[Alsterdal, Tove] Tango fantôme

[lalyre]

[Alsterdal, Tove]
Tango fantôme  
Editions Rouergue noir 4 octobre 2017
ISBN 978 2 8126 1447 7    
480 pages  
Quatrième de couverture
Durant la nuit de Walpurgis, cette nuit de la fin avril où l’on fait brûler des feux pour dire adieu à l’hiver, une femme est tombée d’un balcon, du onzième étage. C’était Charlie, la sœur d’Helene Bergman, mais depuis des années elles ne se parlaient presque plus. Helene n’avait jamais partagé l’obsession de son aînée : découvrir ce qu’il était arrivé à leur mère, disparue en novembre 1977, quelque part en Amérique du Sud. De cette Ing-Marie si belle, il ne reste plus que quelques photographies et le souvenir de ceux qui l’ont aimée. Mais tandis que la police s’apprête à classer la mort de Charlie comme un banal suicide, Helene se dit qu’elle aurait dû révéler certaines choses. Au bout de ces omissions, elle va devoir conduire elle-même une étrange enquête. Pas sur une mort, mais sur deux. Pas seulement sur sa sœur, mais aussi sur sa mère. Pas seulement en Suède, mais aussi en Argentine.
Dans ce roman couronné par le prix du meilleur roman policier suédois 2014, Tove Alsterdal dresse le portrait de femmes aveuglées par leurs désirs comme par leurs peurs. Non, la vie d’une personne ne se trouve pas dans ce qu’elle laisse derrière elle, mais dans ce qu’elle choisit de cacher.

Mon avis
Beaucoup de personnages dans ce roman qui démarre par une défenestration, suicide ou crime ? Il faudra une très longue enquête pour avoir la clé de cette tragédie, Hélène la sœur de la victime n’aura de cesse que lorsqu’elle saura ce qui s’est passé, d’autant plus que leur mère a disparu lorsqu’elles étaient des petites filles. Lors de ses recherches, elle va courir maints danger mettent sa vie , celle de son mari et de ses deux enfanfs. Passant par le service de renseignements suédois pour ensuite se retrouver en Argentine, côtoyant des malfrats ou la junte militaire pour trouver un indice sur la mort de sa sœur. Que l’on ne s’y trompe pas, l’image du Che que l’on devine sur la couverture n’a rien à voir dans l’histoire, son nom apparaît deux fois mais c’est sans conséquence. Des aller-retours vers le passé font se poser des questions sur la disparition de Ing-Marie, la mère, qu’est donc devenue cette femme ? Dans sa note de dernière page l’auteur nous dit que les personnages principaux du roman n’existent pas et pour les besoins du récit, il a parfois modifié les lieux et les dates. Pour le reste, l’évocation des événements qui se sont déroulés en Argentine correspond à la réalité et les pourparlers de paix entre le gouvernement colombien et la guérilla des Farc étaient toujours en cours à l’heure ou ce livre a été écrit, mais le groupe dissident qu’il a décrit est fictif. En nouant avec subtilité drame amoureux et histoire politique, en confrontant crimes de masse et meurtres à huis clos, Tove Alsterdal donne un roman policier ancré dans l’Argentine des années de plomb et la Suède contemporaine, fait résonner les événements historiques avec rigueur et intensité s’adressant à tous les lecteurs. Un gros coup de cœur….5/5