphanie cette petite phrase signifiait clairement « Echec et mat » et Bon Papa en salant son plat s’avançait d’un pas décidé vers sa propre mort.
Un second infarctus eut raison de lui quelques mois plus tard.

Voilà ce que je venais de comprendre, là, dans cette église, où se déroulait les funérailles de mon beau-père. Dans la douce pénombre de ce lieu mystique, il me semblait qu’un message m’avait été directement envoyé. Je venais d’être frappé d’illumination. Saint Raphaël m’était apparu et déroulait devant mes yeux toute l’étendue de ses phylactères. J’en lisais l’histoire de ma vie, l’histoire de ma vie à venir et son funeste dénouement. Moi aussi, tout comme Bon Papa, j’étais appelé à périr, ravagé par l’acharnement d’une femme qui travaillait jour après jour, sans relâche, à anéantir mon âme et détruire mon corps. Mourir c’est tout l’amour qu’elle me destinait. Mais fort de cette révélation, je m’agenouillai et jurai devant Dieu que jamais, oh non jamais, Alice n’aurait raison de moi et je pris rendez-vous en cette même église pour dans six mois et priais tous les Saints, Notre Seigneur Jésus-Christ et Dieu lui-même de venir ici assister aux funérailles de ma propre femme. En cet instant, j’avais pris la ferme résolution d’assassiner Alice. Elle périra par où son père avait péri. Moi-même chaque jour j’assaisonnerai ses plats, je les salerai avec amour, pour elle je serai le sel de son monde… à un détail près, au sel sera mélangé quelques grammes d’arsenic ou de mort-aux-rats ou de soude caustique ou que sais-je encore. Alice s’éteindra lentement, à petit feu. Elle rendra tripes et boyaux et jusqu’à son dernier souffle je lui donnerai son bouillon à la cuillère… un bouillon si délicatement assaisonné. Personne ne trouvera rien à redire à cette mort surprenante. Le chagrin, la dépression, la perte d’un père aimé et aimant auront eu raison de ce cœur pur et fragile. Et puis, même s’il y avait quelques doutes, qui en ferait cas ? Il faudrait en premier lieu… sauvegarder les apparences.
« Un empoisonnement ! Dans notre milieu, allons donc, vous n’y pensez pas ! »

Dans six mois, je serai là Alice, à ta place et je serrerai le bras de Bonne Maman. Tendrement j’apposerai ma tête sur son épaule et ensemble nous partagerons nos peines et mêlerons nos larmes.
Plus tard, face à tant de chagrin, je lui dirai plein de prévenance :
« Bonne Maman, tenez, prenez donc un peu de sel. Ce magret manque cruellement d’assaisonnement ! Vous ne trouvez pas ? »

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Message par Invité Dim 1 Mar 2009 - 14:33

Olorin a écrit:Sergueï Ivanovitch resserra autour de lui les pans de son manteau et étudia l’endroit où il se trouvait. C’était l’emplacement idéal. Du moins, selon lui. Il est vrai qu’il avait peu d’expérience dans ce genre d’affaire. Ce soir, ce serait la première fois qu’il tuerait un homme. Dans sa poche, il sentait le poids accusateur de son arme improvisée. Tout en attendant l’arrivée de Wladimir Poliakoff, il repensât à ce qui l’avait mené ici, dans cette ruelle sombre et malodorante de Moscou.

« Hum, chérie, passe-moi le sel ». Voilà probablement la phrase qui l’avait décidé. Certes, cela faisait des années qu’il en rêvait, mais à ce moment là, il avait su qu’il le ferait, qu’il le ferait vraiment. Il revoyait encore la scène, Wladimir Poliakoff sur sa chaise, face à lui la fille qu’il s’était choisie pour la soirée. Probablement une de ses secrétaires ou assistantes, à en juger par ses vêtements. La pauvrette semblait terrifiée, mais on ne disait pas non à quelqu’un comme Wladimir, sauf si l’on tenait à obtenir un séjour à la Loubianka. Rien que de penser au nom, il frissonna. La Loubianka, lui, il connaissait. Alors il avait vu la pauvre fille s’exécuter, et saisir la salière, une monstruosité énorme et pesante à l’image de Lénine. Une salière à l’image de Lénine ! Encore une flatterie grosse comme une maison faite par la propriétaire du restaurant, Irina Foliavev. Enfin, cela semblait ravir tous les pontes du Parti qui y passaient leur soirée, avant d’emmener leurs conquêtes dans leurs datchas, pour finalement rentrer chez eux rejoindre femmes et enfants.


Et dire que lui devait se contenter de faire le service dans le restaurant, après avoir enseigné la philosophie pendant des années à l’université Lomonossov. Et il n’avait pas à se plaindre, la plupart de ses camarades envoyés avec lui aux camps du Goulag n’avaient pas eu sa chance. La chance de voir arriver la fin de sa condamnation, la chance de pouvoir enfin sortir de la mine. La chance de revenir au monde, de revivre.

Il se souvenait très bien du matin où il avait été arrêté. Les hommes du KGB avaient débarqué à l’aube, et il s’était retrouvé à la Loubianka moins de vingt minutes plus tard. C’est là qu’il avait rencontré Wladimir Poliakoff. L’homme avait expédié son cas en 35 minutes : jouant les rôles d’accusateur, juge et juré, son « procès » n’avait pas été long. Condamné à 15 ans de travaux forcés en Sibérie pour être « un ennemi de l’Etat et du Parti ». En réalité, pour avoir animé des séances de discussions dont les propos n’avaient pas été tendre pour certains cadres du Parti. Et ainsi, il s’était retrouvé dans les mines de sel de Politgorov sans même comprendre comment. Et il n’avait pas été le seul. Devant lui défilaient les visages de ses compagnons d’infortune. Igor Berskoivanov, petit et frêle, il n’avait pas résisté deux mois au rythme du camp. Piotr Alanis. Lui, c’était les brimades des gardiens qui l’avaient mené à la fosse commune. Il y en avait eu tant d’autres, morts de faim, de froid, dans les éboulements, tout cela pour sortir quelques malheureux kilos d’un sel qui brulaient les blessures et vous desséchaient la gorge. Mais surtout il y avait eu Ivan. Il avait toujours su trouver les mots pour les réchauffés, et même parfois leur faire avoir un sourire, triste et fatigué, mais vrai et franc. Combien de soirées avaient-ils passées, écoutant Ivan leur parler, dans son français parfait appris à Paris. Parler de tout et de rien, racontant des anecdotes ridicules qui leur faisaient venir des larmes aux yeux (de rire ou de désespoir, il ne savait plus maintenant). Ivan, qui parvenait à tourner en dérision même le camp et ses occupants, leur procurant une distraction salvatrice. Ivan, qui avait été abattu un matin d’hiver, parce qu’il « avait l’air de vouloir fuir ». Ce soir là, peut-être pour la millième fois, il avait juré qu’il retrouverait Wladimir Poliakoff.

Mais lorsqu’il était enfin sortit, il était tellement brisé, détruit, que la seule chose à laquelle il pensait encore, c’était vivre, vivre enfin. Mais à Moscou, on se méfiait des anciens prisonniers politiques, et trouver du travail dans un pays qui se targuait de n’avoir aucun chômeur avait été impossible. C’était seulement grâce à l’intervention d’un de ses anciens étudiants, plutôt bien mis avec la patronne du « Révolution d’Octobre » qu’il avait pu enfin disposer d’un emploi. Et quel emploi ! Si tous les apparatchiks qui dinaient là avaient su qui il était, il aurait été renvoyé directement à Politgorov, en compagnie du restant du personnel. Mais nul ne le savait. Et c’est là qu’il avait revu Wladimir Poliakoff. Curieusement, bien qu’il en ait rêvé durant des années, il n’avait ressenti aucun désir de tuer. Du moins, pas tout de suite. Certes, la haine était toujours là, profonde et ancrée dans son cœur, mais c’est comme si le temps passé au camp l’avait finalement endormie.

Soir après soir il l’avait regardé se délecter de plats fins, vêtu comme un prince. Mais tout avait basculé ce soir. Lorsque Wladimir avait demandé le sel à sa compagne. Alors que les fins cristaux tombaient sur l’assiette en une pluie légère, il voyait lui couler le sang de ses compagnons qui l’avaient extirpé des entrailles du sol gelé de Sibérie. Il entendait le cri des gardiens, il sentait la morsure des coups sur ses épaules. Il sentit la haine dans son cœur s’éveiller, plus sauvage et brulante que jamais. Alors sa décision fut prise. Qu’importe le prix, Wladimir Poliakoff mourrait ce soir. Quelle sombre ironie. Si il n’avait pas décidé de prononcer ces mots « Hum, chérie, passe moi le sel », il était possible que sa haine se soit éteinte avec lui, sans jamais être passé à l’acte. Celui qui a vécu par le sel périra par le sel aurait surement dit Ivan dans son français impeccable. Mais Ivan était mort. Tout comme Igor, Piotr ou Boris, et tant d’autres encore.

Il sortit de sa torpeur lorsqu’il entendit des bruits de pas résonné sur les pavés. C’était lui. A son bras s’accrochait la fille du restaurant, comme un naufragé à un espar salvateur. Mais Poliakoff n’était pas salvateur. Il ne l’avait jamais été. Il les laissât le dépasser, et se glissa derrière eux. Rapidement, il leva le bras et abattit son arme sur le crane de Poliakoff. Il sentit le coup dans tout son corps, et entendit un craquement comme le crane se brisait. Wladimir tomba sans autre bruit. Il avait frappé fort. Il avait toujours été fort, et il fallait être fort pour survivre à la mine. Mais un coup ne suffisait pas. Son bras se releva et frappa encore. Et encore. Il ne voyait plus rien d’autre que son bras qui se levait et s’abattait, et la masse informe qui avait été la tête de Wladimir Poliakoff. Finalement, il s’arrêta, à bout de souffle. Il avait conscience que la fille s’était sauvée en courant à un moment, mais il ne savait plus quant. Néanmoins, des gens commençaient a arrivé, attiré par les cris de la fille.

Un instant, il fut comme perdu. Puis son esprit reprit le dessus. A grand pas, il se dirigea vers la porte de service du restaurant. A l’intérieur, comme il s’en doutait, c’était le coup de feu et personne ne s’était aperçu de son absence. Affectant un air détaché, il se lava les mains, puis il lava consciencieusement son arme. Tout aussi tranquillement, il alla la remettre à sa place. Ouvrant l’armoire, il dit en français avec un clin d’œil : « Et bien, camarade Lénine, ce sera notre petit secret ». Et il reposa l’immonde salière parmi ses semblables.

Pour la première fois depuis longtemps, il se sentait libre.

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Message par Invité Dim 1 Mar 2009 - 14:34

MDF a écrit: Hum, chérie, passe-moi le sel !
-Il n'y en a plus mon grand lapin!! »
Toujours à se narguer! Désespéré par l'attitude de mes parents, je décidai de m'éloigner un peu. Je pris mon stylo rouge pour écrire "Je vais au cinéma!". Je la colla sur le frigo puis descendis les marches de l'immeuble. L'escalier était noir de suie, suite à l'incendie du premier étage. Nous eûmes le loisir de revenir habiter après le passage des pompiers, mais rien n'avait été nettoyé. Dehors, Vincent m'attendais. Il faisait bien vingt centimètres de plus que moi mais cela ne nous empêchait pas d'être amis. Il avait amené deux vélos.

« Je passe devant! »



Nous allions en réalité camper dans les bois, mais se seul moyen de sortir de mon trou était le cinéma. Mes parents était couchés à 22 heures et donc s'attendaient à me voir arriver à 23 heures tout au plus. Vincent me conduisit dans d'étroites rues jusque dans un sous-bois. La fraîcheur de la forêt me fit frissonner, ainsi que par les ombre de la lune sur le tapis de mousse. Nous durent bientôt

prendre notre vélo à la main, tellement la pente et les racines étaient grandes. Vincent m'emmenait dans des lieus que je n'avais jamais vu, toujours plus profondément dans la sombre forêt. Autour du sentier traversé, je ne voyais absolument rien. Je me retournais régulièrement, la peur au ventre. Assuré que le chemin emprunté n'était parcourut par personne je me retournai pour lui dire la peur que j'avais d'avancer en terrain inconnu.



C'est à ce moment là que je ne le vis plus. J'eus envi de crier, mais cela n'aurais servi qu'a m'épouvanter un peu plus. Autour de moi, des craquements. Au bord de la folie, je sautas sur mon vélo. Je fus soudainement éblouis par une lumière aveuglante. J'abandonnai le vélo et courus, courus, courus. Les branches me giflaient, les ronces m'égratignaient, les racines me faisaient trébucher. J'entrevis une petite clairière. Et je m'étais trompé! Je débouchai en réalité sur les falaises, la mer!


J'en eu le souffle coupé. J'entendais un légé froufrou derrières moi. J'avais été plus rapide qu'eux. Cette étendue d'eau de mer me rappela mes vacances avec mes grands-parents, aujourd'hui décédés. Le silence de la mer... le silence?! Je me retournai: trois bête, sauvage, à tout les coups! Je me levai d'un bond mais ils furent plus rapides. Je me retrouva par terre en un temps record. Je criai, encore et encore, jusqu'à ce qu'à entendre la voix de Vincent:

« Je crois qu'il a eu assez peur! »

Quoi?! Je n'en crus pas mes oreilles.

« Non, c'est marrant, j'allais lui casser le nez!! »

Yoann.

« Laisse le sinon je te de casse la gueule!

-Non!

-Yoann!! »

Silvain aussi.

« Non!! Je finirais ce que j'ai commencé »

Le poids qui m'écrasait fut enlevé juste à temps pour voir Quantin, un autre amis à moi, prendre Yoann par le épaule et le balancer par terre. Je vis Adrien arriver pour l'aider , mais j'en avais trop vu. Je courus vers la crique qui se trouvait en contre-bas. Je me retourna et vis Yoann et son complice gémissant sur le sol.

Je longea la plage jusqu'au port pour reprendre le chemin de la maison.



Le lendemain, j'évitai de voir mes agresseurs du soir dernier. Je m'attablai, près à entendre la conversation de mes parents:

« Hum, chéri, passe-moi le poivre!

-Il n'y en a plus ma grande lapine! »

Ho, non!



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Message par Invité Lun 2 Mar 2009 - 15:45

Sel et poivre, les deux mamelons de la discorde


Pièce en un acte.
Représentée pour la première fois à la Comédie- Française le 28/02/2009.

DISTRIBUTION

Olorin ............... Infirmier de service
Avalon .............. Infirmière de service
M. Charles ....... Vieux fou
Ansault ............. Vieux fou, camarade de M. Charles
Polarfan ........... Fils de M. Charles
Songes............... Fille de M. Charles
MDF ............... Fils de Songes

Gardien chargé de la sécurité.




SCENE PREMIERE

En Province. Pièce de rez- de- chaussée d' un immeuble. Illuminée par le soleil et bercée par le chant des oiseaux.

AVALON
Encore une journée qui commence...
OLORIN
Oh, ne m' en parle pas, je suis déjà épuisé de savoir ce qui nous attend. Satanée routine!

Entre une femme d' âge moyen, aux cheveux grisants, dans la pièce. Avec de grands airs, une ribambelle de bijoux en toc, et des escarpins usés jusqu' à la moelle. Elle tient un enfant par la main et s' approche du balcon.

SONGES
Je viens m' enregistrer. Ne me faites pas perdre mon temps, je suis une personne extrêmement occupée.
OLORIN
Bonjour à vous également. Tout le monde est occupé chère madame, mais ici tout le monde respecte la procédure. Veuillez remplir ce formulaire de visite et présenter une pièce d' identité.
AVALON, marmonant entre ses dents
Voilà encore la cocotte, quelle vieille cruche celle-là! Avec des airs d' aristocrate et qui pue comme pas deux! Tellement occupée, je veux bien la croire, il faut bien trouver du temps pour daigner se laver. Que faire alors? Un pschit de parfum et le tour est joué. Même son « Désir de Rochas » vire à une odeur spéciale. Et les relents de thon qui sortent de sa bouche n' en parlont pas...
SONGES
Pardon?
OLORIN
Madame, ma collègue me demandait si le menu du jour était du thon ou du mouton. Avalon, je crois pouvoir dire qu' il s' agit de thon.
SONGES
Le service public c' est pour cela qu' on vous paye, bandes d' incompétents! Vous n' avez rien de mieux à faire?
OLORIN
Un peu de calme, un peu de calme, c' est le printemps, les oiseaux chantent, la vie est belle...
SONGES, éclate d' un rire sardonique. La vie est belle, la vie est belle! Ah! Quel abruti!
OLORIN
Voilà madame, pièce 517 au 3ème étage. Il est accompagné d' un camarade. Le médecin passera dans dix minutes pour la visite habituelle. Vous désirez une assistance?
SONGES
Euh oui. Enfin non. Enfin je ne sais pas, oui peut- être.
OLORIN, faisant un clin d'oeil à sa collègue
Dans ce cas, ma sympahtique collègue se fera un plaisir de vous accompagner avec votre enfant. N' hésitez pas à lui demander quoi que ce soit.
AVALON, furieuse et promettant vengeance silencieusement
Oh le salop! Tu le payeras!
Renfrognée elle s' avance lourdement vers l' ascenseur avec les deux visiteurs. Se retournant avant la fermeture de la porte, elle aperçoit Olorin sirotant un café, tout en souriant entre ses dents.


*
SCENE II


Au milieu d' une pièce, se dresse une table composée d' un petit- déjeuner copieux. Deux vieux sont là et parlent allègrement à bâtons rompus.

M.CHARLES

Le repas est agréable ma poulette, je vois que tu le fais toujours avec autant d' amour. Il manque juste un petit quelque chose, un brin de sel peut- être. Chérie tu veux bien me le passer?
ANSAULT
J' étais là au milieu de la brousse. La bête me regardait dans les yeux. Je la regardais dans les yeux. On se regardait dans les yeux. La tension était palpable. Je frissonnais de tout mon corps. Moi l' aventurier j' étais là; ma carabine aussi, j' étais le maître du monde...
LE VIEUX CHARLES
Chérie passe moi le sel.
ANSAULT
Merci, merci. Je vous remercie tous du fond du coeur, d' être aujourd' hui présents pour commémorer notre ascension au pouvoir. C' est pour vous que je suis là, pour notre peuple, notre pays, notre continent, notre monde, notre planète. Je vous aime, électeurs. C' est vous qui régnez à travers moi. Votre humble serviteur est là pour vous aider, dans les moments de joie, comme dans la difficulté. Oui nous le pouvons.
LE VIEUX CHARLES

Chérie passe moi le sel, s' il te plaît.

ANSAULT, buvant un verre de lait.
Quel nectar délicieux n' est-ce pas! Quelle ambiance feutrée, quelle soirée agréable... Oui comme je disais précédemment, Charles de Secondat, Baron de Montesquieu, est vraiment un personnage extraordinaire, quel homme politique! J' ai eu vent de ses idées nouvelles, ah quel esprit! L' ayant rencontré au salon Laguillonière, je peux vous assurer Auguste, qu' il écrira une page de notre histoire!

Songes, MDF son fils, et Avalon font leur entrée.

SONGES
Papa chéri, comment vas-tu? Tu m' as tellement manqué! Oh! donne donc deux bises à ta fille. Et regarde qui j' ai ramené cette fois-ci. S' adressant à son fils. Va donc dire bonjour à papi, donne un bisou sur sa joue, allez!

Le fils s' éxécute.
MDF

Bonjour papi! Pa-pi, pa-pi, pa-pi, pa-pi!
SONGES
C' est bon chéri, donne lui un bisou aussi.
Le fils s' éxécute.
Alors comment vas-tu cette fois-ci?
LE VIEUX CHARLES
Chérie passe moi le sel.
SONGES
Papa je suis là! C' est moi! Tu m' entends?
LE VIEUX
Chérie passe moi le sel.
SONGES
Papa, enfin, tu ne vas pas recommencer. C' est ta choupette chérie, ta fille! Bon sang réagi!
AVALON
Madame ne soyez pas aussi brusque. Il ne faut surtout pas le perturber, cela risque d' empirer la situation.
ANSAULT
Les enfants, allez, on passe à la dictée. Écrivez dictée au centre et soulignez en rouge. Passez une ligne. On commence : un escargot, une ba-na-ne, une sucette, le vélo, le chien, les ballons, attention j' ai bien dit LES, attention!...
SONGES
Bin voyons, encore un, vous pouvez pas le faire taire celui-là!
LE VIEUX CHARLES
Chérie passe moi le sel.

AVALON, s' adressant au gardien
Demande du sucre en cuisine. Explique leur bien que c' est pour M. Charles, ah et ramène le dans une salière!
SONGES
Papa, il faut vraiment qu' on parle tu sais. Les choses se compliquent de nos jours. Tu entends parler de la crise, n' est-ce pas? Ton petit-fils, regarde comme il est magnifique, einh il a une belle bouille! Papa ton petit- fils est dans le besoin, il faut que tu l' aides! Regarde comme il est triste, c' est lui qui m' a demandé de venir trouver papi, pour demander de l' aide, oui, il est si intelligent déjà à cet âge! Alors tu dois l' aider, je sais que tu as bon coeur. La famille possède quelques terres en Normandie, à La Grave, à Paris... Papa, je n' aurais jamais osé, tu le sais bien, si ce n' était pas pour lui! Je sais que tu nous aime, nous n' adorons! Papa tu pourrais peut- être nous faire une petite libéralité; vraiment pas grand chose... En plus regarde je te ramène tout ce qu' il faut, regarde, comme ça pas besoin de te déplacer inutilement...


*
SCENE III

POLARFAN, un homme aux cheveux noirs superbement plaqués sur le crâne, se tient sur l' encadrement de la porte.
La garce, comment tu oses?
SONGES, se retournant incrédule
Popol comment vas-tu? Toujours aussi mesquin? C' est fou comme tu m' as manqué! Je ne savais pas que tu venais aujourd' hui, qu' est-ce que tu veux?
POLARFAN
Quel culot! Ces biens, il les a payé à la sueur de son front le pauvre. Et toi là? Ton parigo de mari te laisse pour une gazelle plus jeune et plus fraîche, et te voilà qui quémande!
SONGES
Insolent!Crétin! Je l' aime mon papa. Si la jalousie te ronge c' est ton problème pauvre type!
POLARFAN, pensant en son fort intérieur, donne grâce à Dieu d' être arrivé à temps!
Bonjour Père. Pardonnez cette discussion. Soeur me met toujours hors de moi.
MDF
Maman, veux faire pipi
SONGES
Oui, bon, attends un peu!
MDF
Maman, j' ai mal, veux faire pipi!
SONGES
Attends!!!!!!!!
L' enfant commence à pleurer et se jette par terre.
SONGES
Allez, viens, saleté d' enfant! Dépêche toi! Où sont les toilettes?Les toilettes, les toil....
Quitte la pièce, l' infirmière s' approche de la porte et lui crie au fond à droite. Entre le gardien. Donne le sucre en mains à l' infirmière.

AVALON

M.Charles voici votre sel. Sur votre tartine! Délicieuse, goûtez- moi ça!
Le vieux Charles
Chérie passe moi le poivre!
AVALON, regardant le ciel. Bon diable, qu' est-ce que j' ai fait pour mériter ça! S' adressant au gardien, elle lui glissa à l' oreille de ramener du cacao dissimulé dans un poivrier.
POLARFAN
Père vous avez mauvaise mine aujourd hui! Père avec tout le respect que je vous dois, j' ai à vous entretenir d' un sujet fâcheux. Vous savez Jean- Pierre fait de son mieux pour gérer les affaires familiales, mais je le soupçonne d' usurpation. Après mûre réfléxion, je pense que le mieux serait que la famille gère elle-même ses affaires, quoi de plus normal près tout... Et puis sincèrement, sans me vanter, je pense être le plus indiqué pour cette tache. Je suis donc à votre entière disposition.
LE VIEUX
Chérie passe moi le poivre!
POLARFAN
Oui je vous passe ce que vous voudrez! ( s' adressant à l' infirmière, vous n' avez pas entendu?)
Père voici donc quelques papiers, je ne veux surtout pas vous fatiguer avec des lectures fastidieuses concernant quelques points juridiques. Vous n' avez qu' à signer je vous promets de m' occuper du reste.
LE VIEUX
Chérie passe moi le poivre.
ANSAULT
Hey Pablito, t' as encore de la Blanche? Ce Juanito m' a tout lapidé en 2 heures, il m' a payé 500 bolivar en plus ce con! Il est dans la toile, reste plus qu' à le convaincre de rentrer dans l' affaire! Le cartel de Medellin va voir de quoi on se chauffe!


*
SCENE IV

Le médecin
Madames, monsieurs, bonjour.
L' infirmière
Bonjour docteur, nos pacients sont bizarrement agités aujourd' hui. Vous arrivez à la bonne heure!
Le médecin
Bien faites moi sortir les visites, que je reste un peu seul avec eux. Maintenant.
L' infirmière
Très bien, comme vous voudrez. Fait signe à Polarfan de sortir.

A trois dans la pièce.

Le médecin
Ansault, Charles, on joue encore aux vieux fous?
Le vieux
Que veux-tu? C' est le prix à payer pour qu' on me laisse en paix, et pour me payer une tranche de fous rires! Ils croient qu' ils m' auront? Depuis que ma défunte femme n' est plus, mes enfants sont devenus des charognards à la poursuite de ma fortune! Ils m' ont mis en maison de retraite pour se débarrasser de moi. Eh bien, je veux m' amuser un peu, vois-tu! Quels imbéciles! Eclate d' un rire bruyant, Ansault se joint à lui...
Ansault
Qu' est-ce qu' on ne ferait pas pour aider un ami n' est-ce pas? Eclate de rire de plus belle...
On peut même préparer cette mascarade avec un peu d' avance pour être plus crédibles! Ils sont vraiment prévisibles!
On compte sur ta coopération! Lui fait un clin d' oeil.
Le médecin éclate d' un rire franc et leur serre la main.


Au fond du couloir, devant l' ascenseur. Se retrouvent Avalon, Polarfan, et le gardien avec son poivrier en mains.
Arrive du toilette Songes et son fils.
SONGES
Tu t' en vas déjà? On voit quelle attention tu portes à ton père! Hypocrite!
POLARFAN
Et toi, tu veux me faire croire que tu es aux petits soins pour lui... Quelle focul!
AVALON
Monsieur, Madame, la visite est terminée pour aujourd' hui.
Se dirige vers l' ascenseur. Polarfan la suit. Le gardien de même.
SONGES
Mais je ,je, je voulais...
Rentre dans l' ascenseur avec son fils. L ' ascenseur émet un signal indiquant que la charge pondérale dépasse le seuil autorisé. Commence une nouvelle dispute avec son frère, s' injurient mutuellement. Avalon et le gardien quittent l' ascenseur pour prendre les escaliers de secours. Le petit enfant s' amuse à appuyer sur les boutons, et la porte se ferme. Des cris perçants se font entendre en écho.

RIDEAU.


Dernière édition par songes-litteraires le Lun 2 Mar 2009 - 16:11, édité 3 fois

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Les Textes de 2009 Empty Les Textes de Mars/Avril 2009

Message par Invité Dim 12 Avr 2009 - 20:29

C'est donc ici que seront regroupés les textes de l'atelier de Mars/Avril.

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Les Textes de 2009 Empty Re: Les Textes de 2009

Message par Invité Dim 12 Avr 2009 - 20:35

polarfan a écrit:

Le monstre de dessous du lit


"Dors bien, mon enfant, et ne pense pas au monstre sous ton lit!"
Marine frissonna en lisant ces lignes. Instinctivement, elle se pencha et regarda sous son lit. Rien. Elle continua sa lecture. Dans la nuit, alors que tout le monde dormait, Marine préférait s'évader dans les livres "qui font peur", comme elle disait, et sa tête était déjà trop pleine d'horreur pour une jeune fille de 9 ans.
Dehors, un aboiement de chien retentit.
"Oh non, pensa Marine. Dans "La traversée sanglante", Maricoza meurt après avoir entendu un hurlement de chien..." Marine se recroquevilla sur son lit.
Malgré le sinistre présage, elle continua sa lecture. Jusqu'au moment où un horrifiant grincement retentit dans sa rue. Elle se pencha à la fenêtre. C'était les balançoires du parc municipal qui se balançaient dans le vent... "Dans Les zombies d'outre tombe, Gary entend ce grincement avant d'être transformé en mort vivant...» murmura la jeune fille. Elle se recroquevilla encore un peu plus sur elle même quand elle retourna s'asseoir sur son lit.
Elle s’aperçut que la fenêtre était restée ouverte. Elle se leva pour la fermer. Quand elle regagna son lit, nulle trace de son livre.
« Ben, il est où?"
Une petite voix lui souffla : « C’est le monstre sous le lit qui l’a pris… »
Elle chassa cette idée, alla chercher un autre livre dans son armoire. Elle fit l’inventaire des choix qui s’offraient à elle dans sa Pal.
« Le retour des enragés, non c’est trop gore. La vengeance des hommes vampires, ça fait trop peur. La dame Blanche ? Tiens, je n’avais jamais vu que je l’avais acheté. Je ne m’en souviens pas, c’est bizarre. Marine retourna le livre : pas d’étiquette, pas de prix…
Elle décida de le prendre tout de même. Elle retourna sur son lit et commença sa lecture :
« La dame Blanche est une créature des ténèbres, qui annonce la mort imminente de quelqu’un quand elle apparaît. Vue pour la première fois dans les années 1325, elle aurait apparue à Philippe le Bel lors d’une chasse au sanglier. 3 ans plus tard, Le Bel mourut dans de mystérieuses circonstances. Bien après, sous Louis 2 de Bavière, elle serait apparue au milieu d’un lac. Trois mois après, lors d’un orage, Louis 2 trouve la mort lui aussi dans d’étranges circonstances, et est retrouvé noyé dans le lac.
Ce livre te raconte l’histoire de la Dame Blanche, toi lecteur, et t’entraîne au pays de la mort… »
Après ce terrifiant prologue, Marine ferma le livre et regarda le nom de l’auteur. Seulement 2 initiales : D.B. Dame Blanche, pensa tout de suite Marine.
Elle parcourut les pages. La Dame Blanche ne frappait qu’à minuit, en sortant des miroirs.
Marine tremblait : son miroir faisait face à son lit, et il était onze heures 59…
Elle regarda sa montre, plus que vingt secondes. Avec angoisse, elle regarda de nouveau sous son lit. Pas de Dame Blanche. Plus que 10 secondes. 9. 8. 7.6.5.4.3.2.1. 0 !!!
Le miroir explosa littéralement. Marine hurla de toutes ses forces.
La Dame Blanche lui faisait face. Un couteau ensanglanté pendait à sa main droite.
Marine ferma les yeux, quand un éclair brun jaillit de dessous son lit : Le monstre du lit !!!
Celui-ci se jeta sur l’apparition blanche, lui sauta à la gorge. La silhouette de la dame blanche disparut, celle du monstre aussi.
Les parents de Marine firent irruption dans la chambre.
« Mais qu’est ce que c’est que ce vacarme ?
-Maman, Papa, j’ai vu Le monstre !!! Il a sauté sur la dame blanche, ils se sont battus, et quand vous êtes arrivés, ils ont disparu !!!
-Oui, bien sur, et moi je suis un zombie aussi…ah… Marc… pourquoi avons-nous acheté autant de bouquins d’horreur…. Maintenant notre fille est devenue totalement zarbi…
-Francine, regarde… Le miroir est cassé !!! Qu’as-tu fabriqué encore, Marine ?
-C’est la Dame Blanche, papa !!!!
-Oh j’en ai marre de toutes ces débilités… Dorénavant, jeune fille, tu es privée de lecture jusqu’à nouvel ordre, c’est clair ?
Le ton était si autoritaire que marine ne put protester.
« Oui, papa, c’est promis.
Son père se radoucit :
« Allez, chérie, il faut dormir maintenant, tu as école demain.
-Oui, papa.
-Bonne nuit Marine, dirent en cœur ses parents. Et ils refermèrent la porte.
Marine dit alors au monstre sous le lit :
« Tu peux sortir, ils sont partis. Merci de m’avoir protégé de la Dame Blanche. Tu peux me rendre mon livre, maintenant ?
-Non, Marine, ton père a été clair, plus de livres qui font peur jusqu’à nouvel ordre. Et puis d’abord comment t’as deviné que c’était moi qui l’avais pris, ton livre ? Et comment t’as su qu’après avoir disparu j’étais revenu sous le lit pendant que tes parents te faisaient la leçon ?
-Y’avait que toi pour le faire…Tu peux vraiment pas me rendre mon livre ?
-Nan. C’est l’heure de dormir.
-Bonne nuit Monstre du dessous du lit.
-Bonne nuit petite fille. »


nombre de caractères: 4833 (espaces compris)

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Message par Invité Mer 15 Avr 2009 - 23:39

Voici donc le texte de Lullah

Lullah a écrit:dors bien mon enfant, et ne pense pas au monstre sous ton lit !
_ oui mère, je vous obéirai, soyez sans crainte, je vous promet de ne pas faire de cauchemars
et de ne pas hurler dans mon sommeil votre nom.
_ bien, je m'en vais, comme vous êtes un grand garçon, je ne vous laisse pas la veilleuse.
_ vous avez raison, je suis grand maintenant.
elle partit en fermant doucement la porte, ce qui n'empêcha pas celle-ci, au contraire, de grincer affreusement.

L'enfant,dans son lit, regardait les étoiles à travers le velux. il attendait.
avec beaucoup de patience,il écoutait le bruit de la maison qui, peu à peu, s'aténuait.
les domestiques devaient tous aller se coucher. quelques temps plus tard, plus aucun son n'était
perceptible.

il se leva sans bruit de son grand lit à Baldaquin et s'accroupit.puis se mit à plat ventre et commença à ramper
sous le lit. ouf, il était caché. il commençait à trembler un peu maintenant.
il n'avait pas froid, non. il appréhendait seulement Le Moment.
Etant un fils de famille noble, il savait qu'il n'avait pas droit à l'erreur.
il ne voulait pas déshonorer sa famille. Hélas...

il avait seulement voulu se soulager d'un poids. il ya quelques mois,
une nuit, alors qu'il était endormi, une chose visqueuse lui avait entouré le
poignet. il s'était débattu, avait crié à l'aide. Sa nourrice était accourue,
et l'avait consolé. la chose s'était volatilisée.

la nuit suivante, la seconde attaque fut plus violente.la chose retint l'enfant et secoua le lit.
De plus en plus terrifié, l'enfant réappela sa nourrice.
la chose, une fois de plus, se retira en sentant une présence adulte.

l'enfant réfléchit toute la journée. il pensa à un moyen d'éliminer la bête.
il eut enfin une idée. malin comme un singe, il arriva à pénétrer dans le bureau de son
respectable père et vola son poignard.

la nuit dans son lit, le poignard dans sa main gauche, il attendit le monstre.
ce dernier se manifesta tout d'abord en faisant trésauter le lit. puis sa première
tentacule apparut. l'enfant n'hésita pas et plongea son poignard dans la chair.
il y eut un effroyable bruit de succion. puis plus rien. l'enfant osa toucher l'endroit ou il avait frappé.
il n'y avait plus rien.il l'avait tué. il se rendormit enfin, un peu tourneboulé.
cependant, il n'entendit pas les murmures, les voix chuchotants le sort. il avait libéré le maléfice
et, à présent, celui-ci s'enroulait autour de lui en volutes de fumée verte.
il ne s'apperçut de rien.

Hélas... si il avait su ce qui l'attendait.
il était donc là à attendre, le coeur battant. quand tout à coup le premier coup de cloche retenti et commença
à sonner Minuit. l'enfant se tordit, convulsa.à chaque coup, des tentacules, des écailles et des poils se formaient
sur son corps recouvert d'une sorte de mucus verdâtre. il ne s'était jamais vu dans cet état mais ne le souhaitait
pour rien au monde. toutes les nuits, il subissait cette transformation. mais bizarrement il n'en ressentait aucune douleur.
il se cachait cependant. il restait ainsi toutes les nuits sous son lit et aux premières lueurs de l'aube il retrouvait
son aspect d'origine.

par chance, il ne ressentit jamais de manque de sommeil. il fit cependant le malheur de ses parents, il ne se maria jamais.
la famille n'eut pas d'héritier. ses parents moururent. il resta seul dans le château familial avec son secret. éhéhé


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Message par Invité Lun 27 Avr 2009 - 21:27

Ansault a écrit:

FORCEPSION
Pièce en un acte et un personnage




PREMIER ET DERNIER ACTE Scène 1 : Préliminaires.

Douce pénombre. La scène apparaît lentement. Des voiles de tulle pendent des cintres (1m de large sur toute la hauteur de la scène, environ une dizaine répartis sur la totalité de l’espace scénique) et ondulent nonchalamment. Au sol un tapis de feuilles mortes.
Une femme, telle une ombre, entre, côté jardin, fond de scène. Elle s’avance lentement entre les tulles. Bruissement de feuilles.
Sur les tulles une image apparaît… d’abord grésillante, elle se fixe et laisse voir la vidéo d’une fête d’anniversaire. L’image se découpe sur l’ensemble des tulles. Elle passe au ralenti, immensément lente à tel point qu’elle en paraîtrait presque fixe. Le son, lui aussi, est ralenti, affreusement ralenti, il se résume en une sorte de ronflement rauque et hachuré. La vidéo ressemble à un vieux film amateur. L’image est jaunie, les enfants qu’elle montre semblent sortis d’un autre temps.
Nativité, la femme, arrive sur l’avant-scène. Elle s’assoit parmi les feuilles mortes, en ramasse quelques unes, les considère puis regarde le public. Le son de la vidéo s’étouffe lentement, seul un bourdonnement lancinant persiste, l’image continue sa course lente.
Elle soupire. Hausse les épaules. Se détourne du public avec dédain. Regarde sa poignée de feuilles mortes. On sent la colère l’envahir. Elle broie les feuilles des deux mains. Se lève et s’adresse au public, folle de rage, agressive…


Nativité : Misérables… Misérables… Monstres… Egoïstes… Infâmes pourceaux… Des porcs… Vous n’êtes que des porcs… Voilà ce que vous êtes… Des porcs… Des fornicateurs de porcs…

Hystérique, elle parcourt la scène en tous sens. Elle hurle. S’empoigne les cheveux. Se secoue la tête violemment. Des feuilles volent. Les tulles flottent déformant l’image qui continue inexorablement à défiler… On voit des enfants jouer, rire, courir… La lenteur de l’image mouvante contraste avec l’énergie débordante de la femme qui maintenant se jette au sol, se roule dans les feuilles avant de revenir rampante au premier plan, la chevelure hirsute.

Nativité : Gorets… Petits gorets… (Voix suraigüe) Petits, petits, petiiiiiits… Où êtes-vous ?... Petits, petits, petiiiiiiits… Venez les petits n’enfants !

A quatre pattes, elle se met à courir, tourne sur elle-même avant de revenir face au public. D’une main elle soulève le bas de sa robe qu’elle passe sur son dos et s’administre quelques violentes claques qui résonnent dans la salle.

Nativité : Vilaine petite fille… Méchante fifille à sa maman… Maman fâchée… Maman pas contente… Sale gosse… Gamine… Gamine… Petite truie… Sale petite truie… (Elle grouine, balayant les feuilles mortes de ses cheveux) Ouiiiii… Ouiiiinnnn… Gruuuiiinn… Gruuuiiinnn… Rron, rron… Gruuuiiinnn… Ouiiiinnnn…

Silence.

Elle halète quelques secondes, se ressaisit, s’assoit. Le regard hébété, elle reprend son souffle. Elle rassemble ses cheveux, essuie la salive qui mouille son menton.
Elle se relève, regarde alentour puis ramasse quelques feuilles qu’elle jette devant elle comme elle le ferait avec un caillou. Elle se met alors sur un pied et commence à sauter.


Nativité : Un… Deux… Trois… (Elle s’arrête, réfléchit, un index au menton, avant de reprendre.) Quatre… Cinq… Six… (Cri de joie, cri de victoire) Ciel… Oui… Ciel. (Rire strident)

Elle chante maintenant.

Nativité : Un, deux, trois, nous irons au bois. Quatre, cinq, six, cueillir des cerises. Sept, huit, neuf, dans un panier neuf. Dix, onze, douze, elles seront toutes rouges…

Puis enchaîne.

Nativité : Promenons nous dans les bois pendant que le loup n'y est pas. Si le loup y était, il nous mangerait. Mais comme il n'y est pas, il n'nous mangera pas.
Loup, loup y es-tu ? Entends-tu ? Que fais-tu ? (Elle écoute, scrute horizon, une main en casquette) Loup, loup y es-tu ? Entends-tu ? Que fais-tu ? (Elle quitte la scène à cloche-pied en hurlant au loup)... Oooouuuuu… Oooouuuuu…

Noir.

Seule la vidéo continue sa course lente sur son écran de tulles. Cette fois l’image montre en gros plan un enfant qui s’apprête à souffler les bougies de son gâteau d’anniversaire. Le son monte graduellement en intensité. Au ralenti on voit les joues de l’enfant se gonfler avant d’expulser tout l’air de ses poumons. Les flammes des bougies vacillent doucement avant de se pencher, de se séparer de la mèche sur laquelle elles reposaient et de carrément s’éteindre en une nuée bleue. La mèche rougeoie et crépite. Une fumée noire s’élève lentement.
La scène au ralenti s’étale sur plusieurs longues minutes. Le son, de plus en plus fort, distendu exagérément résonne et le souffle nous apparaît comme un tonnerre, il nous fait l’effet d’un sinistre tremblement de terre. La scène est inquiétante et monstrueuse. La mèche incandescente brille comme un bûcher. La fumée s’élève en champignons atomiques. Les bougies éteintes la salle est plongée dans le noir le plus complet.
Seul le son et ses bruits envahissent l’espace. Chacun des applaudissements des enfants sont comme des explosions, comme des coups de tonnerre qui claquent à en faire trembler les murs.


Silence

Scène 2 : Extases.

Dans le noir total apparaissent des formes colorées qui semblent flotter dans l’espace. Tantôt rouges, tantôt jaunes, tantôt bleues, elles clignotent comme une guirlande de Noël.
Graduellement la lumière naturelle remplace les colorations lumineuses. Ces formes indistinctes se révèlent lentement au fur et à mesure que le jour se fait.


Sur la scène il n’y a plus de feuilles mortes et les tulles ont disparu. A la place sont accrochés à des filins transparents des dizaines et des dizaines de membres de poupées en plastiques. Des têtes, des bras et des jambes flottent dans l’espace et emplissent la scène dans ses trois dimensions à environ 2 m du sol.
Au loin une clochette semble percer le silence.
Nativité entre du fond de la scène qu’elle traverse déterminée. D’une main elle semble traîner quelque chose accroché à de longs fils entremêlés, de l’autre elle tient une petite cloche de bonne. A mi-chemin elle s’arrête, le regard habité.


Nativité : (dreling, dreling, dreling) Adjugé, vendu… Oui vous monsieur (elle désigne quelqu’un dans la salle), vous, le gros en costume noir… (dreling, dreling, dreling)... ça nous fera 300 gr de bons mollets avec son tibia…

Elle repart… Ce qu’elle traîne derrière elle nous apparaît enfin : au bout d’environ 2 m de cheveu, une poupée de plastique…
Elle disparaît de l’autre côté de la scène avant de réapparaître à nouveau.


Nativité : (dreling, dreling, dreling) Adjugé, vendu… Oui vous monsieur (elle désigne quelqu’un d’autre), vous, le chauve qui transpire de la moustache… (dreling, dreling, dreling)… ça nous fera pour vous un bon foie bien bileux de 720 gr… Et allez, en cadeau… Un beau quadriceps bien tendre… (Elle sort)

Troisième fois.

Nativité : (dreling, dreling, dreling) Adjugé, vendu… Oui vous monsieur (autre spectateur), vous là, le grand benêt dans son pull à carreau… (dreling, dreling, dreling)… ça nous fera une bonne livre de triceps et en prime un beau deltoïde en paupiette…

Elle sort à nouveau…

Noir


Quand la lumière réapparait, cette fois Nativité est occupée à promener, d’une main, un vieux landau délabré. De son autre main elle continue de traîner sa poupée au bout de ses cheveux.
Elle s’arrête tout à coup et se retourne la regardant contrariée.


Nativité : Vas-tu cesser enfin, sale bête ! (Elle donne de petits coups secs sur les cheveux, comme on ferait sur la laisse d’un chien) Tu vas arrêter, oui… Sale femelle… Coucher… Coucher…
(Elle se retourne, passe sur le côté du landau. On la voit arranger quelques couvertures.) Chut… Chut… (Elle s’adresse au landau) Ne t’inquiète pas mon bébé… Ne t’inquiète pas… Maman est là. (Lentement, elle se met à bercer le landau. Elle chantonne à voix basse… une berceuse). Dors, mon enfant, dors…

Après quelques instants, rassurée, elle s’écarte du landau avec précaution, sur la pointe des pieds. Elle jette alors un regard plein de rage à la poupée au sol et s’approche d’elle furieuse.

Nativité : Sale bête ! (Elle lui donne un violent coup de pied. La poupée glisse sur le sol, elle est arrêtée par ses cheveux que Nativité tient toujours fermement en son poing. Elle court auprès d’elle et redonne un nouveau coup de pied. Cette fois la poupée perd un bras.) (Elle crie) Ah, bah, bravo ! C’est du propre ! Et qui va payer pour réparer ça ! Comme toujours, c’est moi ! Tu me les feras toutes ! Ingrate… Sale ingrate… (Elle hurle, accroupie, le visage à deux doigts de celui de la poupée) Sale petite chienne !

Elle ramasse le bras et essaye de l’emboîter sur le torse. Elle s’impatiente, le tourne dans tous les sens n’y arrivant pas.

Nativité : Ça suffit… Tant pis… Tu t’en passeras !

Folle de rage elle jette au loin le bras de la poupée.

Subitement inquiète, elle s’approche du landau, avec hâte mais avec précaution aussi. Elle regarde à l’intérieur. Elle semble s’attendrir, elle s’émerveille. Elle sourit aussi. Elle le berce quelques instants avant de s’asseoir au sol.
Elle chantonne…
A quatre pattes elle récupère le bout de la chevelure de la poupée. Par les cheveux elle la tire à elle.
Elle la prend dans ses bras et se met à la bercer doucement tout en continuant à chantonner. Elle lui caresse la tête, tendrement. Assise, elle dodeline en chantant. Elle finit par somnoler. On la voit battre des paupières et bâiller.


Elle enroule alors les cheveux autour de la poupée. Elle l’emmaillote avec.

Nativité : (Comme pour elle-même) Voilà, tu n’auras pas froid ainsi…

Elle se lève et dépose la poupée emmaillotée sous le landau. Elle la regarde tendrement, sourit légèrement.
Elle déboutonne sa robe et la laisse choir à ses pieds, se retrouvant en nuisette blanche. Elle prend une brosse dans le panier du landau et commence à coiffer ses cheveux tout en fredonnant. Elle les attache à l’aide de barrettes colorées et se regarde satisfaite dans un petit miroir.
Elle abaisse la capote du landau, ouvre les couvertures et lentement elle en enjambe le côté et s’en couche à l’intérieur, recroquevillée, en position fœtale.
Elle porte le pouce à sa bouche…


Nativité : Dors bien mon enfant et ne pense pas au monstre sous ton lit… (Elle chante) Dodo, l’enfant do, l’enfant dormira bien vite. Dodo, l’enfant do, l’enfant dormira bientôt…

Noir. (La chanson continue dans le noir)…


[/b]

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Message par Invité Dim 3 Mai 2009 - 11:22

takac a écrit:Les pleurs l’enlèvent de son sommeil. Machinalement, comme si son corps répondait à ces cris d’enfants alors que son esprit est encore embué de rêves, elle se dirige vers la chambre de son petit.

Elle le découvre en sueur, tournant dans son lit, les yeux fermés, emprisonnés dans ca cauchemar.
Doucement, prudemment, elle lui caresse les cheveux, les joues, ses petits bras… Elle lui murmure : « Là, chut, chut… » avant de lui fredonne sa comptine préférée.

La respiration de son garçon ralentit, il ouvre les paupières. Mais lourdes de sommeil, elles se referment aussitôt, comme apaisées. Ses petits poings fermés il y a encore quelques secondes, s’ouvrent. Elle y glisse son doudou. Et alors qu’elle pourrait retourner dans sa chambre, elle reste là, figée, à regarder son bébé.

Elle s’assoie à côté du lit, doucement, pour ne pas le réveiller. Le froid la surprend, elle prend une petite couverture, et se couvre les épaules. Elle l’observe tranquillement et dit : « Dors mon enfant et ne pense pas au monstre sous ton lit ».

Un jour, je t’expliquerais ce monstre, je te le présenterais. Il viendra quelques temps après ce petit magicien qui veille sur toi aujourd’hui. Celui qui te promet une vie d’amour et de tendresse, celui qui te promet que ton ciel sera bleu, tu le reconnais ?

Mais ce monstre qui se cache sous ton lit, celui qu’aujourd’hui ma présence suffit à l’éloigner, ce monstre là te compliquera le chemin. Il coupera des arbres, il ferra naître des rivières, barrant la route que t’as montré le gentil magicien.

Mon petit, mon tout petit, tu te sentiras alors perdu, tu te laisseras prendre par ce pouvoir maléfique de cet horrible monstre. Ce pays, cette vie que le magicien t’a alors promis, tu n’y croiras plus. Tu lui en voudras de t’avoir donné ces espoirs.

Mon enfant, dans ces moments là, n’oublie pas la boîte magique que je t’ai donnée. Elle est remplie de mots doux des anges et des fées qui t’accompagnent. Tu devras alors faire des choix : Couper cet arbre ou passer par-dessus ? Chercher le pont ou tenter de traverser à la nage ?

Mon garçon, tes choix, tes décisions seront décisives et te ferrons devenir Toi.

Ce pays magique que te promets l’enchanteur aujourd’hui, ce sera le monde que tu auras choisi. Tu y vivras avec les anges et les fées que tu auras choisis, avec les couleurs que tu lui auras donnés.
Mon amour, si ce pays je pouvais t’y emmener là aujourd’hui d’un coup de baguette magique, d’une formule sacré, en vidant mon compte en banque ou même en donnant ma vie, je le ferais.

Mais ce monstre tapi sous ton lit, Toi seul peut choisir, Toi seul à la clé !
Mon cœur, ce monstre sera parfois cruel, désobligeant, tyrannique. Je ferais tout pour t’aider à le combattre, pout t’épauler.

Alors, mon enfant, je te demande une seule chose. Je te demande simplement de ma faire une seule promesse : N’oublie jamais que tes parents t’aiment comme tu es, qu’ils te respectent quelque soit tes choix !


Une main s’approche d’elle en silence. Elle sursaute de surprise avant de découvrir son homme, celui qu’elle aime, le père son enfant.
Il l’entoure de ses bras, enlève la couverture et murmure à son oreille : « Viens mon amour, viens dormir près de moi ». Epuisée, elle se laisse porter jusqu’ à leur chambre. Il l’allonge dans le lit et lui : « Dors ma chérie, et ne pense pas au monstre caché sous son lit ».

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Message par Invité Mer 6 Mai 2009 - 22:20

Olorin a écrit:
Antoine, chasseur de monstre




En voyant la porte se refermer sur ses parents, Antoine soupira. Il avait bien tenté de leur expliquer, de leur dire pourquoi il fallait qu’il reste, mais ils ne l’avaient pas écouté. Il se retourna vers Alice. Elle n’était pas vraiment méchante, mais elle était encore plus bornée et obtuse que ses parents parfois. Spécialement sur le sujet qui le préoccupait à l’heure actuelle. C’est parce qu’elle se transforme en Grande, décida t’il in petto. C’est comme si elle se sentait obligée de faire déjà comme eux. Elle allait avoir 16 ans, et elle le garderait ce soir, pendant que ses parents s’amusaient dehors.

« Allez mon grand, on monte se coucher ». Et voilà, cela commence déjà, pensa encore Antoine. Résigné, il se dirigea vers l’escalier. Les instructions de ses parents avaient été très claires, et Alice les suivaient toujours à la lettre. Et ce soir elles étaient simples : couché dès leur départ. Il grimpa les marches en soupirant, entendant derrière lui le pas léger d’Alice. Il fallait qu’il lui explique, qu’elle sache. Mais elle ne l’écouterait jamais s’il lui désobéissait dès le début. Il fallait choisir le bon moment. Comme à la chasse.

Docile, il se brossa les dents, se débarbouilla une dernière fois le visage et suivit en tous points la liste de chose qu’Alice lui ordonnait de faire à chaque fois qu’elle le gardait, le tout sous son regard inquisiteur. Il se glissa dans son lit et s’y assit. Il n’eut pas longtemps à attendre. Alice se glissa dans la chambre, et s’assit sur la chaise près de son lit. Il avait bien manœuvré. Lorsqu’elle s’asseyait, c’était le signe qu’elle était disposée à discuter 5 minutes. Et elle ne le faisait que lorsqu’il s’était montré parfaitement respectueux de ses ordres. Mais maintenant, le plus dur restait à faire : il fallait qu’il lui parle, et qu’il parvienne à la convaincre. Il inspira un bon coup. Il était temps de se lancer.

« Alice ? »Lorsqu’il vit qu’elle l’écoutait, il déballa toute son histoire : »Est-ce que tu… Tu pourrais rester avec moi ce soir ? Dans ma chambre je veux dire ». En voyant l’air étonné d’Alice, il précipita la suite de ses explications. « C’est Pierre, tu sais, le garçon qui habite dans la rue du bas. Il m’a tout expliqué. Il m’a dit pourquoi Isabelle et François ont disparus. Cela fait presque 10 jours qu’on ne les a pas vu, mais les Grands font semblant de rien. En fait, ils ont été mangés par le Monstre. Il y a un monstre ici. » Maintenant qu’il avait commencé à parler, les mots se bousculaient dans sa bouche. En parlant, il fixait ses mains, posées sur sa couverture, n’osant pas relever la tête et fixer Alice, par peur de voir sa réaction. « On dit qu’Il peut prendre la forme qu’Il veut, se déguiser en chat ou en vieux vélo, qu’Il ne montre son véritable visage que lorsqu’il s’apprête à manger. Il peut même ressembler à quelqu’un de ta famille. Et que c’est comme ça qu’Il les a attrapés. Isabelle et François je veux dire. Et Pierre a dit que j’étais le suivant. Que cette nuit, le Monstre allait entrer chez moi et me manger. Mais si tu restes avec moi, Il n’osera pas venir ».

Alice éclata de rire. Et avant qu’Antoine ne puisse dire quoi que ce soit, elle se leva et se dirigea vers la porte. Une fois dans le couloir, juste avant de la refermer elle dit, en souriant : « Pierre a beaucoup trop d’imagination, et toi tu es bien trop crédule ». Elle secoua la tête en pouffant à moitié de rire. « Un monstre-caméléon. N’importe quoi. Et si tu veux savoir, Isabelle et François sont chez leurs grands-parents. C’est leur mère qui me l’a dit. Maintenant, Dors bien mon enfant…Et ne fais pas attention au monstre sous ton lit. » Sur ces derniers mots, elle referma la porte, tout en rigolant. Antoine entendit ses pas s’éloigner dans le couloir, et il lui sembla qu’elle rigolait encore un peu. Elle s’était moquée de lui. Ses parents l’avaient à peine écouté, et Alice se moquait de lui. Il n’avait plus qu’un seul espoir : se mettre à la chasse du chasseur, tuer le Monstre.

Heureusement, il avait prévu le coup. Il avait passé l’après-midi à se préparer. Il attendit d’être sur qu’Alice était en bas, et il sortit discrètement de son lit. Il attrapa son sac de sport, et retourna en vitesse vers ses couvertures. Il ouvrit son sac et inspecta son contenu. Bien. Tout était comme il l’avait laissé. A la place de sa tenue de Hockey, se trouvait maintenant ses armes pour la chasse au Monstre. Il les passa en revue. Tout d’abord, il y avait un morceau du vieux filet de tennis de son grand-père. Il était sale et abimé, mais si il le jetait sur le monstre, il était sur de parvenir à le ralentir. Il avait aussi son pistolet à eau. Certes, c’était un peu ridicule, mais il avait entendu Pierre dire que les monstres n’aimaient pas l’eau. Et Pierre savait beaucoup de choses sur les monstres. Il allait se saisir du dernier objet qu’il avait placé dans son sac, lorsqu’il entendit un bruit, très léger. Et il venait de sous son lit.

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Message par Invité Sam 1 Aoû 2009 - 23:03

Ici sont rassemblés les textes de l'atelier de juillet-aout. Vous pouvez donner vos avis et impressions Ici

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Message par Invité Sam 1 Aoû 2009 - 23:09

Lullah a écrit: Maman pourquoi tu pleures ?

Dehors, il tombe une pluie fine. Je la regarde avec David en écartant les rideaux.
Puis je lui dis: "tu vas te mettre en pyjama et tu te brosses les dents, ok?
Je viendrais te voir après pour l'histoire "
Mon petit frère acquiesce et va docilement dans sa chambre. Avant il n'aurait pas fait ça.
Il aurait fait le fou et courut partout avant de se faire attraper par papa, maman ou moi.
Mais il est parti. Et ça, David l'a compris.
Je me rappelle du jour où on est rentré à la maison tous les trois. Papa devait être rentré depuis un bon moment. Son métier est assez prenant et je me souviens que maman avait était surprise de savoir qu'il rentrerait avant nous. En fait il avait bien préparé son coup. En quelque sorte il nous avait déjà prévenus qu'il s'en allait.

Il a laissé une lettre à maman. Même pas cachetée, que dalle. Une sorte de résumé. Assez ahurissant d'ailleurs.
Un truc du genre je t'ai aimé mais là je sens que j'étouffe je pars quelque temps je ne sais pas si j'aurais envie de revenir.
Dégueulasse quoi. Je n’aurai pas cru ça de mon père. Ça m'a fait tellement mal. Et pour ma mère ça a été encore plus horrible.
Elle a lu la lettre après moi et j'ai cru qu'elle allait tomber dans les pommes. David n'a pas bien compris ce qu'il se passait.
Au début, parce qu'après j'ai du lui expliquer. Évidemment j'ai insisté sur le fait que papa avait dit qu'il reviendrait.
Mon petit frère a six ans. Alors bon... je préfère lui cacher le plus gros. Mais je vois bien qu'il est triste.

"Evoléna, ma grande fille tu va coucher ton frère s'il te plait ? "C’est une voix qui sort de la chambre, une voix rauque, fatiguée. Je m'avance et appuis ma main gauche sur le chambranle. Je lui dis doucement qu'il est parti se laver les dents
Et je vais lire avec lui le livre de l'école. Puis, juste pour savoir, m'informer je demande si le médecin est passé.
Depuis deux mois et quelques c'est ça. Je me dis qu'elle va bientôt émerger de son lit. Mais non. Le médecin passe toutes les semaines,
Mais rien à faire. Pourtant elle ne s'est pas mise au lit tout de suite après. Et c'est ça qui me trouble assez. Un ou deux fois alors que David et moi on revenait, lui de l'école et moi du lycée, je l'ai entendu parler au téléphone. Et elle a vite raccroché après nous avoir entendus. Quelques jours après elle se mettait à hiberner.

Je ne sais pas ce qu'il va se passer si maman reste en congés maladies pendant une durée infinie. J’en ai marre.
David commence à bougonner et demande tout le temps si notre père veut bien rentrer. Un mercredi, alors que l'assistance maternelle est toujours aux abonnés absents, David s'énerve à propos de ma purée Vico en sachet qui n'est pas à son goût et me cri que si il
Y avait papa il ne mangerait pas ça. Du coup il renverse tout et soudain je vois nettement ma mère qui s'avance en chemise de nuit
Dans la cuisine et qui s'accroupit pour se mettre à la hauteur de David. D’une main elle attire mon frère dans ses bras.
Des larmes débordent et finissent par couler sur ses joues amaigries. "Maman, pourquoi tu pleures? "
lui demande mon frère. Elle ne répond pas mais d'une voix calme et étouffée elle lui dit " ton papa est à l'hôpital, il est malade
il faut que tu soit un grand et que tu sois sage avec ta sœur, je reviens" et elle se relève et elle s'en va.

Menteuse. J’ai envie de hurler. Non seulement elle raconte n'importe quoi mais elle n'est pas revenue.
De rage, je n’envoie pas très gentiment mon frère au lit et je me réfugie dans ma chambre. Pourquoi elle est allée raconter
Que papa se trainait dans un hôpital? Pour pouvoir rester encore dans son nid ? Mais merde elle ne va pas faire l'autruche parce que son mari est parti. Ça arrive à tout le monde, non? On s'en relève. Moi j'ai l'habitude que les garçons me jettent et je n’en fais pas tout une histoire. Bon là c'est certain qu'il s'agit d'une histoire d'adulte. Et puis je crois que je lui en veux.
De me laisser tout faire. Je suis injuste, elle est malheureuse. En fait je lui en veux parce que je suis trop grande pour pouvoir demander comme David "pourquoi tu pleures, maman?"

« Evoléna Vargas ? Dite moi mademoiselle, votre travail n'est pas terrible, eihn vous avez perdu beaucoup de points de manière idiote, vous avez des soucis? »
Le rouge m'est monté aux joues au tout début de la phrase mais là je suis livide.
Je réponds, hargneuse. "Mes soucis ne regardent que moi, il me semble.
"Pas quand ça influe sur votre travail et je vous prie de baissez d'un ton. »
Furieuse je baisse la tête. J’ai envie de déchirer ma copie sous les yeux de mon prof de physique.
Mais il est parti féliciter un autre élève de seconde C.

Je répète cette phrase dans ma tête. Maman pourquoi tu pleures et la réponse qui suit il est à l'hôpital
Puis je me rappelle des coups de téléphone. Et de maman qui s'effondre après. Cela traduit une réflexion.
Elle a du cogiter un max puis elle a décidé de s'enfermer. La sonnerie retentit. Je n'attends personne de mes amies.
Je file pour pas qu'elles me voient partir par le portail. Je vais sécher. Je file à un tabac et demande une carte pour cabine téléphonique. J’ouvre l'une d'entre elles en face du lycée tout en entreprenant de déchirer le papier cellophane avec les dents.
Beeeh le plastique c'est vraiment dégoutant. Je demande les renseignements, le numéro des hôpitaux de la ville. Il y en a pas mal.
Je décroche.

« Allo oui bonjour, je cherche quelqu'un du nom de François Vargas, on m'a assuré qu'il était dans votre service, non ça ne vous dis rien ?vous avez vérifié, oui ? Et bien excusez moi de vous avoir dérangé au revoir. »
Au moins une demi-douzaine de numéros y passe. Et puis l'avant dernier, finalement, me mets les larmes aux yeux.
Pas parce que mon intuition était bonne, non. Mais parce que la dame de l'accueil me réponds "oui, madame, il est dans le service
Des trauma-crâniens en chambre 217" oh putain! Non! Qu’est-ce que j'ai fait là? Je n’aurais pas la force d'aller le voir seule,
Je ne dois surtout pas amener David.et oh Maman, pardon, je sais maintenant pourquoi tu pleures. Pardonne-moi.


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Message par Invité Lun 17 Aoû 2009 - 20:29

nephtys85 a écrit:POST MORTEM

Lorsque j’ouvris les yeux, ce matin-là, le sommeil s’acharnait à vouloir garder mon esprit embrouillé. Je devais être un peu malade, pensai-je. Habituellement, le simple fait d’ouvrir les paupières suffisait à dissiper les brumes matinales. Je me levai pourtant aussi souplement que n’importe quel autre jour, et, de surcroît, sans la moindre douleur ni sensation de fièvre.
En sortant de ma chambre, simplement vêtue d’une chemise de nuit, je me rappelai que la maison abritait régulièrement quiconque en avait besoin.
C’était là une promesse que ma mère s’était faite des années plus tôt. Elle ne supportait pas que les gens aient froid. Sa vision des choses m’avait semblé naïve et idyllique à l’époque, d’autant que les tableaux de papa ne se vendaient pas, ou alors pour une bouchée de pain. Pourtant, maman ne cessait de répéter : « Lorsque nous aurons plus d’argent qu’il n’en faut pour subvenir à nos besoins à tous les trois, nous ne regarderons pas les autres avoir froid. »
Son bon cœur nous faisait toujours sourire, papa et moi.
Papa disait que le secret de la réussite, pour un artiste, tenait en une recette simple: une bonne dose de talent, et une aussi grande proportion de chance opportuniste.
Je le savais déjà à cette époque, il était – objectivement- très talentueux. Et la chance s’invita à notre table peu de temps après la promesse de maman. A présent, de riches aristocrates venaient du monde entier pour passer commande. Et ma mère avait tenu parole.
Depuis lors, la chambre d’amis n’avait cessé de servir.

Pour cette même raison, je revins sur mes pas et enfilai une robe de chambre. L’actuel occupant de la petite chambre, au rez-de-chaussée, posait assez de problèmes sans avoir à y ajouter la moindre réflexion sur ma tenue négligée.
Il n’était à la maison que depuis une dizaine de jours, mais il était le premier à réussir l’exploit de malmener l’ambiance familiale, par ailleurs si plaisante.
L’homme en question, Mathias, avait vu son habitation succomber à un incendie ravageur. Bien sûr, mes parents n’avaient pas le moins du monde hésité avant de lui offrir le gîte.
Mais le destin a ses propres lois…et ses propres surprises. C’est ainsi que Mathias se révélât être un ami d’enfance de maman, mais surtout, son premier amour.
Au départ, mon père ne parût pas s’en offenser. Mais, d’œillades en œillades, en passant par les incessants compliments que Mathias adressait à ma mère, papa devint de plus en plus taciturne. Voire complètement mutique depuis deux jours.

Je ressassais ces derniers évènements en descendant l’escalier, et j’entrai dans la cuisine d’une démarche mal assurée. Le spectacle qui m’y attendant me noua la gorge.
Assise sur une chaise, ma mère se couvrait la bouche d’une main, et, de l’autre plaquait sur la table un morceau de papier, m’empêchant de ce fait de le lire. Son regard, embué de larmes, était fixement braqué sur l’étagère, face à elle. Elle était visiblement dans un état second, comme hypnotisée.
Alarmée, je me précipitai vers elle. « Maman, pourquoi tu pleures ? Qu’est-ce qui t’arrives ? »
Elle ne semblait pas même me voir, les yeux toujours fixes, mais elle répondit pourtant dans un murmure à peine audible : « Mathias est parti. Il avait peur. Terriblement peur. C’était ce qu’il avait de mieux à faire, je pense. »
De quoi avait-il eu peur ? N’y comprenant rien, et ne sachant que répondre pour apaiser sa détresse, je tournai instinctivement la tête dans la direction que suivait son regard. Sur l’étagère, un petit récipient. Je ne l’avais jamais vu auparavant. Je l’examinai, par pure curiosité, et le regrettai presque aussitôt. Poudre toxique… de celles que l’on utilise pour éliminer les rats.
« Maman, dis-je faiblement, il n’y a jamais eu le moindre rat dans cette maison, n’est-ce pas ?
- Pas le moindre rat, non, répéta-t-elle, en écho à mes paroles.
J’avais peur de percuter la situation de plein fouet. Finalement, je préférais quand je ne comprenais pas.
«Maman ? Que s’est-il passé ? Où est papa ? Je veux le voir tout de suite ! , fis-je brutalement
- Il est dans la chambre… Mais il est déjà trop tard. On ne peut plus rien faire à présent. »
Comment pouvait-elle dire une chose pareille avec autant de détachement !
Au bord de l’évanouissement, je me ruai à l’étage. Ma mère me suivit avec moins d’empressement. Lorsque j’entrai dans la pièce que mes parents partageaient, l’incrédulité me submergea sans ménagement.
Mon père était allongé sur le lit, mais je voyais sa cage thoracique marquer le rythme de sa respiration. J’aurais été soulagée, si un corps ne reposait pas à ses côtés…
Mes yeux allaient de la forme inerte sous la couette à ma mère. Les traits de cette dernière n’étaient qu’un mélange de peine et de tendresse, ce qui ne m’aida pas beaucoup à voir les choses plus clairement.
. « Maman, je n’y comprends rien. C’est toi… Tu ne peux pas être en face de moi et dans ce lit en même temps !!!
- Il m’a trahie, tu sais…Il m’a tuée par simple jalousie. »
C’était un cauchemar, et j’allais probablement me réveiller. Ou bien avais-je brutalement sombré dans la folie ?
« Un peu de bon sens, s’il te plait ! Il n’aurait jamais pu faire une chose pareille ! Tu n’y penses pas réellement ? »
Devant son silence, l’exaspération prit son envol. Je demandai, ironique :
« Et puis si tu es morte, comment ce fait-il que je puisse te parler ? »
J’avais presque crié. Et mon père n’avait pas bougé d’un centimètre. Sa respiration était toujours aussi régulière.
Je m’effondrai devant ma propre conclusion : « Il m’a tuée moi aussi…c’est impossible.. »
Ma mère hocha tristement la tête. Je voulus avoir la certitude de cette vérité en voyant mon corps de mes yeux, mais, alors que je tournai les talons pour gagner ma chambre, ma mère m’arrêta d’un signe de la main.
« La vue de son propre cadavre n’est pas un spectacle agréable, crois-moi sur parole. »
Elle avait sans doute raison. Et puis, avais-je besoin d’une preuve ? Non. J’étais morte. Quelque part en moi, une voix m’affirmait que c’était la réalité.
Complètement désorientée, j’enfouis ma stupeur derrière une fausse colère :
« Dis-moi qu’il n’a pas fait ça ! Il nous aimait trop. Je le connais assez bien pour savoir qu’il n’en est pas capable ! Quel monstre était-il pour nous empoisonner et se coucher froidement à côté d’un cadavre ?! »
Ce fut au tour de ma mère d’afficher l’incompréhension. Je doutai qu’elle n’assimile vraiment l’ampleur de la situation. Sa voix me fit presque sursauter :
« Viens. Suis-moi. Il faut que tu voies quelque chose. »
Incapable de faire quoi que ce soit d’autre, je la suivis docilement, comme l’âme en peine que j’étais. Je n’arrivais plus à penser. Je ne faisais que déplacer ma masse ectoplasmique à la suite de celle de ma mère.
Nous arrivâmes à la cuisine et elle pointa son doigt vers la missive que j’avais entr’aperçue sur la table. D’une voix étouffée par les sanglots, elle murmura : « Lis, tu comprendras mieux ».
Je me penchai sur le morceau de papier, et, en effet, je compris. J’appris pourquoi ma mère versait des larmes. Elle ne pleurait pas seulement sa mort et la mienne. Elle pleurait la future douleur du seul homme qui avait jamais pour elle.

En seulement trois phrases, tout devint limpide.
La note disait :
« La femme et la fille qui partagent ta vie auraient du être miennes. Je te prends aujourd’hui ce que tu m’as interdit autrefois. Puisses-tu souffrir autant que j’ai souffert.

MATHIAS »

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Les Textes de 2009 Empty Re: Les Textes de 2009

Message par Invité Mer 2 Sep 2009 - 23:30

Et avec un peu de retard, voici mon texte:

Olorin a écrit:
Pas le choix…




Debout sur le palier, je domine totalement le territoire. Mon territoire. D’ici, j’entends les pleurs de ma mère, et surtout, je vois la tache de sang au pied de l’escalier. Elle est presque effacée, mais je distingue son contour sans difficulté, et ce qui y manque, mon souvenir y pallient sans effort. J’aimerais croire que tout a commencé avec cette tache de sang, mais l’honnêteté me force à reconnaitre que c’est faux. Et ceux qui me connaissent pourront vous dire à quel point l’honnêteté compte peu pour moi. Tout comme le respect, ou ces règles absurdes que l’on nous force à suivre, en permanence, partout où nous allons, quoi que nous fassions, comme des animaux bien éduqués que l’on promène indéfiniment, sans but et sans repères.

Vous pouvez donc comprendre combien ce récit me tient à coeur. Tout dire, pour que vous sachiez. Je ne sais pas pourquoi, j’ai besoin que quelqu’un sache, que quelqu’un comprenne.

En fait, je ne sais même pas quant tout cela a commencé. Je ne sais plus quant j’ai commencé a remarqué les yeux rouges de ma mère lorsqu’elle sortait de sa chambre, au moment où je rentrais de l’école. Je sais juste une chose, cela ne s’est pas fait en un jour. Simplement, un jour, la certitude s’est imposée à moi. Je marchais avec mon sac sur le dos, pensant aux travaux que l’institutrice nous avait donné, lorsque soudain, cela m’est apparu, comme une révélation, en plus noir et désespéré. Je ne pouvais être sur de rien, mais je Savais. J’en étais convaincu, c’était cristallisé au plus profond de moi, ancré, inamovible. De ce jour, je n’ai cessé de guetté ces petits signes, ces manifestations qui la trahissait.

Je ne sais pas non plus quant j’ai fait le lien entre les pleurs de ma mère et mon père. Il avait la main dure avec moi, certes, mais pas plus que d’autres, je pense. Mais contrairement à d’autres, quant Il en avait fini avec moi, c’était d’elle qu’Il s’occupait. Ces soirs là, je couvrais ma tête de mon oreiller, jusqu’à ce que les cris cessent.

En grandissant comme cela, réflexion faite, il n’est guère étonnant que je sois devenu ce que je suis maintenant. Un de ces petit chefs de quartier, de ceux qui sèment la terreur autour d’eux, tout comme on l’a semé dans leur cœur. J’avais changé, j’étais un de ces jeunes « perdus, sans avenir ». Comment voulez-vous avoir un avenir, lorsque votre seul but, c’est d’oublier votre passé, et d’effacer votre présent ?

Mais il y a eut d’autres changements. Certes, je rentrais de moins en moins souvent de l’école, et de plus en plus souvent du commissariat. Mais les raclées se faisaient plus rares. Après tout, j’avais grandi, et Lui vieillit. Il lui fallait plus de courage pour frapper, Il fallait qu’Il soit encore plus ivre que de coutume. Elles se faisaient plus rares, mais aussi plus dures. Il n’utilisait plus seulement ses poings, mais tout ce qui lui tombait sous la main. Bouteilles, tabouret, et surtout, Sa matraque. Sa fameuse matraque. Depuis le premier soir où Il l’a utilisé, je n’ai cessé de rêver de lui rendre la pareille. De Le voir étendu à mes pieds, sangloter, prier pour que je m’arrête, et moi qui lève ce bois couvert de sang, pour frapper, et frapper encore. Dire que maintenant cela ne pourra jamais avoir lieu. Je Le regrette presque pour cela.

Et pendant tout ce temps, ma mère pleurait. Je n’ai jamais su si elle pleurait pour moi, sur ce qu’Il me faisait ou ce que j’étais devenu, si elle pleurait sur Lui, ou sur elle, sur sa vie. Probablement un peu des trois. Oh, je vous vois venir. J’étais probablement devenu un salopard, mais pas pour elle. Elle, je m’en occupait encore. Comme quant j’étais plus petit, j’essayais, encore et encore, de calmer ses pleurs, d’éteindre son chagrin. Mais jamais je n’y suis parvenu. Peut-être que je n’essayais pas de la bonne façon ? Mais que connaissez vous de l’amour, quant tout ce que vous avez jamais reçu, ce sont des larmes ? Des larmes et des coups.

Puis, les choses ont encore changées. Je me souviens très bien de ce matin où ma mère est venue me réveiller dans mon lit, pour me dire qu’Il était tombé dans l’escalier. Qu’il y avait du sang partout, et que l’ambulance arrivait. Et surtout qu’Il ne bougeait plus. Sur son visage, il n’y avait, pour une fois, pas de larme. Mais pas de joie non plus, ni même de soulagement. Elle ressemblait à ces visages que l’on voit parfois à la télé, ceux des gens qui ont survécu à un tremblement de terre, ou à un ouragan. Ceux qui ont tout perdus, maison, famille, amis, mais qui ont survécu. Sans savoir si c’est une bénédiction ou un malheur de plus.

Je me suis engagé à dire toute la vérité et donc je vais vous la dire. Je n’ai pas été étonné lorsque ma mère m’a réveillé ce matin, ni par ce qu’elle m’a dit. A vrai dire, je m’y attendais. Il faut dire que c’est moi qui L’avais poussé dans l’escalier, le soir d’avant. Mais à ce stade, je suppose que vous vous en doutiez. Cela fut très facile. Une fois de plus, il avait bu. Et lorsqu’il a sorti sa matraque, je n’ai vu qu’une seule solution. Je n’avais pas le choix. Je savais que pour finir, ce serait lui ou moi. Alors, j’ai attendu le bon moment. Celui où, essoufflé, il appuie ses mains sur ses genoux, en attendant de reprendre son souffle, en attendant de recommencer. Il a suffit d’une légère poussée. Il avait bu et était fatigué, c’est vous dire si il avait du mal à tenir droit. Quant il est tombé, quant j’ai vu comment il était tombé, j’ai su qu’il était mort. Je ne suis même pas descendu pour vérifier. J’ai été dans ma chambre, pour dormir et attendre que ma mère me réveille.

Les ambulanciers sont arrivés très vite, mais bien évidemment il était trop tard, il n’y avait plus rien à faire. Il n’y avait d’ailleurs jamais rien eu à faire. Je crois qu’ils ont bien eu quelques réticences au début, à croire à l’accident. Mais quant je suis descendu et que mon regard a croisé le leur, ils se sont tu. J’ai vu leurs yeux se poser sur mon visage tuméfié, sur les bleus qui parsemaient mes bras et mes jambes. J’ai vu dans leurs yeux le doute se transformer en certitude. Ils savaient. Puis, leurs regards se sont croisés, et ils se sont tu. Ils ont alors emmenés Son corps, sans un mot, ni à ma mère, ni à moi. Ni à personne d’autres sans doute, car jamais la police n’est venue.

Est-ce fini, me direz vous ? Non, bien sur que non. Ce n’est jamais fini. Il ya bien entendu eu l’enterrement. Tout ce blabla, tout cet étalage devant des gens qui ne venaient plus nous voir depuis des années. C’est là que ma mère a recommencé à pleurer. Elle ne l’avait plus fait depuis Sa mort. Au début, je ne me suis pas inquiété. Après tout, on ne peut pas demander à un camé d’arrêter du jour au lendemain. Il y a des jours avec et des jours sans. On replonge parfois pour un jour, ou une semaine. Et ma mère était devenue une droguée des larmes. Mais elle ne s’est plus arrêtée, et à nouveau elle pleurait le soir.

Quant à moi, j’étais libre. Enfin. Du moins c’est ce que je croyais. Je me suis vite rendu compte que ce n’était pas le cas, qu’Il m’avait marqué au-delà des chairs, au-delà de ce que je croyais possible. De nouveau, ce n’est pas le genre de chose que vous remarquer d’un coup. C’est plutôt le genre d’idée qui traine au fond de votre tête sans que vous la voyiez, qui petit à petit s’installe, grossit et prend de la place, jusqu’au jour où, tout d’un coup, elle éclate, vous inondant de sa certitude inébranlable.

Le jour où cette idée a éclaté chez moi, plusieurs mois s’étaient déjà écoulés depuis qu’Il était mort, et que Sa Carcasse Pourrissante reposait en terre. Je me souviens même du moment précis où cela s’est passé. J’étais debout, face à un petit merdeux qui m’avait défié. Et le merdeux était à terre, en sang. Il me regardait. Dans ses yeux, j’ai vu de la peur, de la haine. Et surtout, je me suis vu moi. J’ai failli en vomir. Il faut dire que, dans ma main, je tenais une matraque. Sa matraque.

Je l’utilisais quasi depuis le jour où Il était mort. Avant dans le quartier j’étais une terreur. J’étais devenu un cauchemard. Curieusement, j’étais devenu presque admiratif face à certain de Ses aspects. Je m’étais rendu compte qu’utiliser une matraque, ce n’était pas si facile. Il ne suffit pas de lever le poing et de frapper. Pour lui faire faire ce que vous voulez, il faut savoir la tenir, une position si particulière des doigts, il faut savoir la diriger, gérer son mouvement et sa force.

Mais tout cela c’est figé lorsque j’ai vu les yeux de ce garçon. Ils semblaient me dire : « Tu es Lui ». Je n’ai pas dormi de la nuit. Je revoyais ces yeux. Et j’entendais cette voix dans ma tête : « Tu es lui ». Et c’était vrai. Il m’avait façonné à son image bien plus qu’Il ne pourrait jamais l’imaginer. J’étais devenu Sa copie, Son semblable. La pire des réincarnations qui puisse avoir lieu. Désormais, lorsque je rentrais le soir, les pleurs de ma mère m’énervaient. Pourquoi donc pleurait-elle encore ? Savait-elle que je l’avais tué. Je crois qu’au moins elle s’en doutait. Savait elle que j’étais devenu Son double, que je singeais Ses gestes, Son comportement ? Sa violence ? Et ses pleurs n’en finissaient jamais, recommençant encore et encore.

Je crois que je sais maintenant pourquoi je vous parle de tout cela. Je crois que je l’ai compris. Il fallait que vous compreniez, que vous sachiez tout. Pas pour savoir pourquoi cela s’est passé comme cela, mais pourquoi cela doit se passer comme cela. J’ai tout fait, tout essayé, mais il faut que cela cesse. Je n’en peux plus. Je n’ai pas le choix. En fait, je crois que je n’ai jamais eu le choix. Et maintenant, il faut que je fasse ce qui doit être fait. Ce qui était écrit. Et pendant que mes doigts se resserrent sur le manche de la matraque en une prise maintenant familière, pendant que mes pas me rapprochent lentement de la chambre de ma mère, il y a une voix dans ma tête, comme un enfant trop vite grandit, qui hurle et supplie:

« Maman, arrête de pleurer. Maman, pourquoi tu pleures ? »

Mais déjà, ma main se lève.

Pas le choix…

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Message par Invité Ven 4 Sep 2009 - 15:30

Et voici donc untexte de plus...
Merci Ansault Very Happy
Ansault a écrit:Ansault a écrit:
Et vous, vous faites quoi demain ?


Vendredi 4 septembre 2009 :
Maman, pourquoi tu pleures ?
Je n’aime pas te voir pleurer, tu le sais.
Je t’aime.

Samedi 5 septembre 2009 :
Oh, Maman je t’ai entendu. Tu pleurais dans ton sommeil cette nuit.
Ne t’inquiète pas.
Je t’ai apporté ton foulard bleu, celui que tu aimes tant. Oh, rappelle-toi comme tu étais belle à la Saint-Jean.

Dimanche 6 septembre 2009 :
Enfin tu ne pleures plus, petite maman. Tu as bien fait de garder ton foulard autour du cou. Je t’ai installé sur le fauteuil de moleskine verte face à la fenêtre.
Tu seras bien là. Je t’ai apporté tes mots croisés.
J’aime quand tu es belle.

Lundi 7 septembre 2009 :
Aujourd’hui j’ai beaucoup de travail, Maman. Il me faut installer la pompe.

Mardi 8 septembre 2009 :
Oh, excuse-moi ! Excuse-moi ! Excuse-moi, petite Maman !
Tu n’aimes pas les piqûres, je sais.
Mais il fallait le faire… C’est pour ton bien ! C’est pour nous, pour toi et moi !
Oh, je t’aime, je t’aime, je t’aime…

Mercredi 9 septembre 2009 :
La pompe fonctionne à merveille. Elle fait un si joli bruit. On dirait un cœur qui bat !
Et ce sang… ce sang… est si chaud !

Jeudi 10 septembre 2009 :
Ce matin je suis allé acheter des sacs de congélation. Avec une louche je les ai remplis de sang. Ca me rappelle quand chez tante Nanou nous faisions tous ensemble de la confiture de groseille. Comme nous riions ! Comme ça sentait bon !
J’ai aussi rencontré Madame Brochu, notre concierge, dans le hall de l’immeuble. Elle s’étonnait de ne plus te voir et m’a demandé de tes nouvelles.
Je lui ai dit que tu étais souffrante, que tu te reposais et que je m’occupais bien de toi.
Elle a souri… Elle sait comme je t’aime.





Vendredi 18 septembre 2009 :
Demain c’est ton anniversaire. J’ai acheté un gâteau… une Forêt Noire. Tu aimes tant le chocolat et la Chantilly. J’ai dit à la boulangère que c’était ton anniversaire demain et que je te préparais une bonne surprise.
Elle m’a répondu que toutes les mères rêveraient d’avoir un fils comme moi.
J’ai rougi !

Samedi 19 septembre 2009 :
9h15

Petite Maman, nous avons beaucoup de travail aujourd’hui ! Ce soir il faut que tout soit parfait pour notre petite fête !
Je vais laver tes cheveux et les peigner. Je te mettrai des bigoudis, un peu de couleurs sur les joues et je couperai tes ongles qui ont beaucoup poussé.
Tu as beaucoup maigri ces derniers temps. Tu me rappelles quand j’étais petit.
Comme je t’aime. Tu es si belle.

13h20
J’ai voulu changer ta robe. Il y a longtemps que tu n’as pas fait d’exercice, tu es si raide !
J’ai eu un mal de chien à te lever du fauteuil de moleskine. Tu étais collée !!! Tu as beaucoup fondu ces derniers temps et le parquet est tout taché.
Mais ne t’inquiète pas. Ne sois pas gênée ma petite Maman, je vais tout nettoyer.
Tout sera parfait pour notre petite fête.

17h30
J’ai encore rencontré la concierge tout à l’heure. Elle m’énerve.
Elle m’a demandé si elle pouvait venir faire un peu de ménage ici. Elle trouve que ça sent mauvais. Les voisins se plaignent.

19h40
J’ai acheté des bombes de déodorant… à la lavande. Ca me rappelle les petits sachets de tissu que tu glissais dans nos armoires. Je t’ai parfumé aussi.
Comme tu es belle ! Tu sens si bon !

Dimanche 20 septembre 2009 :
Oh, Maman, comme nous nous sommes amusés hier soir !
Je suis si content !
J’ai soufflé les bougies pour toi. Sous leur lueur tu as souri, tu as même ri. C’était merveilleux. Ton visage était si beau, si jeune !
J’ai dansé. J’ai fait la ronde autour de toi et j’ai chanté.
“♫ Dans ma maison sous terre… Omawé… Omawé… Oh tao tao ouistiti… Oh tao tao ouistiti… One two three… ♫”
J’étais si heureux !

Tu n’as pas touché à ton gâteau. Tu aimes tant la Forêt Noire d’habitude. J’espère que tu n’es pas fâchée…
Oh, non… Tu as tellement ri ! Tu ne pleures plus du tout maintenant ! Plus jamais ! Tu ne peux pas être fâchée !

Comme je suis heureux ! Nous sommes si heureux, toi et moi !
Je t’aime.

Lundi 21 septembre 2009 :
9h00

La concierge vient de frapper à la porte. Je n’ai pas répondu. Je ne lui ai pas ouvert.
Elle me fait peur !
Mais ne t’inquiète pas petite Maman chérie, je ne la laisserai pas te faire de mal !

18h15
Je ne suis pas sorti aujourd’hui. Je suis resté auprès de toi. Tu as tellement peur quand tu es seule.
On frappe encore !
Il y a beaucoup de monde sur le palier. Je peux les entendre.
Quelqu’un crie : « Gendarmerie Nationale ! Ouvrez ! »





Jeudi 14 octobre 2010 :
Oh, Maman, comme tu m’as manqué.
Enfin je te retrouve.
J’espère que tu n’as pas trop pleuré durant tout ce temps.
Le docteur Muller dit que je vais bien maintenant. Il m’a même autorisé à écrire de nouveau. Il pense que ça va m’aider à guérir totalement.
Oh, mais rassure-toi, petite Maman, je ne suis pas malade, non ! Je vais bien…
Je te promets, oui, je ne dirai pas au docteur que nous nous sommes retrouvés. Ce sera notre petit secret, à nous deux. Rien que toi et moi.
Je suis si heureux… Je t’aime tant !

Vendredi 15 octobre 2010 :
Le docteur m’a dit que tu vivais dans une petite maison près de l’église et qu’on s’occupait bien de toi.
Mais moi je sais que je te manque et tu me manques aussi… Tellement !
J’ai peur que tu ne pleures souvent et qu’on ne soit pas gentil avec toi.
Mais ne t’inquiète pas, je vais bientôt venir te voir et je t’apporterai le foulard bleu que tu aimes tant.
Oh, que j’ai hâte ma petite Maman d’amour.

Samedi 16 octobre 2010 :
Hugo, le nouveau stagiaire, s’est plaint qu’il n’y aurait que peu de monde pour assurer les permanences du week-end de la Toussaint.
Je l’aime bien, il est gentil Hugo.
Il me dit toujours de bien t’embrasser. Il dit aussi que j’ai de la chance d’avoir encore ma petite Maman à moi. Lui, le pauvre, ne connaît pas sa mère !
Comme je le plains !
Je t’aime.

Vendredi 29 octobre 2010 :
23h45
Chut… Ne dis rien personne, petite Maman, mais j’ai réussi à prendre le trousseau de clef d’Hugo quand il est venu nous apporter les médicaments.
Non, ne me gronde pas, s’il te plaît !
Je te promets je les laisserai ici, une fois sorti.
Comme ça personne ne sera fâché contre moi et Hugo retrouvera son trousseau plus tard.
Je suis si heureux. Comme je t’aime !

Samedi 30 octobre 2010 :
5h15

Hugo s’est assoupi !
Ne bouge pas, ma petite Maman d’amour, j’arrive…
Je suis si impatient !

Oh, je t’aime, je t’aime, je t’aime…

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Message par Invité Dim 4 Oct 2009 - 18:02

Voici donc les textes de ce début d'automne 2009

On démarre avec un texte de Lorenzo
Lorenzo a écrit:
Nuit d’orage

Toi qui es là, toi qui m’entoure,
Dame nature, qui es-tu donc
Pour prendre une vie sans détour,
Sans même consulter quiconque ?

Goutte après goutte, tu t’es charmée
Une nuit entière à nous hanter
De par tes foudres nous alarmer,
De par ton tonnerre nous remuer.

Nous l’avions certes mérité :
Notre cruauté est légendaire.
N’appréciant point la charité,
Nous t’aurions mis genoux à terre.

Mais pourquoi l’avoir choisie elle
Elle, qui sans cess’ te défendait
Cette femme candide et frêle
Qui pour ta cause combattait ?

Tel l’homme qui est à l’échafaud
En levant les yeux vers les cieux
Un éclair se fit son bourreau
Et l’exécuta sans adieu.

Ne soit null’ment fière de cet acte.
Vois cette petite fille esseulée
Qui de chagrin son corps contracte :
Sa mère au ciel s’en est allée.

Et sache, qu’aucune de ses larmes
Tes ondées ne pourraient cacher
Car autrefois d’un autre drame
Tu l’avais durement chargée.

Son père n’est plus, sa mère n’est plus,
Nature ! Aujourd’hui une petite fille ne t’aime plus.


Dernière édition par Olorin le Lun 19 Oct 2009 - 21:03, édité 1 fois

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Les Textes de 2009 Empty Re: Les Textes de 2009

Message par Invité Dim 18 Oct 2009 - 17:16

Voici maintenant le texte de Ansault:
Ansault a écrit:Nuées d’hors-âge.

Poème-tableaux.



Table au n°1 : Cap oral en cadre.

Quatorze novembre mille huit cent soixante-douze.
Quarante-et-un juillet sept mille huit cent vingt-et-un.
Quand hier est demain se mêlent les temps.
Tant à tendre… temps pas tendre.
Battent les tempes, bombent les crânes. Temps crasse !


Table au n°2 : Chevaux chez fente astique.

Passent les chemins, tournent les vents.
Attends-moi Comte Irivan Von Slokov.
Ta demeure délaissée prélassera tant de vieux et de vieilles décharnés et édentés.
Ames abandonnées en attente de vie au-delà.
Point de souffle !
Point de chair !
Secs… Sécateurs… Couper tout, couennes y compris, et que crèvent les encombrants esseulés.

Nuits d’orage. Glacial est le temps. Noire est la nuit.

La jument sans âge sabote les pierres rabotées aux passages.
Sois sage ma jument, va gentiment vers son antre et mène-moi voir cette bâtisse à reprendre.
Que les fous et les vieux l’emplissent jusqu’à ce que crissent toutes les poutres sous le poids de nos aînés désaimés sans âge.


Table au n°3 : Vaque, vogue, vague jus ment.

Moi, John Ethan Harker, architecte de métier, sous contrat, commandité par gouvernement roumain va faire état des lieux.
Le manoir Von Slokov en asile est destiné.
Vaste et retiré, tous les vieux et toutes les vieilles, tous les fous et toutes les folles y seront parqués comme singes en cage, comme porcs à l’abattoir.
A l’abri de tous, à l’abri de nous sur tous.

Poussez-vous.
Dégagez.
Faites place.
Allez crever en silence.
C’est assez, nous ne voulons rien savoir de votre pourriture crasse.

Puez en paix, mes agneaux !
Bouffez vos tripes et boyaux !
Mettez-vous en bocaux, s’il vous en plaît !
Concert de conserves qu’on sert, serrez-vous sardines dans vos boîtes de sapin.
Rapine, lambine, ravine ta bine, Sabine, elle, elle est là, rangée en ligne avec ses frères de pine.

Nuits d’orage.
Devine sentes et pentes sous les pluies.
Jus de boue, jument trépigne et peine à tenir debout.

Avance, avance… Avance donc bâtarde, car longue est la route vers l’ultime demeure.


Table au n°4 : Fume la vieille, mais fume-là donc !

Cahin-caha, butte ma pouliche sur les mottes de terres et de pierres mêlées.

Froide est la grêle. Gronde le tonnerre. Zèbrent les éclairs.
Nuits d’orage… Nuits d’orage…

A trop lui fouetter les flancs, la jument se dresse et se cabre mettant à bas son frêle cavalier.
Mouillé de boue, moi, John Ethan Harker, je me vautre dans la fange marécageuse, je tourne et je boule, je tourneboule de glissades en glissades, tout collé, tout souillé de chiures terrestres.

Pas niquée ma jument chie son crottin et de bouse en bouse elle pète des libellules qui s’envolent à tire d’ailes de son anus dilaté.
Au loin une vieille translucide adossée à un arbre fume son mégot fiché au bout d’un fume-cigarette éternel.
Dans sa dédaigneuse nonchalance, elle me toise, moi, John Ethan Harker.
Et sans préambule aucun, elle me lance :
« Je suis vieille et je vous encule avec mon look de libellule ! »


Table au n°5 : Les vieux aux pieux n’y sont point encore comme aux cieux pieux!

Seule elle n’est plus. Ses amis de décrépitude sont ici et là, partout à la fois.
Nuée d’insectes, nuée d’hors-âges grêles et émaciés, ils emplissent l’espace voilé de leur présence dévoilée en nuages et en vapeurs.
Transpercés de pluie, ils sont secs, noueux et fibreux.
Leur chair transparente rayonne de froid.
Moi, John Ethan Harker, hagard ébahi ébaubi, ancré de mes quatre pattes dans le sol boueux, je contemple ce spectacle surnaturel et effrayant.
Transi trempé, je grelotte de froid et d’effroi.

« Je suis vieille et je vais crever, un petit détail oublié ! », insiste la vieille, suçant le bout de l’embout d’ivoire de son porte-nicotine.

Dans sa robe fine dardent ses jointures osseuses. Collée de pluie elle ne cache rien de son indécente vieillesse.
Pendent ses seins, plissent ses chairs, leurs mines arrogantes invitent des instincts sauvages qui mêlent meurtre et amour.

« J’ai d’autres projets, vous voyez. Je vais baiser, boire et fumer. Je suis vieille sans foi ni loi et si je meurs ce sera de joie ! », rajoute-t-elle, un éclair lubrique au fond du regard.


Table au n°6 : Vieux violeurs déjeunent des jeunes.

La vieille assemblée d’anciens et d’anciennes s’amasse et s’agglutine autour de moi, John Ethan Harker, architecte missionné en Roumanie pour faire du vieux manoir du Comte Irivan Von Slokov un neuf hospice.

Bouts de corps, bouts de morts.
Bouts d’os, bouts à bosses.
Bouts de dents, loin d’Adam, ils avancent et m’encerclent.

Fauteuils et carrioles,
Cannes et camisoles,
Dentiers et babioles,
Feux follets, blafardes lucioles,
Ils m’agrippent et me touchent, prêts au viol.

Plaqué au sol, la face contre terre, j’avale et bouffe la boueuse bouse de fientes et de chiures mêlées, résidu de la digestion des vers, contraint malgré moi, à subir l’outrage de ces mains griffues déchirant mes jeunes chairs gonflées, bondées et bandées de sangs chauds et palpitants.

Meurs, meurs, pauvre créature. Déjà jeunesse n’est plus…


Table au n°7 : Réveillez rêves éveillés et vieilles veillez, voyez et vivez !

Nuits d’orage. Nuits de rage.

Moi, John Ethan Harker, endormi enfiévré je me réveillai dans la modeste auberge de la petite ville de Brasov.
La vieille Irina Dvinskaïa était à mon chevet, échevelée d’une nuit de veille sans sommeil.
Dans la sagesse d’une vieillesse sans âge, elle tenait ma main qu’elle caressait d’une paume chaleureuse.

Nuits d’orage, nuits de cauchemar.

Fiévreux et frileux, moi, John Ethan Harker, architecte en charge de la réhabilitation du manoir Von Slokov destiné à devenir le nouvel hospice de ce coin des Carpates, je me rendormis d’un sommeil sans rêves, tout entier abandonné à la bienveillante chaleur offerte par cette vieille inconnue au regard empli d’une prévenante bonté faite beauté.

Nuits d’orage, rêves sans joie.

Un fugace éclair sembla transpercer sa pupille.
Le regard d’Irina Dvinskaïa se ternit.

Elle le sait bien, dans le fond, si je meurs je serai sa joie…





Texte librement inspiré de Prohibition de Brigitte Fontaine.
Vous pouvez l’écouter sur YouTube, entre autres.

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Message par Invité Mer 28 Oct 2009 - 23:30

Sudie a écrit:Eté 1960

Le vieil apiculteur saute d`un bond hors de son lit: « Voilà que ça recommence » se dit-il en épongeant la sueur de son front. La pluie battant le toit de tôle, le tonnerre et les éclairs n`y sont pour rien : Rosaire n`a pas peur de l`ordinaire (comme cette nuit d`orage). Mais ce qu`il a vu en rêve est une toute autre chose. Tôt dans la journée, il ira s`informer à Paul.
En attendant une heure décente, il revoit sa soirée d`hier occupée à extraire le miel des rayons cireux. Il avait hâte d`en finir : le robinet de la centrifugeuse éjectait les dernières onces de miel, pendant que la radio grinchait les nouvelles de la soirée. Rosaire n`écoutait pas, trop occupé à compter (et à contempler…) les bocaux remplis du précieux liquide. Tout de même : si la saison est bonne, il achètera un nouveau poste radio.

A 9 heures pile, il entre sans manière chez son ami, s`essuyant à peine les pieds avant de foncer vers la bibliothèque où Paul est déjà à lire.

- « Paul, j`ai fait un voyage du câlisse en dormant cette nuit, et toi, Paul, tu vas me dire où j`ai été. Il y avait des grosses montagnes, des Noirs partout, des rivières de sang…une chaleur suffocante… »
Paul se lève prestement :
- « C`est le Congo belge, Rosaire ! T`as vu ça! C`est la guerre, là-bas ! »
Le globe terrestre consulté, le sensitif et le géographe s`assoient l`un face à l`autre, et font une courte analyse:

1- Il y a trop de monde là-bas.
2- Ils sont trop pauvres.
3- C`est trop chaud, l`Afrique. Ca rend fou, pareille chaleur.

Près d`eux, une fillette laisse choir sa poupée pendant que son frère lève les yeux par-dessus sa bande dessinée : Rosaire raconte les détails de son cauchemar.
Paul serre les bras de son fauteuil, et regarde fixement le vieux Rosaire, sans ciller. Enfin, l`apiculteur se tait et rend à l`autre son regard de fauve.
Pas de doute possible pour les jeunes témoins : mettez ces deux larrons nordiques adeptes des vertus de l`isolement dans les circonstances ci haut mentionnées, et ils se transforment en tueurs. Assurément.
Par les chaudes journées de juillet, cet été-là, les enfants furent sages au-delà de toute attente


Dernière édition par Olorin le Jeu 29 Oct 2009 - 19:17, édité 1 fois (Raison : correction balise html)

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Message par Invité Ven 30 Oct 2009 - 20:58

Second texte de Sudie:

Sudie a écrit:Nuit orageuse :
Un poète sans talent
Gisant à l`aube
Dans mare d`encre
Il demande la grâce
Des rares lecteurs
Dans l`aube calme
Après cette nuit d`éclairs
Sans coup de génie
Cracher un verset
Même la moindre rime
Est trop de défi!

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Les Textes de 2009 Empty Re: Les Textes de 2009

Message par Invité Ven 30 Oct 2009 - 20:59

Et un texte de MDF:

MDF a écrit:
Nuit d'orage entre père et fils





« Il y a quelque années de cela, dix tout au plus, le jour de mes vingt ans, je décidai de m'installer à Edimbourg. J'avais stoppé net mes études de médecine pour me lancer dans un tout autre métier... Je débutai tout juste ma troisième année et c'est pour cette raison que mes parents me prirent à la rigolade. Seulement j'étais tout ce qu'il y avait de plus sérieux, mais voilà mes parents ne le comprirent que quelque semaines plus tard, à l'aéroport où je leur avait donné rendez-vous. Ce fut le début du conflit. Je dû écouter les remontrances de mon père, ce qui était peine perdue en raison des circonstances, tout en s'abstenant de leur conter la raison de mon départ. Pourquoi? Tout simplement la peur de rater l'avion. En effet le , le début, certainement très animé, m'aurait coûté un temps précieux, celui-ci qui m'aurait permit de rejoindre Edimbourg dans les temps. Ma mère daigna tout juste m'adresser la parole ce qui me remplit de tristesse. Seule consolation: dans quelque heures, je serais à Edimbourg.

« M. Jérôme Gastéropode est prié de se rendre à l'embarquement n°2 ». Honte à moi! Je n'avait pas prévu que cela aurai pris autant de temps. Je m'ébranla puis couru en direction des escalators. Quand j'eus atteint la douane à bout de souffle, je fus surpris par le flot de personnes qui s'attroupaient avec moi. Décidément, le temps n'était pas clément avec moi. J'usai alors de mes « pardon », « excusez-moi », « c'est pour l'avion précédent »... Cinq minutes plus tard, l'avion décollait.


J'arrivai à destination en fin de matinée. Pendant tout le trajet, je me posai pour la énième fois le pourquoi de ce nom humiliant. Jouai une voiture dans le but d'arriver pour une fois à l'heure pour mon entretient, une entretient pour faire des pizzas. Pourquoi faire ceci, me demanderas-tu. Tout d'abord, j'étais bon cuisine et enfin , pendant ma deuxième année de médecine où je l'ai connu, nous avions l'habitude de dîner dans une pizzeria. Il fallait seulement qu'elle ait gardé cette habitude mais seul pour moi comptait le besoin de la retrouver.

Les jours passèrent, puis des semaines sans que je la vis. Mais ma persévérance était inflexible. Des mois passèrent finalement lorsque je vis ,tard un soir, son ombre, sa mince et délicate silhouette se glisser à l'angle de la rue. Je ne me risqua pas à l'appeler sous peine de rameuter tout le quartier et me mis à courir à en perdre haleine. Arrivé au bout de la rue et toujours aussi vif, je ne perdis pas espoir et en pris une parallèle à celle-ci. J'en pris une autre, une autre et encore une autre jusqu'à ce que je me perde aux abords de la ville. J'avais échoué mais une question vint à moi. Et si ce n'était pas elle? Je m'empressai de chasser cette idée de ma tête. C'était bien elle, aucuns doutes là-dessus.

Je m'étais lourdement trompé. Ce n'était pas en attendant que j'allais parvenir la retrouver, mais en approchant doucement, petit à petit, de son milieu. Je démissionnai donc et passa un nouvel entretient d'embauche que je passa les mains dans les poches. C'est alors que je la revis dans un centre commercial important. Je ne l'avait vu que de dos et pourtant je connaissais ses ligne de dos par cœur. Une nouvelle fois je m'interdis de l'appeler pour le pas devenir le centre d'intérêt des clients. Je me fraillais alors docilement un passage, mais pressé comme je l'étais je ne passais pas inaperçu. Malheureux que je fus quand je la perdis de vue! Je la cherchai désespérément pendant un certain temps, mes espoirs réduits à néant. Le soir, les mêmes doutes, les mêmes ré médiations.

J'usais alors de mes compétences pour monter en grades. Elle, elle n'en avait pas eu besoin pour ça. Son père, président d'une grande marque de voiture, l'y avait obligé sous menaces diverses. C'est pourquoi je tentait de mettre mes compétence à mon profit pour le supérieur de mes supérieurs et ainsi de suite. Par exemple je m'étais engagé comme homme de ménage. Nettoyant dans les rangs des employés je veillait à ce qu'un d'entre eux eu des problèmes -- ici en informatique --. Cela se passa la semaine suivante. Un expert, rencontrant un problème majeur, appela son supérieur. Pendant que celui-ci venait, je pris soin de passer mon métier inaperçu pour être pris au sérieux. Quand le supérieur en question arriva, je venais d'éclaircir la situation de son employé. Ému par mes talent, parla de moi le soir à un ami qui, bizarre coïncidence, appartenait à la main d'œuvre du père de ma disparue. Je fus donc directement introduit, sans passer d'examens dans la branche qui m'amènera plus tard au terme de ma quête. J'avais tout prévu sauf une chose : que ça irait aussi vite. En effet, de créateur de module de GPS je pris la place de mon chef, de chef de cette section je devins superviseur des sections de montage de la voiture, puis pour finir, bien après suite à la retraite d'un collègue je pris sa place dans une réunion qui rassemblait les plus gros éléments de la société et où se trouvait également la personne pour qui j'avais sacrifié trois ans, trois longues années.

Quand elle me vit assis à côté d'elle, elle tourna de l'œil et s'écroula à mais pied. Je négocia le fait que je pouvais manquer la réunion puis feignais de l'emmener au toilette. Au lieu de cela la portai au parking. Je la ramenai en voiture jusqu'en France.

-Et ensuite?
-L'orage s'est calmé, il est l'heure de dormir. »


Sur ce, la foudre s'abattit sur l'arbre des voisins. Mon fils poussa un petit cri. Rhaaaa! Ces nuits d'orages n'en finissent donc jamais!

« Ensuite, je l'avais ramené chez moi. Neuf mois plus tard, tu naissais avec tes deux kilos cinq. Entre temps, j'ai repris mes études de médecine et ta mère à démissionné. Nous avons gagné le
procès engagé par ton grand-père et basé sur de fausse accusation. Nous ne l'avons pas revu depuis.


- Pourquoi t'es allé jusque là-bas papa?
- L'amour, mon fils, l'amour.


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Message par Invité Lun 2 Nov 2009 - 22:48

Et enfin, voici mon texte (je propose que l'on ne s'attarde pas trop sur le nombre de caractères Les Textes de 2009 Icon_rolleyes )

Une simple perle…




Tout a commencé lorsque je prenais mon petit déjeuner. Tout à coup, mon bol s’est agité, pris de tremblement, et une voix caverneuse a retenti:

« Sarah Ann Shelby ! Désormais tu feras ce que je t’ordonne ! Tu me le dois ! C’est toi qui m’as tué. »

Génial. Quant votre journée commence comme cela, vous savez que cela ne peut que s’empirer. J’ai donc donné la réponse qui s’imposait :



« Et est-ce que moi je dois te rappeler qui tirais sur qui ? J’ai juste essayé de m’abriter, ce n’est pas ma faute si la plateforme s’est soulevée lorsque j’ai accroché ce levier. C’était un accident. Et puis, cesse de faire le mariole en tentant de hanter mon bol de lait et montre-toi.»



J’avais à peine dit cela que le visage qui s’était formé avec mes corn flakes se dissipa avec un flotch écœurant, et qu’une forme éthérée s’en échappa. Là, c’était garanti, je ne pourrais plus en manger pendant au moins six mois.

Face à moi commençait à se former lentement l’image d’un jeune homme d’environ trente ans, des cheveux bruns assortit à ses yeux rieurs glissant en cascades sur ses épaules larges et bien découpées encadrait un visage à se damner, et une chemise ouverte aux points stratégiques dévoilait un corps de rêve. En bref, il était beau comme un dieu. Mais aussi immatériel. Et complètement mort (désolée pour celles qui commençaient à fantasmer). Je vous présente Eric Gallander, mon ex-copain (en fait, il l’a été en tout et pour tout 12 petites heures). Et presque assassin (ça s’est joué à un peu de chance et à de la peinture pour sol. Beaucoup de peinture).

Quant à moi, je m’appelle Sarah. Sarah Ann Shelby. J’ai vingt-cinq ans, je suis plutôt petite et j’ai les cheveux aussi noirs qu’une nuit sans lune. Et comme vous vous en doutez, ma vie n’est pas celle de la fille moyenne. Je suis nécromancienne. Pas vraiment par choix d’ailleurs, je suis née comme cela, c’est tout. Et pas non plus une des meilleures. Je n’avais personne pour me former, et dans un pays où les mages de tout poil finissent plus souvent au bucher que dans un talk-show (quoique, maintenant, il y a des émissions qui font les deux : interview et ensuite crémation-express de l’interviewé) pas facile de passer une petite annonce pour chercher un prof particulier. Eric, par contre, était un vrai maitre du genre. Surpuissant, connaissant davantage de tours qu’un alcoolique ne connait de bars, il était au sommet. Mais le pouvoir courrait dans sa famille depuis longtemps.

Eric reprit la parole :

«Justement, parlons-en de cet accident. Finir écrasé sous douze tonnes de pots de peinture, ce n’est pas vraiment le genre de mort auquel je pensais pour un Nécromancien comme moi! Et depuis je suis coincé sur terre, incapable de passer dans l’Autremonde. A cause de toi!»

Qu’il n’ait pas prévu ce genre de mort, je le savais. Il avait en fait prévu de ne jamais mourir. Et j’étais censée l’y aider. Enfin, surtout ma mort, d’ailleurs. Il avait prévu de me tuer pour me voler mes pouvoirs, et ainsi se rendre plus puissants. En répétant le tour suffisamment de foi, il pouvait devenir immortel, ou presque.

Le spectre dut remarquer que je ne lui prêtais qu’une attention limitée, car il se mit à bouillir littéralement de fureur.

« Trois jours ! Trois putains de jours mon âme est restée coincée dans ce qui restait de mon corps, à attendre que ces imbéciles de la morgue parviennent à remettre tous les morceaux aux bons endroits ! J’ai passé trois jours entiers à subir leurs blagues de chiottes et leurs remarques ridicules. Et ils ont même osé se moquer de moi, à cause de l’état dans lequel j’étais ! A cause de toi !»

Lorsqu’ils s’énervent, les spectres tendent à perdre le contrôle sur leur forme immatérielle, et ressemblent de plus en plus à leur aspect au moment de leur mort. Eric n’était pas une exception, et je commençais à comprendre l’hilarité des types de la morgue. Voir débarquer un cadavre bariolé de bleu, de rouge, de vert de jaune et d’un mélange de toutes ces couleurs devaient les changer de leur quotidien. Il ressemblait un peu à un arlequin peinturluré par un gamin de six ans. J’avais moi-même beaucoup de mal à me retenir.

Soudain il se calma. Il jeta un œil sur son apparence et parut brusquement plus embarrassé qu’en colère. Il se peut même qu’il ait rougit, bien que ce soit difficile à dire sous le mélange de bleu azur et de jaune canari qui recouvrait son visage. Mais cela ne dura pas. Avec un petit geste de la main, il reprit son apparence première de jeune beau-fils idéal, sourire Colgate compris. Il était temps de le remettre à sa place.

« Je ne te dois rien. Tu as essayé de me tuer. Tu as même fait semblant de vouloir m’inviter à un rencard pour que je tombe plus facilement dans ton piège. Tu as eu ce que tu méritais, et je ne ferai rien pour toi, que ton âme soit ici ou pourrisse en Enfer. »

« Tu refuseras donc ton assistance à une pauvre âme en peine ? Cela n’est guère généreux. Si c’est ainsi, je n’ai pas d’autre choix que d’aller voir ma mère pour lui demander son aide. Bien entendu, il faudra alors que je lui explique les circonstances exactes de ma mort… »

Le bâtard! Helena Gallander avait la réputation d’être une peau de vache cruelle et revancharde. Depuis la mort d’Eric, elle retournait la ville dans tous les sens pour mettre la main sur les assassins de son fils (moi, en fait). Et lorsqu’elle mettrait la main sur eux (moi toujours), elle avait promis de les écorcher vif. Littéralement. Et Eric, ce salaud manipulateur, le savait. Ceci dit, s’il n’était pas aller la voir directement, c’est qu’il devait avoir une bonne raison.

«Justement, pourquoi n’es tu pas déjà aller le lui dire ? Si tu m’en veux tellement, tu sais que ce serait la meilleure des solutions pour te venger de moi. Qu’est-ce que tu veux de moi que ta mère ne peut t’offrir ? ».

En voyant ses yeux clignés, je devinai que je n’avais pas répondu comme il l’avait pressenti. Néanmoins, il avait l’expression d’un chat qui vient de tomber sur un bol de lait. Ouille, cela sentait mauvais. Très mauvais. Ce qu’il allait me demander n’allait pas me plaire le moins du monde, c’était garanti.

« Moi ? Ho, c’est très simple : je voudrais juste que tu m’aides à piller une tombe. »

Youppie. Me trimbaler dans un cimetière avec un fantôme m’en voulant à mort (pas de jeu de mot sous-entendu) était justement en-tête de ma liste des choses à faire absolument. Ceci dit, si c’était juste cela, je pouvais m’estimer chanceuse. J’avais moi-même visité quelques tombeaux lors de ma jeunesse (que voulez-vous, lorsque l’on est nécromancienne, cela fait partie du job), mais je n’avais jamais réellement pillé une tombe. Et je ne comprenais pas pourquoi il ne le demandait pas à sa mère. Les membres de la famille Gallander n’était guère connu pour leur conscience étouffante et leur morale irréprochable.

« Si ce n’est que cela, pas de problèmes. Je fais cela, et après tu disparais pour de bon ? »

Le sourire satisfait de l’ectoplasme ne me plaisait vraiment pas.

« Ho, encore une chose. Ce n’est pas n’importe quelle tombe. C’est celle de ma grand-mère… ».

Bon sang, là, j’étais dans la merde. Profondément. Maman Gallander ne pardonnerait jamais à quelqu’un qui, après avoir tué son fils, pillait la tombe de sa mère. Si j’acceptais la proposition de Eric et que j’étais prise, je pourrais m’estimer heureuse si jamais je m’en sortais juste écorchée vive. D’un autre coté, si je refusais, Eric me balancerait direct à sa mère. Quel merdier!

Et le pire, c’est que je n’avais pas vraiment le choix. Ma seule chance, c’était de collaborer avec Eric, en étant suffisamment maline que pour éviter de me faire découvrir par la suite.

«Très bien, j’accepte.»

Eric en dansa presque sur place.

«Parfait! Fais-toi à l’idée en vitesse, nous nous mettons en route ce soir.»

«Ce soir ? Tu es décidément complètement givré ! Et la mort ne t’a pas arrangé. Ils annoncent des orages sur tout le pays pour la totalité de la nuit. Il est hors de question que je mette le moindre orteil dehors, surtout si c’est pour tes beaux yeux, aussi immatériels soient-ils!»

Eric reprit son air légèrement méprisant qui m’énervait déjà du temps où il était en vie et il reprit la parole avec le ton lent et appliqué d’un maitre d’école expliquant un problème simple à une élève particulièrement stupide. Je l’aurais bien tué une deuxième fois, juste pour le plaisir.

«La tombe d’un nécromant vraiment puissant est toujours protégée, et ne se situe jamais complètement dans notre monde. Et ma grand-mère était très puissante. Les seuls moments où une les barrières entre ici et l’Entremonde sont levées, c’est précisément durant les nuits d’orages.»

Je gémis et levai les yeux au ciel. Pourquoi moi ? Mais qu’avais-je bien pu faire pour mériter tout cela ?

...

Et c’est comme cela que je me suis retrouvée avec une pioche dans une main, mon sac à main dans l’autre, à deux heures du matin, dans le cimetière de San Gregor, sous le pire orage que l’on aie vu depuis trois générations. Et Eric râlait autant que moi. Je nous avais liés magiquement par un Serment-liant. Je m’engageais à l’aider à pénétrer dans la tombe de sa grand-mère, et en échange il ne révélerait rien à sa mère. Je crois que, sans cela, il m’aurait balancé, malgré ces belles paroles. Sa mauvaise humeur le prouvait suffisamment à mes yeux. Néanmoins, il reprit vite son ton moqueur, en voyant que je pataugeais dans la boue épaisse qui s’était formée, trempée par l’orage, tandis que luise contentait de flotter à dix centimètres du sol. Enfoiré.

Nous parvînmes finalement devant le caveau de la famille Gallander. Avec ses vielles pierres grises couvertes de mousse, le mausolée semblait sorti d’un film d’horreur. Une petite voix dans ma tête me hurlait de dégager de là. Tout de suite. Mais je n’avais pas le choix.

«Bien, maintenant que nous y sommes, tu vas enfin me dire pourquoi tu as besoin de moi pour entrer la dedans? Et quant bien même on est a l’intérieur, que pourrais-tu y prendre, tu es totalement immatériel!»

«Il y a des enchantements qui protègent le tombeau, empêchant morts et vivants de rentrer dedans. Je sais comment les lever, mais depuis ma mort, je n’ai plus le moindre pouvoir. Tu seras ma clé d’entrée. Et ce que je cherche a une grande valeur spirituelle, pas matérielle. Ma grand-mère a enfermée toutes ces connaissances et une bonne partie de ses pouvoirs dans un réceptacle dont moi seul connais l’aspect. Je ne l’ai pas retrouvé dans ses affaires après sa mort, donc je suppose qu’elle a été enfermée avec. Si je parviens à le découvrir, je devrais récupérer suffisamment de forces pour pouvoir passer dans l’Autremonde.»

Bien, les choses se précisaient. Eric était vraiment un salaud. Piller la tombe de sa grand-mère pour abréger son temps de pénitence. Et dire que je l’y aidais!

Sous sa direction, et malgré l’orage et la pluie, je parvins rapidement à lever les enchantements de protection. Une fois fini, je faillis m’écrouler, épuisée. Il y avait pas moins de sept runes de morts sur ce fichu truc. Sept putains de runes de mort! Etonnant que tout le machin n’ait pas déjà sauté, en emmenant la moitié du cimetière avec. Après avoir soufflé un peu, je rentrai dans le caveau, précédé d’un ectoplasme surexcité.

En voyant la vue qui s’offrait à moi, je ne pus retenir un sifflement. Le tombeau était plus espacé et mieux ordonné que mon appartement. Plus propre aussi, ce qui en disait long sur mes habitudes. Eric était occupé à voler comme un fou d’étagères en armoires (qui est assez fou pour mettre des armoires dans un tombeau ? Même pour des gens qui sont habitués à jouer avec la mort, c’est vachement macabre comme truc). Il murmurait un truc qui ressemblait vachement à :

«Où est-elle putain où est-elle ? ».

Puis :

«Ce machin doit rayonner comme tu n’as jamais pu imaginer, alors si tu sens la moindre perturbation de l’éther, tu m’appelles immédiatement»

Je me suis assise pour profiter du spectacle. Pour une fois que j’avais l’occasion de rire.

Eric était presque arrivé au bout des étagères de gauche lorsque je sentis une main se refermer sur mon bras. Mon cœur bondit dans ma poitrine. Je me relevai d’un bon. Bizarrement, celui qui m’avait attrapé ne semblait presque rien peser. Je compris mieux lorsque je me retournai. Je me retrouvai face à un squelette couvert de haillons, qui tendait déjà sa deuxième main vers moi. Et je pouvais en voir trois autres derrière lui.

« Eriiiiiiiiiiiiiiiiiiiiic!! »

L’enfoiré en question daigna à peine lever les yeux.

«Quoi ?» Puis, avisant la situation, « Ho, j’ai du oublier de te parler d’un des sorts mineurs. Sois gentille, débrouille toi avec eux, je suis occupé là».

Le salaud!!

Sentant un poids au bout de mon autre main, je la fis voler vers mon assaillant. C’était mon sac à main. Avec tout cela, j’avais oublié que je le tenais. Il alla s’écraser sur le crane qui me fixait, le projetant contre le mur, arraché du restant du squelette, qui s’écroula aussitôt. Et de un. Le sac à main est vraiment la meilleure arme d’une femme.

Mais les autres s’approchaient déjà. Il y a des jours où je ferais mieux de rester couchée.

La voix d’Eric s’éleva à nouveau.

«Essaye de montrer un peu de respect pour mes ancêtres».

Il faut le reconnaitre, ce type à un culot monstrueux.

Et en plus, celui que je venais de mettre à terre se remettait à bouger. Décidément, je nageais dans un océan de chance et de bonheur aujourd’hui.

Soudain, j’eus une idée géniale. Je me mis à tirer sur la longue armoire qui se trouvait près de moi, espérant faire basculer le tout sur les tas d’os s’approchant de moi et les coincés dessous. Un truc que j’avais vu dans un film.

Vous voulez que je vous dise ? C’est bien la dernière fois que j’essaye quelque chose que j’ai vu au cinéma. Je suis à peine parvenue à ébranler cet énorme truc avant que Mister Tombeau 1875 et ses petits camarades me tombent dessus. Et cette fois-ci, le coup du sac à main marcha beaucoup moins bien. Pas du tout en fait. Ces saloperies apprenaient vite en plus.

Je me suis retrouvé à tourbillonner dans la pièce au milieu d’un groupe de squelette tentant frénétiquement de m’étrangler (ou de m’égorger, mais vous m’excuserez, je n’étais pas pressée de savoir lequel exactement). C’est comme cela que moi et mes nouveaux amis avons fini par heurter l’armoire que j’avais essayé de faire basculer. J’avais quant même du l’ébranler davantage que je ne le pensais, car je la sentis balloter, puis s’incliner et tomber. Droit sur moi.

J’eus juste le temps de me pencher, ce qui explique pourquoi je ne fus pas tuée sur le coup. Les squelettes, par contre, se la prirent en pleine poire. J’entendis leurs os craquer, puis l’armoire retomba sur le sol m’emprisonnant sous son poids. Autant vous dire que je n’appréciais que très moyennement l’ironie de la situation. De plus, les portes s’étaient ouvertes dans la chute, et une myriade d’objets divers et inconnus me dégringolèrent dessus. En tentant de me libérer, mon dos heurta le fond de l’armoire. Qui céda avec un craquement sourd. Visiblement, on a beau appartenir à l’une des familles les plus riches de la région, cela n’empêchait visiblement pas d’économiser sur le fond des armoires.

J’eus à peine le temps de sauver mon sac à main de cette débâcle et de me redresser qu’Eric était sur moi, écumant littéralement de rage.

Il était tellement hors de lui que ses paroles étaient presque inintelligibles. Marrais ça. Je ne savais pas qu’il était possible d’énerver à ce point là un esprit.

Je coupai court à sa tirade excédée.

«Je me fous que ce soit le tombeau de tes ancêtres ou que cela te donne plus de boulot! J’ai plus que rempli ma part du contrat. Je me casse. Bon amusement, taré!» et je sortis en trombe, le laissant planté là.

Une fois dehors, je m’éloignai rapidement. Je ne craignais pas qu’il sorte me rejoindre. Il semblait tellement obsédé par sa recherche qu’il ne s’arrêterait que lorsqu’il aurait trouvé, ou fouillé le tombeau trois fois. Et je savais de manière certaine qu’il ne trouverait rien. Je sortis de ma poche l’objet que j’avais ramassé en même temps que mon sac. Eric avait eu raison. Dès que je m’en étais approché, j’avais sentis la puissance rayonnant de l’objet. Je n’avais même pas eu besoin de réfléchir pour l’embarquer. La puissance et toutes les connaissances de l’une des nécromanciennes les plus craintes des deux derniers siècles ? Et Eric pensait vraiment que je le laisserais filer avec ? Les hommes sont parfois de vrais crétins.

Une fois que je l’eu dans ma main, je le vis mieux. C’était une petite perle en bois coloré de collier d’enfant, percée au centre pour y laisser passer un fil. Tout cela pour une simple perle. Je ne pus m’empêcher d’éclater de rire en imaginant la tête d’Eric s’il savait. Je la remis dans ma poche et me dirigeai d’un pas tranquille vers ma voiture.

Il ya des jours, franchement…

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