[Tenenbaum, Gérald]L'ordre des jours

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L'ordre des jours
Poche: 296 pages
Editeur : Editions de L'aube (2 février 2017)
Collection : L'Aube Poche Littérature
Auteur : Gérald Tenenbaum

ISBN-10: 2815921227
ISBN-13: 978-2815921220

Quatrième de couverture

1958. Dans une chambre d'hôpital, Solange se remet lentement de la violente agression dont elle a été la victime. Pourtant, se remémorant les années d'après-guerre, l'insupportable attente et l'impossible deuil, c'est d'une autre vengeance qu'elle rêve. Une quête obstinée qui façonnera sa vie, depuis les échos de la jungle indochinoise jusqu'aux lourdes brumes polonaises, en passant par les portes du Néguev.

Mon avis

J’ai tout d’abord été séduite par l’écriture de l’auteur, des petites phrases qui se succèdent ouvrant chacune un large horizon, une page de notre histoire ou simplement un non-dit à peine ébauché que le lecteur devine.

Lorsque le livre débute Solange (que je me plais à reconnaître sur la couverture), se trouve à l’hôpital, à demi éveillée elle se remet d’une agression qu’elle a subi avec son compagnon Simon.

Elle repense à sa vie, par brides et dans un désordre absolu, comme est son corps à ce moment-là.

Nous sommes en 1958, période trouble de la guerre d’Algérie, Solange ou plutôt Sarah (son véritable prénom) se remémore le fil de son histoire depuis la fin de la deuxième guerre mondiale et sa quête pour retrouver son Père Isy normalement libéré d’Auschwitz mais introuvable. Ses démarches constantes au Lutécia attendant des nouvelles à chaque nouveau train et son espoir qui s’amenuise chaque jour.

La recherche, l’attente constante du retour de son père qu’elle se refuse à croire mort est le fil conducteur de ce livre qui vont l’amener jusqu’en Israël alors que Simon doublement orphelin partira en Indochine combattre son mal-être.
L’attente et l’espoir de Sarah va se transformer en désir de vengeance et la conduire alors jusqu’au fin fond de la Pologne.
Pourra t-elle faire son deuil?

On trouve de l’attente mais aussi de la tendresse, de la pudeur de la nostalgie et la souffrance partout mais en face il y a l’injustice, la violence, la barbarie, sans que jamais rien ne soit complètement dit. Pas de descriptions sanglantes ou de complaisance dans l’horreur, tout est suggéré.

L’ordre des jours c’est au lecteur de le trouver car l’auteur saute d’une époque à une autre, et les époques s’entrecroisent, mais on s’y retrouve très bien.

C’est un livre magnifique de pudeur et d’amour et pour moi un coup de cœur.
Je lirai à nouveau cet auteur.

Je remercie Partage Lecture et les Editions de L’Aube de m’avoir permis de le découvrir.

[Tchezare]

Notre ouvrage commence dès le départ avec la personne de Solange que nous suivrons tout au long de l’histoire en tant que protagoniste.
Nous sommes au premier chapitre dans une chambre d’hôpital où cette femme doit se remettre d’une agression qu’elle a subie. Mais l’histoire, suivant le rétablissement de celle-ci, a une toute autre quête à savoir retrouver son père Isy, déporté dans le cadre des années 50.
Ayant lu en trop de temps, j’ai eu du mal à me situer vis-à-vis de chaque personne mais l’auteur à une plume très fluide. Une écriture dure, sans détour mais si belle dans un contexte si dur auquel Solange comme tant d’autres est confronté dans sa province de Lorraine.
Il s’agit bien de l’histoire de ces enfants de déportés, où certains comme notre protagoniste ne peuvent se résoudre à croire à un non-retour de leurs parents. Elle entreprendra alors d’obtenir des réponses, LA réponse, ce qui l’amènera à un grand « voyage » au cours duquel elle rencontrera notamment Max, ancien compagnon de son père qui la guidera lui-même vers une organisation qui les aurait aidés.
Un récit tragique d’après-guerre la faisant passer par l’Indochine, Neguev où le sujet des juifs est bien cité et mis en avant.

Espérer ? Croire ? Savoir ?
Des choix si durs. Durs à comprendre lorsque l’on n’y est pas confronté mais où l’on admet que chacun a besoin de réponse pour avancer.

La fin si tragique a été le tournant (presque le tourment) de ma lecture qui m’a fait adoré ce livre. Je pense être enclin à lire de plus en plus de livres sur des récits de témoignages de notre histoire et de notre passé.

Je remercie notre forum et les éditions de l’Aube pour cette découverte et pour la découverte d’un auteur et d’une œuvre où les phrases sont courtes et sont comme elles doivent être à mon avis. Rien de moins et rien de trop.