[Harari, Yuval Noah] Homo Deus - Une brève histoire de l'avenir

[Dulcie]

Lu en 2019. Voici ma critique, écrite à l'époque.

Après une longue introduction pleine de promesses, "Homo Deus" occupe sa première partie à l'écriture de la notice nécrologique du dernier homme. Ce sont des pages quelque peu répétitives pour ceux qui ont lu "Sapiens". Harari revient rendre compte des clés de l'empire humain sur l'ensemble du monde vivant.

La deuxième partie approfondit les caractéristiques de l'humanisme et les raisons de son énorme impact. Harari affirme que les religions fondatrices sont le résultat d'un pouvoir incroyable, à savoir notre capacité à inventer des fictions puissantes qui nous font avancer et nous élèvent au-delà du monde physique. Fictions telles que le christianisme, l'argent, la démocratie, Apple ou l'humanisme. Avant les temps modernes, les humains pensaient jouer un rôle dans le plan cosmique divin qui donnait un sens à leur existence. Mais une fois que l'avancée de la science et des idées éclairées ont miné la croyance en un plan dirigé, rien ne nous limite et tout est à la portée de nos efforts et de notre intelligence pour vaincre tous les maux qui nous affligent. Nous serons ce que nous voulons être.

Le résumé du livre est simple: une fois que l'homme en aura fini avec ses grandes malédictions à savoir la faim, la guerre et la maladie, il passera à un niveau supérieur sur l'échelle de l'évolution. Mais il n'aura pas à attendre la mutation aléatoire de gènes car il imposera des changements par la biotechnologie, l'intelligence artificielle et la nanotechnologie. Grâce à des prothèses, des implants cérébraux, des nanorobots et des régénérations génétiques, nous dominerons la nature et notre nature : nous arrêterons de vieillir et de mourir. Dans peu de temps, nous ne serons plus reconnaissables comme Homo Sapiens et nous devrons nous donner un autre nom : Homo Deus.

Ce livre vous convainc que nous sommes aux portes de l'éternité. Mais si nous parvenons à être Deus, devrons-nous exterminer les Sapiens. comme ils l'ont fait avec les Néandertaliens ? Si nous restons Sapiens, devrons-nous éliminer le Deus avant qu'il ne nous asservisse ? Cela ressemble à de la science-fiction...

Harari décrit la religion comme une histoire artificielle, nécessaire autrefois mais aujourd'hui inutile, et quelque chose de similaire se produit avec la politique. Ce qui est drôle, c'est que dans son livre, il crée une autre histoire avec des objectifs similaires (ex. l'immortalité). Il construit un récit de salut athée et apolitique basé sur la technologie. Et le lecteur, qui sans le savoir, a besoin de croire en quelque chose, le lit avec avidité. "Homo Deus" est un livre qui peut aider: lorsqu'il semble n'y avoir aucun espoir, il en crée un. Les enseignements du livre remplissent également une fonction sociale importante : grâce à eux, nous devrons davantage prendre soin de notre corps, qui est censé durer si longtemps, et de la planète sur laquelle nous sommes censés vivre si longtemps.

Même reproche que pour "Sapiens" mais encore plus accentué: trop, beaucoup trop d'exemples !