[Olivier, Jean-Michel] L'ami barbare

[lalyre]

[Olivier, Jean-Michel]
L’ami barbare
Editions de Fallois 19 août 2014
ISBN 978 2 87706 877 2
294 pages

Ma petite chronique
Dans ce roman à plusieurs voix, sept personnages qui ont connu et aimé Roman Dragomir, viennent se recueillir une dernière fois devant le corps. A tour de rôle, ils témoignent ce que fut sa vie dangereuse, ambigüe, déchirée, qui est comme un roman d’aventures. Il y a d’abord Milan, son frère cadet qui raconte leur enfance à Belgrade, leurs années heureuses, puis la guerre et les bombardements, l’occupation nazie, le triomphe de Tito et les désirs d’évasion de Roman qui cherche à fuir le communisme. Le deuxième personnage à prendre la parole est une libraire juive de Trieste qui a accueilli Roman, lorsqu’il parvient à s’échapper de son pays en 1954. ( Roman quand à lui trouvera ensuite refuge en Suisse et raconte sa vie de Bohème avec son camarade Georges Halter) Ensuite c’est son vieux complice Christophe Morel qui lui rappelle son désir de devenir éditeur, qu’il est un homme toujours à la recherche de manuscrits rares. Il parle de livres dont les titres sont Slaves et L’Esprit malin, qui tous deux dénoncent les camps de rééducation et l’arbitraire du régime soviétique. Roman connaitra t’il la gloire et la fortune car tout se délite au moment de la chute du Mur de Berlin (1989).

Mon avis
D’autres personnages défilent devant le cercueil, je n’en dis pas plus, car chaque témoin, à sa manière, raconte son roman. Il me faut dire qu’a travers la vie aventureuse de Roman, c’est le monde du livre sous toutes ses facettes qui est célébré dans ce roman : l’écriture, l’édition, le destin de certains livres inoubliables, les librairies (ces refuges contre la folie du monde) mais aussi les bibliothèques…. Ce roman n’est pas seulement le portrait d’un homme hors du commun mais c’est aussi un hymne à la liberté et aux pouvoirs magiques de la littérature. Mais qui est Roman Dragomir ? Et bien, j’ai fait des recherches sur le Net et il semblerait que pour écrire ce roman, Jean-Michel Olivier s’est inspiré de la vie de Vladimir Dimitrijevic, (1934-2011) le fondateur des éditions de L’Age d’Homme. J’ai vraiment trouvé ce livre original et très intéressant. Imaginons un roman ou la littérature tient une grande place, rien de tel pour en faire un gros coup de coeur …..5/5

[louloute]

Merci Lalyre pour ta critique, qui donne envie de le lire