[Guenassia, Jean-Michel] La vie rêvée d'Ernesto G.

[yaki]

La vie rêvée d’Ernesto G. / Jean-Michel Guenassia, Ed. Albin Michel, 544 p., ISBN : 978-2226242952



Résumé (FNAC) : Paris-Alger-Prague. Des années 30 aux années 80. Des guinguettes de Joinville à la peste d’Alger, de la guerre à l’effondrement communiste. La trajectoire de Joseph Kaplan, fils et petit-fils de médecins juifs praguois, héros malgré lui, fataliste et optimiste à sa manière. Ses amours, ses engagements et ses désillusions. Et la rencontre qui bouleversa sa vie, celle qu’il fit avec un révolutionnaire cubain qui passa quelques temps en 1966 dans son sanatorium des environs de Prague, un certain Ernesto G., guerrier magnifique et déchu.

Ma critique : Joseph Kaplan est issu d’une famille de médecins et est donc destiné à devenir médecin lui-même. Enfant, il perd sa mère et passe son enfance seul avec son père à Prague. Jeune adulte, il part poursuivre ses études à Paris où il fait des rencontres « festives ».
1936, la guerre civile en Espagne éclate alors. Joseph hésite à s’y engager mais on lui propose un poste intéressant à l’Institut Pasteur à Alger. Son père lui conseille d’accepter ce poste.
1938, à Alger, la seconde guerre mondiale s’apprête à éclater pendant que Joseph poursuit sa recherche fondamentale. Il a rencontré des personnes, il a une petite amie, une vie bien occupée. Mais, il est juif, il est alors envoyé dans un tout petit village au milieu de nulle part. Il va soigner les indigènes le temps de la guerre. Lorsque celle-ci se termine, il choisit de rentrer à Prague.
On suit avec beaucoup d’intérêt la vie de Joseph qui se déroule sur un siècle, sa vie, celle des siens et l’Histoire qui se déroule pendant ce même temps. C’est très intéressant, émouvant parfois avec des personnages extrêmement bien campés, notamment les personnages féminins qui entourent Joseph. C’est très bien écrit, c’est à la fois une peinture de la société et une fresque historique réussie. En un mot c’est passionnant !
Coup de cœur !

[Sharon]

Merci pour cet avis Yaki.
Je manque de temps pour lire tout ce qui me fait envie.

[louloute]

Merci Yaki pour ta critique je l'ai vu dans mon intermarché qui sait autant aux prochaines courses je me laisserais donc tentée

[Françoise]

En suivant l'histoire de joseph kaplan, on retrouve l'histoire du 20 eme siècle à partir de la 2nd guerre mondiale. L'itinéraire de Joseph le conduit de Paris à Alger, où la guerre le rattrape et l'oblige à se cacher dans des conditions très difficile . A la fin de la guerre, il décide de retrouver son père en Tchécoslovaquie, son pays d'origine. La guerre est finie mais une autre va commencer, celle imposée par le communisme à tout le bloc de l'Est. Les paroles, les actes sont surveillés et contrôles par le parti, la délation fait partie du quotidien, chacun suscpecte tout le monde d'être à la solde du parti.
Joseph perd une partie de sa liberté et perd surout ses illusions sur le bonheur qui'il pensait trouver sur ses terres d'origine. La rencontre avec Ernesto G scellera un peu plus la privation de liberté dont il devait subir jusqu'aux années 90.
C'est un très bon roman avec une écriture de qualité, on reste suspendu aux évenements même si on connait l'histoire de ce siècle et la chonologie de ce qui va arriver.
Note : 4/5

[Invité]

Comme cela a déjà été écrit, j'ai trouvé ce livre intéressant pour le récit qu’il nous donne sur l’histoire du 20e siècle.

Les personnages sont attachants, leur histoire est émouvante mais j'ai trouvé certains passages un peu lents.

Par contre, la rencontre avec Ernesto G. m’a semblé un peu artificielle et il faut attendre la page 400 pour comprendre le titre du livre ...

[Invité]

J'avais adoré le premier livre de Ghenassia "le club des incorrigibles optimistes" .Merci de ta critique, je vais me procurer celui-là §

[Véronique M.]

Un véritable coup de coeur en ce qui me concerne!
J'ai adoré suivre Joseph dans ses pérégrinations. La multitude de personnages et leurs destins très hétéroclites rend ce livre très réaliste. Il y a le poids de l'histoire certes, les contingences liées aux dictatures mais Guénassia nous montre aussi les possibilités de choix individuel, même infimes, même si elles impliquent des abandons. On n'a pas envie de juger les personnages. Chacun oeuvre pour sa survie, de son mieux.

J'apprécie particulièrement ces textes qui montrent la genèse des dictatures; l'engouement de ces hommes persuadés d'agir pour une juste cause m'intrigue. Ils acceptent les dérives par conviction puis s'aperçoivent qu'ils ont été dépossédés de leurs espoirs de justice mais il est déjà trop tard. Il ne reste plus qu'à fuir ou baisser la tête en espérant que la foudre frappera à côté. Comme Ernesto G., ils rêvent d'une vie meilleure et se croient capable de changer le monde avant de se rendre compte de la vanité de leurs actes... à moins que salut ne vienne de la vie familiale et conjugale...

[joëlle]

J' ai avec Joseph Kaplan traversé ce siècle.
Tous les personnages que nous croisons sont bien décrits et crédibles.
On retrouve avec émotion certains des personnages du "Club des incorrigibles optimistes" plus jeunes bien sur.
Et malgré les amours et les amitiés, les trahisons et les désillusions, Joseph, devenu un homme calme continuera d' avancer.
C'est en 1966 qu' Ernesto G. va entrer dans sa vie de façon assez surprenante.
Il y a un parallèle entre ces deux vies. Ces deux hommes, tous deux médecins, avaient un désir commun; le bien-être, sinon le bonheur des hommes, du peuple, mais ils ont choisi, peut-être à leur insu d' ailleurs, des chemins différents pour y parvenir.
La vie rêvée d' Ernesto G. est sans doute la vie de Joseph Kaplan.

Les lectures de Joëlle.

[louloute]

Je ni arrive pas, je trouve ca mou, l'écriture est particulière, mais par moment je ne comprends rien.
Peut-être c'est pas le bon moment.

[plume44]

J'ai vraiment adoré ce livre, j'ai adoré suivre les voyages de Joseph. En même temps j'aime les livres qui mélangent récit imaginaire et de l'histoire. Par contre on ne parle d'Ernesto G. que vers les 3/4 du livre donc hormis ce dire que c'est parce que cet homme aurait voulu avoir la vie de Joseph, je ne vois pas pourquoi ce titre a été choisi.
Mais je recommande quand même cette lecture.

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