[Albertini, Antoine] Les Invisibles, une enquête en Corse

[Invité]

Titre : Les Invisibles, une enquête en Corse
Auteur : Antoine Albertini
Éditeur : J.C Lattès
Genre : Policier
200 Pages

ISBN 9 782709 661898
Editeur : J.C Lattès
Genre : Policier
200 Pages

Quatrième de couverture :

Il s’appelait EL Hassan Msarhati. C’était un « Invisible », un travailleur immigré clandestin. Le 16 novembre 2009, il a été assassiné d’une balle dans le tête sur une route de campagne en Corse. Son assassin n’a jamais été retrouvé. Pendant des années, Antoine Albertini a mené l’enquête sur la mort de cet homme. Avec Les Invisibles, il redonne un visage à la victime et révèle les dessous d’un monde caché, d’une économie parallèle et d’une société hantée par la violence.

L’auteur : Antoine Albertini est rédacteur en chef adjoint de Corse- Matin et correspondant du Monde dans son île. Il est aussi l’auteur de La femme sans tête (Grasset, 2013)

Mon avis :

La Corse, pour beaucoup de métropolitains, c’est le plus souvent des paysages et des points de vue magnifiques, de merveilleux souvenirs de vacances d’été, de farniente ou de randonnées dans le fameux GR 20 : bref, la Corse c’est le tourisme.

Mais qui connaît la réalité socio-économique d’une région un peu mise à l’écart, (à l’exception bien sûr de sa bordure littoral type « Club Méd » : à savoir, la plaine orientale ?

Dès ses premières pages, cet ouvrage s’inscrit comme un vrai polar avec la description froide, balistique et rationnelle d’une scène de crime : celle d’un ouvrier agricole marocain retrouvé assassiné le 16 novembre 2009 dans un endroit désert et peu fréquenté proche de San Giuliano en Haute-Corse.

L’auteur précise dans une courte préface que les faits rapportés dans son enquête sont exacts et leur transcription en tous points fidèle à l’enquête sur l’assassinat réel d’un immigré clandestin, le 16 novembre 2009. Il précise aussi en post-face qu’il avait rencontré El-Hassan, la victime, au moins une fois au cours de sa vie pour l’inviter à témoigner face à la caméra. El Hassan lui avait alors répondu étrangement : «  Si je parle, je vais prendre une balle dans la tête. »

Il l’a prise le 16 novembre 2009 sans avoir pourtant officiellement « parlé » à l’auteur.

Qui peut être l’assassin de cet « invisible ? » Quel a pu être le mobile du crime ? Antoine Albertini conduit sa recherche sur les pas des gendarmes et à partir des données qu’il a pu recueillir de l’enquête officielle. Plusieurs pistes sont explorées et, au moins trois reprises, nous croyons détenir la clé de l’énigme et l’identité de son (ou de ses) auteur(s).  Mais non ! À chaque fois, un indice précis et bien exploité par tel ou tel avocat de la défense innocente le (ou les) suspect(s) et l’enquête repart à zéro, de manière désespérante car on croyait enfin « y être arrivés » !

Mais – et c’est aussi un autre intérêt profond du livre – tout en poursuivant sa propre recherche sur le mobile et l’auteur (ou les auteurs) du crime, Antoine Albertini donne une figure humaine à cet « invisible » El Hassan, de même qu’à la terrible réalité socio- économique qu’endurent des centaines d’ouvriers agricoles clandestins venus pour la plupart du Maroc travailler  dans les vergers et les fermes corses, payés à la journée, vivant dans des caravanes ou des abris de fortune dans des conditions d’hygiène exécrables, toujours sous la menace de contrôles d’identité et d’un renvoi au pays mais bénéficiant aussi d’une sorte de « je regarde ailleurs » des représentants de l’État, tant cet apport de main-d’oeuvre est essentiel pour l’économie agricole locale.

Bref : c’est aussi toute l’analyse de l’exploitation sociale et économique d’un sous-prolétariat clandestin et d’une vaste hypocrisie étatique et locale qui donnent aussi de l’intérêt à cet ouvrage qui est bien plus qu’un simple polar.

Le style de l’auteur est de très bon niveau, à la fois réaliste et efficace : pour moi, il fait mouche à chaque page et j’ai lu toute cette enquête avec un intérêt très profond.

[Invité]

Désolé, je ne suis pas arrivé à intégrer le vote (et ce n'est pas la première fois). La procédure technique de "Ajouter un sondage" ne me paraît pas du tout évidente. Si votre webmaster pouvait l'automatiser, je pense qu'il y aurait moins de souci : simplement en cliquant sur "Ajouter un sondage".

[Sharon]

Il faut aussi déplacer ton post, qui n'est pas au bon endroit.
Le sondage a été ajouté, le titre mis au norme, tu peux maintenant voter.

[Invité]

Il faut aussi déplacer ton post, qui n'est pas au bon endroit.

Je ne comprends pas. En tout cas merci de l'avoir ajouté et je viens de voter.

[Sharon]

Il faut aussi déplacer ton post, qui n'est pas au bon endroit.

Je ne comprends pas.

Le post était sous la rubrique "Patricia MacDonald", je l'ai mis en policier (autres auteurs).

[Invité]

Oh zut ! Au temps pour moi. Désolé !

Bonne journée.

[Cassiopée]

Le webmaster ne peut pas automatiser le sondage ...
Si on ouvre un autre sujet qu'une critique de livre, le sondage n'est pas le même....

[louloute]

Merci Yann pour ta critique   

[marie do]

C'est un document très réaliste. Si les personnalités incriminées ne sont pas nommées elles sont facilement reconnaissables puisque sévissant encore dans la région ( dont je suis originaire ). Malheureusement cette façon "d'importer" de la main d’œuvre et l'exploiter n'est pas une exclusivité Corse.

Facile de lecture, traité comme un roman, l'avoir mit dans la catégorie "policier" me gêne un peu, c'est une enquête journalistique relatant des faits réel encore d'actualité.

[Cassiopée]

Tu as raison MArie-Do, chez l'éditeur, il est classé dans "essais et documents". Je le déplace. Merci

[joëlle]

Voilà un post qui aura beaucoup voyagé avant de trouver son nid!

[marie do]

Voilà un post qui aura beaucoup voyagé avant de trouver son nid!

Les corses sont de grands voyageurs mais reviennent toujours au bercail !

[Invité]

C'est un document très réaliste. Si les personnalités incriminées ne sont pas nommées elles sont facilement reconnaissables puisque sévissant encore dans la région ( dont je suis originaire ). Malheureusement cette façon "d'importer" de la main d’œuvre et l'exploiter n'est pas une exclusivité Corse.

Facile de lecture, traité comme un roman, l'avoir mit dans la catégorie "policier" me gêne un peu, c'est une enquête journalistique relatant des faits réel encore d'actualité.

Après avoir un peu cherché dans les différentes catégories proposées par le forum, j'ai moi-même un peu hésité avant de le classer dans la catégorie "policier" : disons que je n'ai pas trouvé mieux. Mais si je me suis finalement rabattu sur le genre "policier" c'est qu'il m'a paru quand même avoir été remarquablement traité comme tel par l'auteur...  Par ailleurs combien d'auteurs de polars ne s'inspirent-ils pas de faits réels -et parfois de très près- pour construire leurs oeuvres ? Et combien de romans policiers n'ont pas non plus, parfois, une fonction réellement documentaire ? Disons qu'il y a les auteurs qui citent expressément leurs sources et ceux qui ne les citent pas. Ceci dit, je ne conteste pas son classement définitif par la modération...

[Invité]

Merci Yann pour ta critique   

Et merci pour ce forum que je suis vraiment heureux d'avoir trouvé, qui me paraît vraiment bien construit et fort bien fréquenté. Je commence à m'y sentir vraiment bien même si j'ai éprouvé quelques soucis techniques au début concernant le respect de ses normes de présentation des critiques.

[Tchezare]

Merci pour ta critique
et je peux dire que nous avons un forum oui en effet relativement bien construit et bien entouré de ses membres

Bonne continuation

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