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Atelier d'écriture de Mai/Juin 2012 :Les textes !

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Message par maily7 Ven 1 Juin 2012 - 11:39

Voici les textes de notre atelier d'écriture des mois de Mai et Juin.

Je vous rappelle le thème " une sortie au restaurant ", et vous invite à donner votre avis ::ici:: Laughing

bonne lecture flower


Dernière édition par maily7 le Ven 1 Juin 2012 - 11:42, édité 1 fois
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Message par maily7 Ven 1 Juin 2012 - 11:40

le premier texte :

Mevlânâ a écrit:
Agnès pianote sur la table de ses doigts longs et fins, en jetant des regards dans toute la pièce et surtout vers le serveur à l’entrée. La nervosité se lit sur ses traits. Les sourcils froncés, elle tape d’un rythme sec et brutal le tempo d’une chanson à la mode qu’elle a entendu l’après-midi. Mais cela ne la calme nullement. En arrivant au restaurant le Nakata, spécialisé dans les sushis et autres mets japonais, on lui indiqua une table au fond de la salle, isolée et déjà réservée. A l’annonce de son nom, elle sursauta subrepticement et une fois la surprise passée, elle se dirigea docilement à l’endroit indiqué et s’installa sur les chaises neuves. Elles sentaient le plastique neuf.

Agnès déteste la cuisine japonaise et n’a jamais pu s’y faire. Le poisson cru lui fait horreur et rien qu’à l’idée de le voir dans son assiette, étalé en tranches, seules ou accompagnées de cet affreux riz au vinaigre, cela lui donne des nausées. L’odeur des chaises n’arrangeait rien.

Aucun des serveurs ne s’occupaient d’elle et elle se demande si elle ne s’est pas trompée de jour ou d’heure. Elle tire alors une feuille de papier de son sac posé à côté d’elle et relis l’adresse et le nom du restaurant qu’elle a noté plus tôt. Non, elle est bien au bon lieu de rendez-vous. Elle vérifie également que la bombe lacrymogène se trouve bien dans son sac et un rictus se dessine sur son visage. Quelle piètre moyen de défense mais peut-être n’en aura-t-elle pas besoin ce soir, si l’homme qui lui avait donné rendez-vous ne se pointait pas. Elle jette un coup d’œil à sa montre bon marché. 19h30. Bon, elle est en avance. Elle en profite pour se remémorer les évènements de cet après-midi et l’étrange coup de fil qu’elle reçut vers 16h sur son téléphone portable.

- Madame Anderson ?

- Oui, c’est moi-même. A qui ai-je l’honneur ?

- Cela n’a pas d’importance pour l’instant. Je souhaiterai vous rencontrer pour vous parler d’une affaire importante, dit la voix. Une sorte de grésillement sur la ligne se faisait entendre lorsque la voix lui parlait.

- Il va m’en falloir un peu plus. Qui êtes-vous ? répéte t-elle.

Elle était habituée à recevoir des coups de fil anonymes ou des menaces de toutes sortes et parfois mêmes des promesses de mort. En tant qu’avocate, elle rencontrait des tas de gens plus ou moins louches au cours des procès. Elle ne se démonta pas.

- Vous comprenez que je ne me déplace par sur simple demande et surtout émanant d’un inconnu, ajoute t-elle.

- Mmm… D’accord…. Connaissez-vous la famille Takeda ?

Silence. Elle avait retenu sa respiration, son cœur battait maintenant à tout rompre et donnait l’impression qu’il voulait sortir de sa poitrine. Elle se força à prendre de grandes inspirations pour essayer de se calmer et s’éloigna du téléphone pour ne pas que son interlocuteur sente son trouble.

Après plusieurs secondes interminables, la voix reprit :

- Je vois qu’elle ne vous est pas inconnue.

- Je ne sais absolument pas de quoi vous voulez parler, monsieur. Maintenant je vous serai gré de me laisser continuer mon travail. Je suis sur un dossier important et je n’ai pas de temps à perdre.

- En effet. Il ne vous en reste plus longtemps et pour le prolonger, il serait bon que nous discutions.

- Où voulez-vous que l’on se rencontre ? répliqua t-elle sèchement.

- Aaah, je sens que vous devenez enfin raisonnable. Je ne suis pas votre ennemi, madame Anderson.

Et il lui donna l’adresse et le nom. En entendant le nom japonais, elle ne put s’empêcher de frémir.

- Ne pourrions-nous pas aller dans un autre endroit ? Je connais un très bon…

-Non, coupa t-il, cela ira très bien.

Revenant à elle, elle se lève et se dirige vers les toilettes. Elle se rince les mains à l’eau claire et se tamponne délicatement le visage avec un linge mis à disposition. Mais dans quoi s’était-elle embarquée ? Pourquoi avait-elle accepté ce rendez-vous ? L’avaient-ils retrouvée ? Elle aurait du faire plus attention. Elle savait qu’en redevenant avocate, même à l’étranger, elle risquait de se faire remarquer. Mais ça avait été plus fort qu’elle. Arrivée à Lima, il y a de cela 5 ans, la première chose qu’elle fit, fut de se terrer pendant plusieurs semaines dans un cabanon à l’arrière d’une cour désaffectée. La peur lui nouait l’estomac et elle ne voulait voir personne. Elle ne sortait que rarement, pour s’acheter un quignon de pain et de l’eau. Elle vivait dans le noir toute la journée. Elle scrutait le moindre mouvement autour d’elle et priait pour que personne ne la remarque. Ses nuits étaient peuplées de cauchemars tous plus terribles les uns que les autres. Après plusieurs mois de cette retraite forcée, elle refit surface et essaya de vivre malgré tout. Peu à peu, elle retrouva une vie sociale et les cauchemars diminuaient. Plus ou moins.
Lima est une ville agréable. Elle accueille sans problème les étrangers. Elle avait choisi cette ville au hasard. Elle avait eu juste assez d’argent pour payer le faux passeport péruvien et le passeur du bateau qui l’emmenait à cette destination.

De retour à sa table, elle jette une nouvelle fois un regard à sa montre. 19h55. Son mystérieux interlocuteur n’allait plus tarder. C’est alors qu’elle le voit entrer par la porte de la cuisine que les serveurs traversaient chargés de lourds plateaux en forme de bateaux. De type japonais, il était grand et mince, la peau légèrement mate. Sa démarche était volontaire et donnait l’impression que rien ne l’arrêtait. Elle sent sa poitrine se serrer à ce moment-là. Elle ne peut plus reculer ni s’enfuir.

- Je suis content que vous soyez venue, madame Anderson, dit-il sans préambule et en appuyant volontairement sur « Anderson ».

- Qui êtes-vous ? dit-elle, le regardant d’un air irrité.

-Désolé de toute cette mise en scène et de ce mystère mais je devais m’assurer de votre collaboration et surtout, que vous ne soyez pas suivie. Je m’appelle Mikke Yamagoshi et je suis inspecteur principal de la police de Tokyo.

- Qu’est-ce qui me le prouve ?

Un frémissement s’apparentant à un sourire apparut sur les lèvres de Yamagoshi. Il lui montre sa plaque de police. Agnès reprit :

- Si vous m’avez retrouvée, vous savez mieux que moi que tout le monde peut se procurer des faux papiers.

- En effet. C’est pourquoi je vous ai apporté ceci. Il sort de dessous sa veste un journal daté d’il y a quelques mois. Un grand encadré sur la une le montre en train de passer les menottes à un dangereux malfaiteur.
Vous lisez le japonais n’est-ce pas ?

Elle le regarde avec des yeux lançant des éclairs mais ne dit rien.

- Je ne vais pas y aller par 4 chemins. Si j’avais voulu vous tuer, vous seriez morte depuis longtemps déjà. Nous savons que vous avez été témoin de quelque chose d’important. Ce témoignage peut faire pourrir Takashi Takeda en prison jusqu’à la fin de ses jours.

- Comment le savez-vous ?

-Il n’y a pas que la mafia qui infiltre la police. L’inverse est vrai.

- Je ne peux pas vous aider, réplique t-elle d’un ton définitif.

- Il va falloir pourtant le faire. Si je vous ai retrouvé c’est justement grâce à un indic infiltré dans le clan Takeda. Ils ont eux aussi retrouvé votre trace et s’apprêtent à agir. Nous avons donc décidé de les prendre de court et de vous proposer notre protection.

- Je n’ai pas besoin de protection. Je me débrouille très bien toute seule.

- Vous voulez encore vous enfuir ? Continuer votre vie comme ça ?

- Vous ne pourrez pas me protéger indéfiniment.

- Nous pouvons vous donner une nouvelle vie, une nouvelle identité, un nouveau travail et même un nouveau visage.

Elle soupire.

- Nous avons besoin de vous, madame Anderson. Sans vous, sans votre témoignage, Takeda pourra toujours agir comme bon lui semble et continuer à tuer des tas de gens impunément. C’est ce que vous voulez ?

Elle baisse les yeux et sent les larmes monter et perler dans le coin de ses yeux. Comment en était-elle arrivée là ? Elle pensait pouvoir vivre à nouveau normalement. Un serveur s’approche avec une bouteille de saké, deux tasses et quelques pétales de wasabi confit. Il dépose le tout sur la table et s’en va aussitôt. L’inspecteur Yamagoshi sert le saké et tend une tasse à Agnès, qu’elle refuse d’un geste de la main. Elle est déjà assez troublée comme ça. La dernière fois qu’elle a bu, il s’était passé des choses horribles et elle ne voulait pas que cela recommence. Elle prend alors sa décision.

- Que voulez-vous savoir ?

Un imperceptible mouvement des épaules marqua le soulagement de l’inspecteur.

- Tout ce que vous pouvez me dire des agissements de Takeda.

- Je ne sais pas grand-chose. Je m’occupais à l’époque, des affaires de ses entreprises. Je ne savais pas que c’était un mafieux à cette période là.

- Comment vous êtes-vous rencontrés ?

- C’était à l’occasion d’un dîner d’affaires. Mon patron de l’époque insistait grandement que je sois présente à ces rendez-vous. Je savais distraire la clientèle, dit-elle avec une mimique de dégoût.

- Je vois. Et donc ? insiste t-il.

- Quelques jours après ce dîner, je reçu un appel de la secrétaire de Takeda. Il voulait un entretien avec moi pour le conseiller sur une importante transaction. Il voulait soi-disant que le contrat soit vérifié par un expert. Je n’étais pas dupe mais je ne pouvais pas refuser une telle opportunité.

- Et ensuite ? ». Yamagoshi ne se laisse pas impressionner par le regard de la femme qui est tout sauf aimable à ce moment-là.

- Et bien, vous devez connaître la suite. Je suis devenue son avocate attitrée et sa maîtresse occasionnelle.

- Plus qu’occasionnelle selon mes informations.

- En effet. Nous avions une étroite relation, basée sur la confiance et le respect mutuel. Je pensais avoir trouvé l’homme de ma vie voyez-vous. Enfin, c’est ce que je pensais à l’époque.

- Oui, cela ne l’a pas empêché de vous trahir.

- Non. » A ce moment-là, le regard d’Agnès se perd dans le vague. Yamagoshi a toutes les peines du monde à la ramener dans le présent.
- Alors, acceptez-vous de nous aider ? Plusieurs fois, nous avons essayé de coincer Takeda. Mais sans témoins nous ne pouvions pas l’arrêter.

- Je vous dis tout de suite que je refuse d’assister au procès. Il faudra trouver une autre solution.

D’abord surpris, il acquiesça. Une fois son témoignage reçu, ils aviseront. Il se demande si un témoignage par la vision conférence dans un endroit ultra secret serait valable au cours d’un procès.

- Très bien. Pouvez-vous maintenant m’expliquer ce que vous avez vu ?

- J’ai vu un homme se faire abattre et son corps traîné par les pieds, dit-elle dans un murmure.

- Et c’était quand ?

Elle ferme les yeux en faisant un effort pour avaler sa salive.

- Il y a cinq ans, le 13 avril 2007. » Elle se rappelle parfaitement la scène même si elle pensait avoir réussi à l’oublier.

- Pouvez-vous m’expliquer en détails ce qui s’est passé ?

- Takeda et moi revenions d’une soirée un peu trop arrosée d’avec le premier Ministre. Nous étions de très bonne humeur et la fin de soirée s’annonçait plutôt bien. Dès que nous sommes arrivés dans l’appartement de Takeda, celui qui lui sert d’appartement lors de ses réceptions, j’ai senti que quelque chose n’allait pas. Plusieurs hommes se tenaient debout, et j’ai pu percevoir leur tension. Un seul homme était assis sur le canapé, se triturant les mains comme un damné. Il me jetait des regards désespérés.

Embuée par l’alcool, je ne fis pas attention à tout cela sur le coup. Je saluais les hommes que je connaissais et me dirigea vers la partie privée de l’appartement et tout m’est sorti de la tête. Je me suis préparée pour la nuit avec comme fond sonore une musique tonitruante, marquée par un rythme endiablé. Je me suis ensuite couchée et j’attendais que Takeda me rejoigne. Au bout d’une heure d’attente, où je me suis endormie et réveillée plusieurs fois, je trouvais le temps long et décida d’aller le chercher. Je pensais que l’homme était un employé ayant commis une erreur dans son travail ou alors qu’il bossait comme espion pour la concurrence. Ce devait être rapide à régler.

Je ne croyais pas si bien dire. Durant l’heure qui avait suivi mon absence, ils avaient eu le temps de tabasser l’homme, de le torturer et de l’abattre. C’est à ce moment-là que je fis une entrée fracassante dans la pièce, en sous-vêtements et le sourire aux lèvres. Tous me regardaient, atterrés. Ils se consultèrent du regard sur l’attitude à adopter et tous les regards convergèrent vers Takeda. Je le regardais aussi fixement comme éberluée. Il me souriait comme de rien n’était.

- Salut chérie, me dit-il, j’arrive dans 5 minutes. Veux-tu retourner dans notre chambre et chauffer le lit ?

- Euh, ou..oui, oui lui dis-je. » Et je retournais dans la chambre complètement ahurie. Derrière moi, j’entendais le frottement contre le sol, des vêtements du mort ensanglanté comme si on le traînait mais je n’osais pas me retourner. Je ne savais pas quoi en penser. L’alcool me brouillait le cerveau et je n’arrivais pas à réfléchir.

A son retour dans la chambre, Takeda me baratina pendant 10 minutes sur une prétendue histoire de rixe entre l’homme et ses gardes du corps. Ils n’avaient pas eu d’autres choix que de l’abattre face à sa violence. Dans l’état où j’étais, j’acquiesçai à tout, le cru sur parole et accepta de garder le silence pour lui, pour l’amour que je lui portais. Il me fit l’amour comme jamais cette nuit-là et je m’endormis d’un sommeil paisible.
Le lendemain, il n’était plus là mais un mot m’attendait avec de belles promesses et des déclarations d’amour à n’en plus finir. Mais ce qui m’inquiéta, c’est qu’il voulu me donner rendez-vous dans ce même appartement car il voulait me parler d’une chose importante. Je me remémorai la soirée et maintenant dégrisée, je ne voyais plus du tout les choses sous le même angle. Je compris dans quel pétrin je m’étais fourrée et à qui plus ou moins, j’avais à faire.

Je me suis enfuie de l’appartement et ne retourna pas chez moi ni à mon travail. Grâce aux relations –non-avouées- du cabinet d’avocat, je réussis à rencontrer quelqu’un qui pouvait me faire un passeport en 24h avec une nouvelle identité ainsi que me fournir un logement discret pour cette nuit et un billet d’avion vers n’importe quelle destination. N’importe quel endroit me convenait tant que je quittais le Japon très vite et surtout très loin. C’est comme ça que je suis arrivée à Lima.

Son récit s’arrête là. Yamagoshi l’a écouté avec beaucoup d’attention et a pris des notes sur les points importants. Il tient devant lui, le seul témoin –en vie- capable de mettre à genoux Takeda. Il ne peut la laisser se débrouillait seule. Et quelle promotion pour sa carrière s’il parvient à faire tomber un des plus puissants mafieux du Japon! Tentant de garder la tête froide, il se repasse la conversation en silence, puis reprit :

- Madame Anderson, vous n’imaginez pas à quel point vous êtes importante pour la police de Tokyo.

- Je vous ai déjà dit que vous ne pourrez pas me protéger si je coopère avec la police. La mafia a des taupes partout.

- Il ne vous reste plus que quelques jours de répit, répliqua t-il sèchement. Après, je ne réponds plus de rien et ne pourrait plus vous protéger.

Il la laisse planté là, perdue dans ses pensées et sort du restaurant. Il hèle un taxi et s’en va dans l’obscurité. Elle ne s’aperçoit que plus tard de son départ et voit qu’elle est toute seule à sa table et dans le restaurant. Après quelques instants pour se forger un visage qu’elle espère paisible, elle sort à son tour rapidement de cet endroit maudit qui lui rappelle désormais trop de mauvais souvenirs. Ca restera vraiment la pire soirée au restaurant qu’elle ait vécue.
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Message par maily7 Dim 10 Juin 2012 - 16:15

Voici le texte de Cassiopée



Elle nous avait quittés quelques mois auparavant. Un matin, une
dernière fois ses yeux s’étaient accrochés aux miens, reflétant son long
combat contre l’injustice de la maladie.
Ce crabe sournois qui avait eu raison d’elle.
Je
n’avais rien pu faire, si ce n’est l’accompagner vers l’inéluctable,
être là à ses côtés, tenter d’apaiser ses souffrances, lui tenir la
main, essayer de rire encore des facéties de nos garçons ou des «
amusettes » du chat…
Elle savait, je savais, mais nous n’en parlions
pas. A quoi bon ? Les dés étaient pipés, les médecins s’étaient
prononcés …. quelques jours, un mois, deux ou un peu plus….

Elle était partie. Partie ? Joli mot pour ne pas prononcer, écrire, le terrible « décédée »….

Depuis
cette date, nos fils étaient dans leur monde, je ne savais plus que
faire, comment agir, peur d’être maladroit, peur de perdre les liens qui
nous unissaient, si ténus, fragilisés par la mort de leur mère.
Ils
m’en voulaient, j’étais médecin, je n’avais rien pu faire, je ne l’avais
pas sauvée, je ne l’avais pas guérie… « Il » avait été le plus fort.

Vous avez remarqué ? Il ya des mots si difficiles à exprimer : mort, décès, cancer….
On voudrait les rayer de notre vocabulaire….

Les
journées se ressemblaient depuis que nous étions tous les trois, lycée
pour les garçons, boulot pour moi. A midi repas sur place, chacun de son
côté, le soir à la maison.

La maison ? Elle avait perdu son
âme…On n’y riait plus, on n’y chantait plus… Je faisais de mon mieux
avec le livre de cuisine, pour varier les repas… Ce n’était pas toujours
une réussite… Souvent, mes fils prenaient leur assiette et partaient
manger dans leur chambre…
Ils ne supportaient plus cette tablée de
trois personnes où une place restait vide… Aucun de nous n’arrivait à
s’asseoir sur la chaise de leur mère, mon épouse, mon aimée, celle qui
n’était plus….

Le temps s’écoulait… Il me semblait que parfois,
un sourire affleurait sur le visage des garçons… Le printemps était là
avec son lot de gazouillis d’oiseaux, de fleurs dans le jardin, de
rayons de soleil, les journées rallongeaient comme si la vie nous aidait
à reprendre le dessus….

Mais à l’intérieur de la maison, le
temps semblait s’être arrêté. Les repas n’en étaient pas, chacun de nous
en silence avec son plat devant la télévision, l’ordinateur ou ses
livres de classe….

La fête des pères approchait, fête commerciale bien sûr mais nous avions l’habitude de sortir tous les quatre à cette occasion….
Inutile d’espérer quoi que ce soit, les garçons étaient trop figés dans leur douleur, moi bloqué dans la mienne…..

Le dimanche matin, je ne fis cas de rien….

Vers onze heures trente, mes fils arrivèrent dans la cuisine où j’essayais maladroitement de préparer une ratatouille….
Leurs yeux brillaient comme envahis de larmes…

- Papa, et si on allait au restaurant tous les trois ?

Rien
n’était acquis, rien n’était gagné mais avec cette proposition, nos
cœurs se rejoignaient à nouveau. Malgré l’absente, nous étions une
famille…

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