[Tournier, Jacques] Francesca de Rimini

[lalyre]

[Tournier, Jacques]
Francesca de Rimini
Ed. Seuil 2010
ISBN 9782021022421
118 pages

Quatrième de couverture
« Francesca s’était glissée dans la chambre de son frère pour lui demander à mi-voix :
? Ostasio, à qui me vend-t-on ?
? On te vend au fils aîné Malatesta.
? Contre quoi ?
? La fin de la guerre.
? C’est la dot de mon père. Et la mienne ?
? Un homme dans ton lit. Ça te changera de tes chiens.
? Est-il beau ?
? C’est un beau guerrier.
? En armure. Mais quand il l’enlève ?
? C’est un ennemi, Beata. Je ne l’ai jamais vu que de loin, au combat. »

Petit résumé
Francesca est une jeune femme très belle de l’époque médiévale, c’est un personnage historique qui a depuis des siècles fasciné les historiens. Dans ce petit livre, nous découvrons le destin de Francesca de Rimini, dite Beata, c’est dans l’Italie ancestrale que l’histoire se passe. Promise par son père en échange d’un traité de paix entre les Guelges et Gibelins, le mariage a lieu par procuration, le promis étant à la guerre c’est son frère qui le remplace et c’est à partir de cette rencontre qu’une grande histoire d’amour tragique commence.

Mon avis
Trop peu de pages pour parler de cette histoire d’amour contrariée et cependant l’auteur avec peu de mots crée des images poétiques, des dialogues courts, un beau portrait de femme, personnage centrale du roman, un récit âpre et pourtant lumineux, des phrases simples qui renferment beaucoup d’émotions. Je ne connaissais pas l’héroïne mais je me suis laissé emporter par son destin et l’évolution de ses sentiments et de ses émotions jusqu’au dénouement. Merci à l’auteur pour ce court roman écrit avec un beau style qui m’a touchée profondément….5/5

Dans La Divine Comédie[
Les deux jeunes amants sont immortalisés dans le Chant V de l’Enfer de La Divine Comédie de Dante qui transforma cette tragédie en véritable mythe, croisant les thèmes populaires de l’amour interdit et de la damnation éternelle :
« Je parlerais à ces deux qui vont ensemble […] /
Il n’est pire douleur que se souvenir /
Du temps heureux dans la misère […] /
Nous lisions un jour par plaisir /
De Lancelot et comment amour le saisit : /
Nous étions seuls et sans aucun soupçon. /
Plus d’une fois nous fit lever les yeux cette lecture, /
Et pâlir le visage : /
Mais seul fut un point qui nous vainquit. /
Quand nous lûmes le rire désiré /
Être baisé par un tel amant, /
Lui qui jamais de moi ne sera séparé, /
Me baisa la bouche tout tremblant […]
Dante, La Divine comédie2, « L’Enfer », Chant V, vers 88-142,
Source Wikipédia

[louloute]

Merci Lalyre pour cette critique et cet extrait de la Divine Comédie