Re: [Camus, Albert] L'étranger

[Sarfre]

Hortensia, je me permets de réagir sur ton message, et de donner une autre lecture du livre.

Meursault, un homme mouton?  Non je ne crois pas. C'est très exactement l'inverse d'un homme mouton. Un homme mouton suit et se comporte comme les autres, alors que Meursault reste toujours dans une recherche de vérité et d'absolu, proche de ses instincts, de ses envies, de l'instant présent, indépendamment des normes voulues par la société et des comportements habituels. Il est indifférent aux autres et étranger au monde qui l'entoure.

Et c’est pour ses raisons que la société le condamne, parce que justement, il ne se comporte pas comme les autres et n'est pas un homme mouton.  Non pas parce qu'il a tué un homme.

Cette condamnation est alors vécue comme une injustice par le lecteur. On est pris au piège. Là est toute la force de ce roman. Au final, on trouve injuste qu'un homme soit condamné parce qu'il est différent et ne se comporte pas comme nous.  Quel plus beau message de tolérance?

Ne sommes nous pas tous des étrangers les uns pour les autres ?

[Hortensia]

J'ai sûrement mal analyser le roman. C'est le genre de livres que j'aurais tellement voulu étudier au collège ou au lycée...

D'un côté il " suit " quand même ses potes quand ces derniers décident de " casser la gueule aux arabes " et ne fait rien pour défendre la pauvre femme qui se fait tabasser par son " pote ". Mais on peut là encore voir ça comme encore un signe de différence, de non-intérêt pour les choses parce qu'il trouve que la vie est non sens ( si je me trompe pas ? ).

C'est vrai qu'au final Camus nous délivre un beau message sur la tolérance, apprendre à respecter la différence de l'autre ( il ne croit pas en Dieu , ce que les autres ne peuvent pas admettre et il ne ressent pas de tristesse face au décès de sa mère ).

Purée il est tellement complexe ce petit bout de roman qu'au final je finis par m'y perdre totalement.

[Invité]

J'ai pu en faire la lecture il y a deux-trois ans, depuis Camus fait partie de mes auteurs favoris.
Un personnage qui parcourt un monde qui lui est devenu étranger, dont il est l'etranger depuis la mort de sa mère. Tout un parcours parsemé d'interactions avec ses proches en décalage, tel une écorce detachée qui mimerait l'enracinement de l'arbre auquel elle et it liée...
Jusqu'à cette expression de la violence qui lui échappe, le meurtre malgré lui en acte manqué.
J'ai pu y apprécier le style simple et efficace de Camus comme peu ont su le faire, de courts échanges en descriptions sans largesses inutiles, aller à l'essentiel en gardant cette esthétique, ce style si pratique à imaginer et l'immersion en devient presque une évidence.
"J'ai beaucoup apprécié"

[louloute]

Merci Epistemix pour ta critique  

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