[Régnier, Jean-François] Ma bête

[Cassiopée]

Ma bête
Auteur : Jean-François Régnier
Éditions : Librinova (25 Mai 2018)
ISBN : 979-1026219590
180 pages


Quatrième de couverture

Ma Bête, c'est ainsi que Weston Forrester surnomme Duncan Smith qu'il capture à Boston, sur le parking d'une station-service. Le ravisseur veut faire de sa victime le meurtrier qu'il n'a pas le courage de devenir. Weston Forrester a tous les atouts pour mener le jeu et faire de Duncan Smith un criminel.

Mon avis

C’est un livre court, et de fait percutant, tant dans le style que dans le contenu.
Deux hommes prennent la parole, tour à tour, puis un troisième intervient également.
Chacun essaie d’obtenir ce qu’il veut de l’autre. Qui manipule le plus, pourquoi ? Les deux ont un passé trouble, une vie peu ordinaire.
Tout y passe, les humiliations présentes ou passées, les manœuvres et les mensonges pour toucher au but secret, inavouable … Mais la violence n’appelle-t-elle pas la violence, toujours plus et encore ?

Jean-François Régnier décortique l’âme humaine, les esprits retors et perturbés. Il pousse ses personnages dans leurs retranchements et les met à nu. Les esprits chagrins pourront reprocher un manque d’approfondissement de l’aspect psychologique mais cela aurait peut-être alourdi le propos. L’intérêt repose dans la relation entre les deux hommes, l’espèce de jeu (qui n’en est pas un) de chat et de souris où chacun essaie de bluffer l’autre, d’être celui qui dictera les règles …

Les phrases sont courtes, les actions s’enchaînent, l’écriture est fluide et rapide, on sent le tempo qui nous entraîne dans l’horreur, rythmant chaque événement ……

La fin est surprenante et moi qui préfère, le plus souvent savoir où je vais, elle m’a emballée !! J’ai trouvé qu’elle donnait un autre éclairage à l’ensemble du récit. Et si, finalement, le lecteur s’était fait avoir ? Peut-on croire un homme sur parole ?

Je vous laisse seul juge…….

[joëlle]

Il me parait bien lâche Weston, qui veut se venger des blessures de son passé sans devenir un assassin.
Avec lui nous pénétrons dans un monde étrange et surréaliste où il emprisonne un homme, pour en faire un animal obéissant,  pour le "dresser" et en faire le bras de sa vengeance.
Il enlève Duncan, un jardinier.
C'est l'enfer qui commence, bien sûr pour Duncan, mais aussi pour Weston.
Une bonne idée de l'auteur, changer le narrateur à chaque chapitre, c'est tantôt le tortionnaire, tantôt la victime.
Nous suivons ainsi chaque personnage au coeur même de ses émotions. Les motivations de l'assaillant, ses blessures, sa folie même. Les peurs, l'incompréhension de la victime, puis sa lutte et sa résignation.
Au delà de la lecture, rapide et addictive, j'ai aimé la question que soulève le texte. La manipulation mentale peut hélas asservir certaines personnes (pas forcément les plus faibles), peut-on faire d'un individu lambda un assassin en le mettant au rang de l'animal qu'on dresse.
Je n'ai pas aimé la fin, elle est trop ouverte. J'ai, après avoir fermé l'ouvrage (enfin éteint la liseuse!),pensé à différentes fins… toutes possibles sans doute, et si j'aime qu'un écrivain m'emmène à me poser des questions, je préfère qu'il porte ses héros jusqu'au bout de l'histoire.
Un roman réflexion comme je les aime!

Je remercie Partage lecture
et l'auteur Jean-François Regnier pour ce partenariat.

[Eiger]

Un huis clos simple et pourtant psychologiquement ahurissant ! Mais !

Mon Cher Lecteur, Ma Chère Lectrice, un thriller, en huis clos, ça vous tente ? Alors c’est parti ! Comme une bouteille à la mer, Jean-François Regnier m’a fait un appel du clavier. J’ai répondu présente… On va suivre les narrations de plusieurs personnages. Mais principalement de Weston (le bourreau) et Duncan (Ma bête).

Vous l’aurez compris mes Loulous, Weston va enlever Duncan et en faire son homme de main, sa chose, sa bête… Weston a tout calculé, a tout millimétré. Il a acquis un petit hangar, insonorisé celui-ci pour en faire son lieu de stockage. Ça ne manque pas ! Une fois Duncan enlevé, celui-ci va être séquestré dans cette pièce. Muni d’un costume en papier (plus pratique pour se laver), d’un collier à décharge électrique et de chaîne entravant la possibilité de s’enfuir.

Mais pour quoi faire me direz-vous ? Hein ? Aha… Weston a des projets ! Il rumine sa vie, ses déceptions, ses tourments, ses hontes ! Il veut faire payer le prix fort à toutes ces personnes ! Mais pas par lui-même, non, non, il ne veut même pas payer un professionnel ! Mais il va faire de sa bête une machine à tuer, pour lui ! Mais les choses ne vont pas forcément se passer comme il l’avait imaginé ! Lui pourtant si calculateur, si pointilleux…

Mon Cher Lecteur, Ma Chère Lectrice, c’est un thriller psychologique que nous présente Jean-François Regnier. Il y met tous les ingrédients pour pouvoir décrire tour à tour les émotions que chacun de ses personnages pensent, calculent, etc. Il détaille les travers psychologique de l’être humain et de son âme. Il décrit ce qui peut se passer dans le calcul et la manipulation mais également dans la réception des informations par Ma Bête.

Le style d’écriture de Jean-François est fluide, les chapitres courts et ce livre se lit comme un petit beurre trempé dans une tasse de café ! Simple, facile et bougrement chortiqué !

Mais, mais oui, il y a un mais Mon Cher Lecteur, Ma Chère Lectrice, j’ai lu ce thriller psychologique comme une lettre à la poste, mais je n’ai pas su accueillir tout le déchaînement de sensations, d’émotions et de dangerosité de ce livre ! Pourquoi ? Je ne sais pas ! Pourtant, d’une belle facture, avec tous les ingrédients que l’on recherche, mais il ne m’a pas emporté avec lui comme l’aurait fait « Nœuds d’acier » de Sandrine Collette.

Alors pourquoi cette comparaison mes Loulous ? Eh bien, nous sommes dans le même registre ! Mais pas dans les mêmes déroulés. Attention, ce n’est pas un remake ! Non non non ! Je tiens à défendre la plume de cet auteur qui est vraiment sympa au demeurant, mais en effet MOI, l’histoire en elle-même ne m’a pas transcendée… Je pense que ce doit être dû au fait que je ne me suis attaché finalement à aucun personnage. Duncan, ma foi c’est un gentil bougre, mais voilà, sans plus. Je n’ai pas appris à le connaître avant. Et je pense que c’est là, où il m’a manqué de l’empathie. Du fait, que je ne me sois pas attaché à lui, son histoire pourtant difficile à digérer ne m’a pas embarqué outre mesure… Dommage.

Jean-François étant un auteur de talent, je vais suivre ses travaux de prés 😊

Mon Cher Lecteur, Ma Chère Lectrice, si un thriller psychologique, bien tourné vous tente, alors n’hésitez pas à plonger dans ce livre à l’écriture fluide et à la réflexion assassine 😉

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