[Geda, Fabio] Dans la mer il y a des crocodiles

[lalyre]

[Geda, Fabio]
Dans la mer il y a des crocodiles
Ed.Liana Levi janvier 2011
174 pages

4ème couverture
Dix ans, ou peut-être onze. Enaiat ne connaît pas son âge, mais il sait déjà qu'il est condamné à mort. Etre hazara, une ethnie haïe en Afghanistan par les Pachtounes et les talibans, est son seul crime. Pour le protéger, sa mère l'abandonne de l'autre côté de la frontière, au Pakistan. Commence alors pour ce bonhomme " pas plus haut qu'une chèvre " un périple de cinq ans pour rejoindre l'Italie en passant par l'Iran, la Turquie et la Grèce. Louer ses services contre un bol de soupe, passer les frontières dissimulé dans le double-fond d'un camion, braver la mer en canot pneumatique, voilà son quotidien. Un quotidien où la débrouille le dispute à la peur, l'entraide à la brutalité. Mais comme tous ceux qui témoignent de l'insoutenable, c'est sans amertume, avec une tranquille objectivité et pas mal d'ironie, qu'il raconte les étapes de ce voyage insensé.

Mon avis

C’est l’histoire vraie d’Enaiat racontée au journaliste italien Fabio Geda, un livre écrit à quatre mains, car l’auteur interrompt Enaiat pour lui poser des questions, non ce n’est pas écrit comme une interview mais parfois l’enfant s’égare dans son récit. A cinq ans,il n’est pas plus haut qu’une chèvre lorsque sa mère le laisse à la frontière du Pakistan, commence alors pour lui un voyage de cinq années, pendant lequel il y a eu des coups de chance, du désespoir, des errances, mais aussi des instants de bonheur et d’amitié. Ce jeune clandestin dit ses angoisses et ses peurs lors de la traversée de six pays, travaillant dans quelques chantiers, traversant les montagnes iraniennes avec des chaussures trouées qui le blessaient, se cachant, accroupi entre les essieux d’un camion pendant un long voyage de trois jours, se retrouvant en mer dans un canot pneumatique pour gagner la Grèce presque nu. En découvrant cette histoire, j’ai pressenti la tragédie de tous ces gens immigrés clandestins, que ce soit enfants, femmes, hommes ou vieillards chassés de leur pays par la violence et la peur est une impossible et désespérante aventure pendant laquelle combien perde la vie. Ce récit pourtant vrai est presqu’inimaginable et intolérable,pourtant cela est toujours d’actualité hélas!!!! Gros coup de coeur pour moi car l’auteur laisse transparaître dans ses écrits une forme de poésie en hommage à la vie. 5/5

Biographie de l'auteur

Fabio Geda né en 1972 à Turin où il vit toujours Educateur, collaborateur de La Stampa, il a publié deux romans avant d'entendre Enaiatollah Akbari raconter son histoire il y a quelques années au :Centre interculturel de Turin. Bouleversé par son récit, séduit par son authenticité, il prend le soir même la décision de bâtir un livre à quatre mains. Depuis sa sortie en avril 2010, Dans la mer il y a des crocodiles, s'est vendu à près de 200 000 exemplaires en Italie.

[Invité]

Comment résister ? Je me le note ! Merci

[lili78]

« Ma mère a décidé qu’il valait mieux me savoir en danger loin d’elle mais en route vers un futur différent que me savoir en danger près d’elle, dans la boue et dans la peur pour toujours. »

Voilà pourquoi du haut de ces dix ou onze ans, Enaiat se retrouve seul, livré à lui-même, au Pakistan. Dès lors il n’aura de cesse de se battre, en respectant au mieux les différents préceptes dictés par sa mère, pour survivre, avoir un avenir possible et une vie meilleure.
Enaiat est un petit bonhomme intelligent, déterminé et extrêmement courageux.
J’ai trouvé la dramatique histoire d’Enaiat très émouvante, il a su marqué mon esprit et laissé une empreinte indélébile dans ma mémoire. Chapeau !
Dans la mer il y a des crocodiles est un coup de cœur pour moi.

« Chacun sait qu’entre frère de religion, on s’entend mieux, mais moi je suis convaincu qu’il faut être gentil avec tout le monde, sans regarder sa carte d’identité ou son appartenance religieuse. »

[louloute]

Merci Lili et Lalyre pour vos critiques  

[Invité]

Ce livre m'a été envoyé par Marjorie d'Exploratology.

J'ai été vraiment très touchée par ce récit poignant sur l'aventure de ce petit Afghan qui est hazara, une minorité persécutée. Sa mère l'abandonne à l'âge de 10 ans et il prend sa vie en main tout seul. Ce livre est écrit par un italien, pays où le jeune garçon finira son parcours.

Je suis toujours impressionée par des personnalités comme ce garçon qui arrive à tout faire pour s'en sortir alors qu'il se trouve dans des situations extremement compliquées. Quand je vois les gens qui se plaignent dans nos pays occidentaux pour "rien" à côté de ça, ça me désole.

Je vous conseille cette lecture très riche.

C'est un vrai coup de coeur.

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