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[Verlaine, Paul] Poèmes saturniens

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Message par elea2020 Dim 8 Mar 2020 - 17:58

Poèmes saturniens
Paul Verlaine
GF Flammarion, 1977
ISBN : 2-08-070289-0
173 pages

[Verlaine, Paul] Poèmes saturniens Couv_v10


Quatrième de couverture :

L’Heure du berger

La lune est rouge au brumeux horizon ;
Dans un brouillard qui danse la prairie
S’endort fumeuse, et la grenouille crie
Par les joncs verts où circule un frisson ;

Les fleurs des eaux referment leurs corolles ;
Des peupliers profilent aux lointains,
Droits et serrés, leurs spectres incertains ;
Vers les buissons errent les lucioles ;

Les chats-huants s’éveillent, et sans bruit
Rament l’air noir avec leurs ailes lourdes,
Et le zénith s’emplit de lueurs sourdes.
Blanche, Vénus émerge, et c’est la Nuit.

Poèmes saturniens


Les Poèmes saturniens sont la première œuvre publiée de Verlaine, les Confessions sa dernière œuvre publiée de son vivant.

Présentation des deux œuvres :
Les Poèmes saturniens est un recueil publié en 1866, alors que Paul Verlaine a 22 ans ; il reprend des poèmes composés depuis ses 16 ans. Il fréquente déjà les poètes du Parnasse, et il est reconnu, y compris par des écrivains comme Victor Hugo ou Sainte-Beuve. Ce recueil comporte un « Prologue », assez long, une partie, « Melancholia », composée de 8 poèmes (parmi lesquels « Mon Rêve familier » ou « Après trois ans »), « Eaux fortes », deuxième groupement de 5 poèmes, « Paysages tristes », ensemble de 7 poèmes (parmi lesquels « Chanson d’automne »), et enfin « Caprices », avec 17 poèmes, puis un « Epilogue », constitué de 3 poèmes, conclut le recueil.

Les Confessions est un texte en prose autobiographique, qui semble rédigé sur commande, de 107 pages. Il couvre la période allant de son enfance à la fin de la Commune de Paris, juste avant l’arrivée à Paris d’Arthur Rimbaud.

Mon avis sur cette œuvre :
J’ai découvert que j’ignorais beaucoup de Verlaine, non pas ses poèmes, que je connaissais plutôt bien (au moins les classiques), mais surtout sa carrière, ses idées sur l’art (à part « et pour cela préfère l’Impair » dans « L’Art poétique » – Jadis et naguère). D’une part, j’ai constaté avec surprise qu’il était aussi précoce qu’Arthur Rimbaud, ce qu’on dit rarement ; d’autre part, j’ai pris connaissance de sa nature inquiète et sensible, parfois à l’excès.

En lisant les Poèmes saturniens, je me suis d’abord amusée de la référence astrologique aux signes nés sous la marque de Saturne dans l’exergue, puis j’ai trouvé cette étonnante profession de foi dans le Prologue, montrant les poètes exilés du monde et de l’action :

Le monde, que troublait leur parole profonde,
Les exile. A leur tour ils exilent le monde !
C’est qu’ils ont à la fin compris qu’il ne faut plus
Mêler leur note pure aux cris irrésolus
Que va poussant la foule obscène et violente,
Et que l’isolement sied à leur marche lente.
Le Poète, l’amour du Beau, voilà sa foi,
L’Azur, son étendard, et l’Idéal, sa loi !


Dans les 8 sonnets de « Melancholia » (le premier, « Résignation », ayant la particularité d’être un sonnet inversé – une curiosité), transperce un caractère sombre et douloureux, qui pleure et tend à souhaiter qu’on pleure avec lui. Cela peut certes rebuter, mais quels vers cela donne aussi ! On le voit aussi rejeter et relativiser ce à quoi il aurait voulu croire (l’amour, la « vieille ironie »), tout paraît fade et sans valeur à son âme.

De la partie « Eaux fortes », je retiens des images fantomatiques, en aplats de gris clairs et foncés, et le dernier poème, « Grotesques », qui porte à nouveau sur la déchéance des poètes dans la société.

Dans « Paysages tristes », j'entrevois des visions fugitives, les questions qui émergent la nuit (« Nuit du Walpurgis classique »). Les poèmes sont peuplés de références picturales, et, souvent très visuels, ils constituent des scènes, tout se passe comme si l’ordre de la création s’inversait, et qu’à présent les mots et les images donnaient corps aux êtres et aux choses. Le vers commence parfois à prendre des accents grinçants et disgracieux, volontairement, pour épouser le thème (« Les Ingénues »).

Enfin, la dernière partie est de facture classique, les poèmes font penser aux Fleurs du Mal, et restent musicaux. Ainsi Verlaine dira dans « Il Bacio » :

Moi, je ne puis, chétif trouvère de Paris,
T’offrir que ce bouquet de strophes enfantines :
Sois bénin, et pour prix, sur les lèvres mutines
D’Une que je connais, Baiser, descends, et ris.


Les Confessions :
J’ai tardé davantage à lire ce recueil, le lisant en journée – et pourtant, je l’ai beaucoup apprécié, et il est pour beaucoup dans ma compréhension devenue meilleure de son œuvre.

Certes, Verlaine prosateur est bien différent : l’écriture est assez contournée, parfois alambiquée, il formule des nuances qui paraissent souvent superflues quand il s’agit de la morale de sa vie. L’enfant fragile et choyé par ses parents, qui dut pourtant aller en pension pour se préparer au lycée (j’y ai appris qu’il avait eu des amours adolescentes homosexuelles, même si c’est dit à mots très couverts), reste plus ou moins sage et innocent jusqu’à l’âge du bachelier… Mais ensuite ! En même temps que sa vocation littéraire s’affirme – il garde tout de même son poste d’employé de Mairie - et qu’il se fait des amis parmi les poètes, Leconte de Lisle, Banville… il fait son initiation amoureuse chez les prostituées, et surtout découvre l’absinthe, la fameuse « petite fée verte », un poison pourtant.

Il évoque avec certains regrets des erreurs, de mauvais comportements (voler sa mère, par exemple), il montre même de l'honnêteté à se dépeindre comme un mauvais sujet, mais lorsqu’il en arrive à l’époque de sa rencontre avec Mathilde, de l’avant-mariage, même si par la suite tout s’est gâché, il fait état de doux sentiments, et il est clair effectivement qu’il ne voulait pas cette séparation. Le récit de cette période est émaillé d’extraits de poèmes de La Bonne Chanson, et il est vraiment intéressant d’apprendre de sa bouche le contexte de leur création, l’état d’esprit dans lequel il était. J’ai été captivée par cette partie, même si, en tant que mari, il devait être proprement invivable : alcoolique, pris à ces occasions de crises de violence (il reconnaît avoir frappé Mathilde).

C’est la façon dont ils se sont rencontrés aussi : il l’a demandée en mariage sans presque la connaître, puis s’est pris d’amour à distance, a espéré changer, et puis non, l’incompréhension a été la plus forte, alors qu’il l’aimait, avait confiance en elle et attendait beaucoup de bonheur de son mariage. C’est vraiment tragique.

Il finit cette œuvre en relatant un peu la Commune, puis la déclaration de guerre, les perquisitions des Versaillais. C’est intéressant de finir sur cette note historique, et, d’une certaine manière, cela annonce bien la débâcle de son couple avec l’arrivée de Rimbaud.
J’ai découvert un homme faible, parfois méprisable, mais touchant, et sincère dans ses regrets. On sent aussi que se rappeler ces souvenirs heureux apaise un peu son chagrin et ses désillusions, ainsi que l’échec de sa vie d’homme, sinon de poète : il vit dans la misère la plus totale, mais deux ans avant sa mort, il sera sacré « Prince des Poètes » … Je comprends pourquoi maintenant.

Pas tout à fait un coup de coeur, mais pas loin : 4,5/5
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