[GREVET Yves], Nox série

[Petit poulet]

Publié le 22/10/15
Édité chez Syros Jeunesse
ISNB : 9782748520460

Dans un futur pas si éloigné, la nox, un nuage opaque et puant recouvre la surface de la Terre. Lucen et ses amis survivent difficilement sous la nox. Leur vie étant courte, les choix d’adultes, comme devenir parent ou être autonome financièrement, se font avant l’âge de dix-sept ans. Tous savent qu’une vie meilleure existe dans les hauteurs mais qu’elle leur est interdite.

J'ai souvent entendu parler de Méto par des lecteurs divers et même des universitaires y appuyer leurs travaux. Sauf que évitant la réputation comme critère de choix de mes lectures, j'ai visé juste à côté pour lire Nox.
On se retrouve dans une dystopie qui a mal tournée, la plus grande partie de l'humanité vivant dans un air pollué en permanence sans voir la lumière du soleil, l'autre plus minoritaire imaginant ceux d'en bas comme des brutes sauvages violentes à la très courte durée de vie. Le personnage principal va être prétexte à une réflexion sur la société dans son ensemble et où va se constituer autour de lui un bouquet d'autre personnes qui vont tenter d'agir avec une marge de manoeuvre très limitée.
C'est là tout l'intérêt du roman, les personnages ne vont pas faire la révolution, table rase, mettre les responsable en taule de manière radicale. Ils savent très bien qu'ils ne le peuvent pas. Il n'y a pas de responsable, pas de victime, pas de main invisible qui organise cela, il n'y a qu'une situation qui dépasse ceux qui en souffrent comme ceux qui en sont avantagés. C'est pour cela qu'on va explorer les mondes de chacun d'eux. Celle d'en haut qui revoit sa façon de penser le monde et agit dans cette optique, l'ami qui va se retrouver dans le camp oppressif qui ne lui convient pas mais va devoir réussir à maintenir comme il le peut une éthique. Le personnage principal va se chercher, buter, fuir, se reconstruire, se battre pour ceux qu'il aime de manière pas toujours glorieuse et héroïque et sa copine, futur mère qui va devoir tenter d'apporter un autre avenir a son enfant.
C'est ça qui est brillant je trouve, pas de manichéisme, pas d'idéaux, les personnages agissent du mieux qu'ils peuvent et ça les rend réel, nous approche de notre propre expérience. Grevet explore de manière juste les situations, prend le temps de bien laisser paraître tous les enjeux.

Pour conclure, Nox est un roman qui nous rappelle que le monde entier nous échappe totalement mais que quoiqu'il arrive, il y'a toujours une marge de libre arbitre et cela résonne d'autant plus aujourd'hui. J'aimerais vraiment que ceux qui ont lu Méto me disent si on retrouve quelque chose de ce genre, voir si il vaut vraiment le coup. En tout cas, Nox a vraiment réussi à raisonner en moi.